IBK élu en août 2013, avec un score inédit de presque 78%, a eu cette chance unique au Mali d’avoir le soutien de l’ensemble des composantes de la société malienne. Cette élection présageait, de lendemains meilleurs pour le peuple sous domination Touareg depuis plus de 18 mois, et surtout la réalisation de ces slogans de campagne pour l’honneur et le bonheur des maliens, le Mali d’abord’’.
Son premier tort a été de refuser d’appliquer l’Accord de Ouaga que Dioncounda a signé en juin 2013. Il a fallu la visite du premier Ministre Moussa MARA à Kidal et la défaite des FAMAS dans cette même ville le 21 mai 2014, pour que IBK se rende compte de la déliquescence de son armée et qu’il accepte enfin d’aller aux négociations avec les groupes armés de Kidal. Là, il faut le dire, il est allé tête baissée, donc en position de faiblesse.
Pendant ce temps, la France lui a fait miroiter des présumés avantages sur la signature d’un accord de coopération militaire dans lequel, le Mali sera sécurisé contre les terroristes et toutes les autres organisations déstabilisatrices. Le tort d’IBK a été de croire en cela sans savoir que le MNLA et autres groupes MAA n’étaient pas concernés par cette lutte de la France.
Lorsque les négociations ont commencé le peuple a constaté avec regret, que les connaisseurs des dossiers des rebellions successives à savoir les anciens ambassadeurs ayant géré les premiers conflits n’étaient pas membres de la commission de négociation.
Au lieu d’engager des concertations nationales pour dégager une position commune et nationale dans les limites acceptables de la constitution du 25 février 1992 et celles pouvant être admises par la majorité du peuple, IBK a jeté dans les bras de l’Algérie et de la France la souveraineté du Mali, sachant bien que tous ces pays sont à la fois amis et ennemis du Mali. Ces deux pays ont toujours fait un double jeu avec le Mali, à défaut d’être désignés nommément comme les déstabilisateurs du Mali.
L’avant-projet de l’accord d’Alger, a fait l’objet de 13 pages d’observations de la part des partis politiques et de la société civile. Ces observations ont été remises au Président IBK. Elles devraient être prises en compte à Alger pendant le dernier round.
La médiation internationale n’a même pas daigné prendre une seule observation en compte sur l’ensemble des 13 pages d’observations.
Le tout a été rejeté sans réaction de la part du Gouvernement malien. Le projet final de l'accord soumis dans ces conditions à IBK a vite été validé sans faire référence, ni aux forces vives de la nation ni à la représentation nationale. Les religieux pour l’occasion ont été mis en mission pour convaincre les masses populaires.
Le Président du Haut Conseil Islamique du Mali, l’Archevêque de Bamako, le Révérend Pasteur, le Chef Spirituel des Ançardines, ont tous cautionné cette trahison du premier citoyen du Mali. Tous ont dit que cet accord sauvait l’essentiel, et qu’il n’y a jamais eu d’accord parfait dans l’histoire de l’humanité. Cela est vrai. Mais ce qui est plus vrai, c’est qu’il y a eu des accords à l’infini dans l’histoire de l’humanité qui n’ont jamais été appliqués à la lettre. Celui d’Alger pour la paix et la réconciliation présageait de ce non applicabilité.
Au même moment, les groupes armés ont refusé d’accepter l’accord dans sa forme actuelle. Ils ont exigé une consultation de leur base avant toute décision sur la validité du dit accord. Le résultat de cette consultation a amené la France et l’Algérie à faire une forte pression sur IBK afin d’apporter des amendements à l’accord relatives à l’installation des autorités intérimaires dans toutes les régions du nord en lieu et place des conseillers élus constitutionnellement et le déguerpissement du groupe d’auto-défense nommé GATIA dans les zones du nord.
Le Gouvernement a été trimbalé encore à Alger pour signer cet accord additif après qu’IBK et son Ministre des affaires étrangères aient crié haut et fort le 15 mai 2015 lors de la signature de l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation, en présence de tous les représentants de la Communauté Internationale, que les négociations étaient terminées. Cette dernière situation n’a jamais été expliquée au peuple malien sachant bien qu’il allait réagir contre cette nouvelle mesure anticonstitutionnelle.
Lors de la signature de l’accord d’Alger à Bamako le 15 mai 2015. IBK avait dit qu’on ne le trimbalera pas, que les maliens n’étaient pas des gays. Pourquoi a-t-il changé d’avis aussitôt le lendemain jusqu’à aller présenter ses excuses au Secrétaire général adjoint des Nations-Unies chargé des questions de maintiens de paix, le français Hervé LADSOUS ?
Pourquoi le Président IBK a-t-il vanté cet accord comme étant l’un des meilleurs depuis l’indépendance du Mali ? Etait-il vraiment sincère en disant cela ?
L’autre acte qui doit être éclairci au peuple, c’est le fait d’avoir fait voté une loi de programmation militaire en 2015 pour cinq ans afin de réhabiliter les FAMAS, et que deux ans après, les FAMAS se retrouvent encore dans le dénouement total, sans maillage sécuritaire efficace du territoire, sans armes lourdes adaptées au terrain des opérations.
Les troupes en opération sont toujours en manque de munitions, sans moyens suffisants de déplacement, sans renseignements, sans soutien aux familles des soldats morts aux combats, sans avions de surveillance du territoire. Une explication du Chef suprême des armées sur l’utilisation des deux cent milliards programmés sur 2015 et 2016 pour équiper et mettre l’armée malienne dans les conditions idoines pour sécuriser le pays est attendue par le peuple malien.
Depuis la signature de l’accord d’Alger en mai 2015, il y a eu plus de 430 victimes civiles et militaires recensées. Cet accord avait été vanté par le premier Ministre Modibo KEITA et le Président IBK à toutes les rencontres nationales et internationales. Jusque-là, Kidal n’est pas encore dans le giron malien. Les autorités y compris IBK même ne peuvent mettre le pied à Kidal. Cette situation mérite une explication du Président IBK et il doit dire au peuple malien, quel a donc été la réaction de la Communauté Internationale face à cette situation ?
Ils doivent dire au peuple malien pourquoi, le calendrier de mise en œuvre de l’accord tant vanté n’est pas respecté jusque-là. Au moment, où on parle de mise en place des Autorités Intérimaires et le Gouvernement établit également un calendrier pour les élections communales en novembre 2016. Le premier Ministre Modibo KEITA, peut-il expliquer cette dichotomie au peuple en tant que chef du Gouvernement
Les explications à l’allure de publicité données par le conseiller à la communication du Président de la République dans sa rencontre mensuelle avec les quelques journalistes triés sur le volet en fonction de leurs lignes éditoriales, n’a pas convaincu la majorité des maliens.
Ainsi, après plusieurs éditions déjà faites, la rubrique « Rendez-vous avec Koulouba » peine vraiment à convaincre. Surtout vu les réalités du terrain sur le plan sécuritaire, politique et socio-économique. L’objectif qui consistait à établir une ligne fiable et directe de communication et de compréhension sur les démarches et autres actions du Président de la République, semble être un jeu de chaise musicale de mauvais goût selon certaines mauvaises langues peut-on dire !
Du côté des médias, on accuse les organisateurs de la rubrique qui sont en contact direct avec Racine THIAM d’être trop sélectifs voir « ségrégationnistes » dans le choix des organes de presse devant participer aux débats. Par exemple, lors du dernier rendez-vous à la Maison de la presse, les hommes de médias se posaient la question de savoir à qui profite vraiment cette activité qui, à leurs yeux, importe peu et esquive toutes les questions pertinentes.
Elles vont plutôt dans le sens d’une publicité, car lui-même s’attend à être le Ministre de la communication à partir de janvier 2017, après l’hypothétique sommet Afrique-France.
Le peuple est donc impatient Monsieur le Président de la République de savoir à quelle sauce, le Mali sera mangé pour les deux années restantes de votre mandat !
Badou.Com
Source: Le Carrefour