Il n’est pas rare de voir dans les journaux de la semaine le Ministre en charge de la création et de la comptabilisation des emplois en grand ou petit format de photos pour dire que tel nombre d’emplois a été créé sur une promesse présidentielle de 200 000 emplois. Quant aux emplois créés ils vont de contrats à durée indéterminées à contrats à durées déterminées.
Ces contrats crées sont répartis entre le secteur privé, l’administration des collectivités et l’administration générale. Pendant le mois de juillet, le Ministre a donné ce chiffre de 121 000 emplois créés, pour tous les types de contrats concernés. Ces chiffres semblent être validés par les responsables des structures centrales et régionales en charge de l’emploi au Mali.
Ce qui semble être intéressant, il existe une base de données alimentée par les dites structures en charge de l’emploi. Le travail fait de ce point de vue est à saluer. Il nous semble que c’est la première fois que des statistiques fassent ressortir régulièrement les chiffres qui sont de vrais indicateurs de l’emploi au Mali, surtout que la Directrice Nationale de l’emploi jure la main sur le cœur qu’il en sera ainsi.
Ce travail qu’on peut qualifier de formidable et même de magnifique vient d’être sapé par le manque de vision du Président de la République. En effet, tous les maliens, et les africains ont suivi depuis un certain temps que notre capitale s’est subitement transformée en poubelle géante et puante, par l’incurie des pouvoirs publics, les pluies et les démolitions liées au déguerpissement.
Aussi bien dans le grand marché de Bamako que dans toutes les artères principales de la capitale, l’opération de déguerpissement n’a épargné aucun détaillant installé dans un kiosque.
L’un des motifs évoqués est l’opération ville propre, qui n’est qu’un écran de fumée en réalité c’est la volonté manifeste du pouvoir à faire place nette pour le sommet Afrique-France prévu en janvier 2017, si jamais l’Etat de préparation devenait appréciable par la Commission d’Organisation installée à l’Elysée en France.
L’autre motif évoqué est le fait que les caméras de surveillance installées dans les grandes artères de la capitale ont leurs champs visuels cachés par les kiosques. Toute chose qui peut être une cause d’insécurité pendant le sommet en question.
Apparemment, le Président français ne semble pas être satisfait du niveau de préparation du dit sommet. Il envisage même la tenue du sommet au Sénégal ou en Côte d’Ivoire. La question sécuritaire préoccupe au plus haut niveau Hollande, car apparemment il doute de l’efficacité de nos forces de sécurité.
Même si l’opération de déguerpissement devrait arriver un jour le moment est mal choisi car nous sommes en plein hivernage. Dans le calcul de la Gouverneure Ami Kane même si les nombreux tas d’immondices à l’allure de montagnes, dans certains quartiers de Bamako ont été enlevés à commencer par la colline d’ordures de Lafiabougou. Celle du quartier de Bozola qui a été enlevée avec l’appui de Toguna-Agro-Industries en 2014 il en reste encore et le temps presse.
Les conséquences de cette opération ont été des plus catastrophiques sur l’économie locale et l’emploi. Imaginez-vous qu’en une seule semaine, plus de 300 000 détaillants ont perdu leurs emplois, et plus de 900 000 autres personnes, basculeront dans la frange des ‘’jiguitans’’ ou des gens sans espoir. A travers cette opération subite la vision pour un Mali tranquille, émergent, lui a manqué totalement.
D’un côté le Ministre de l’emploi a créé 121 000 emplois et de l’autre côté Ami KANE a détruit 300 000. Où est donc la cohérence dans la vision d’IBK ?
Alassane TRAORE