Selon Mahamadou Sidibé, le directeur général adjoint de la police nationale, ce ne sont pas des policiers qui ont tiré : “La seule garantie que je peux vous donner, c’est qu’aucun policier n’avait une arme sur place. Et je vous assure que désormais pour des services de maintien de l’ordre, aucun agent ne se rendra sur le terrain avec une arme chargée. D’ailleurs, ce n’était pas le cas mercredi”.
Le mercredi 17 août, une manifestation a dégénéré en heurts sur l’avenue Cheikh Zayed aux abords du Tribunal de grande instance de la Commune IV où se déroulait le procès de l’activiste et chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath.
Les manifestants ont jeté des pierres aux policiers qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’armes à feu pour disperser la foule. Le dernier bilan disponible fait toujours état d’un mort, mais le nombre de blessés a augmenté.
Au lendemain des heurts, le dernier bilan fait état de 17 blessés, dont au moins 3 grièvement. Ils sont toujours pris en charge à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako où le plan blanc, un dispositif d’urgence, avait été déclenché le mercredi sur ordre de la ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Mme Togo Marie Madeleine Togo.
Côté matériel, les dégâts sont également conséquents. Les rues étaient en train d’être nettoyées jeudi matin par les agents de la ville. Plusieurs véhicules ont été incendiés par les manifestants, dont un de la garde nationale.
Tout a débuté lorsque les manifestants se sont rassemblés très tôt devant le Tribunal. Petit à petit, le nombre a grossi jusqu’à déborder les forces de l’ordre présentes sur les lieux. Lorsque les manifestants ont voulu pénétrer dans l’enceinte du tribunal, les premiers tirs de gaz lacrymogènes de la part de la police et les premiers jets de pierres venant des manifestants ont débuté.
Selon de nombreux témoins, il y a eu des tirs à blanc, mais également à balles réelles. Cependant, la police rejette toute responsabilité sur ces tirs à balles réelles sur les manifestants.
Youssouf Coulibaly