C’est suite à la triple crise sécuritaire, institutionnelle, et humanitaire, que le peuple malien s’est rendu compte que son armée a été le corps oublié de la démocratie. Elle est allée en 2012 de replis tactiques en replis stratégiques et enfin à la fuite en avant. L’institution de défense s’est écroulée face aux combattants Touaregs venus de la Libye avec des armements très lourds, aidés en cela par les, les narcodjihadistes et même la France.
Le nom de la France est cité, parce que l’ancien Ministre Touareg Mahamoud qui a servi sous le régime du Général Moussa TRAORE nous a fait savoir que la France leur avait promis l’indépendance de l’Azawad bien avant le début de la rébellion. Ce dernier est le mieux indiqué pour parler de ce complot de la France contre le Mali. Il a été dans le Gouvernement provisoire mis en place après la déclaration de l’indépendance le 4 avril 2012, Ministre des relations extérieures du MNLA.
Entre 1992 et 2002, le Président Alpha a construit deux camps militaires à Kidal et Ménaka en 1996 et en 1997. C’est après que des Groupements de Compagnies pour la Gendarmerie, la Garde Nationale et des Commissariats de Police ont été construits dans tout le septentrion malien. Il avait une certaine vision de la sécurité nationale, en tant que civil, car pour lui le monopole de la forme de répression devrait rester à l’Etat seul.
Il a fait également construire des logements dans certains camps à Bamako à savoir le camp Para qui a été doté de 120 logements et le camp des gardes avec une trentaine de logements, bien que l’armée n’avait que le minimum pour se déplacer sur toute l’étendue du territoire national. Cependant la population malienne n’a pas apprécié son idée de brûler des armes à Tombouctou devant la Communauté Internationale. Le sens donné à cet acte par les populations du nord, est qu’il n’y aura plus de rébellion au Mali. C’est là qu’il s’est trompé.
Sous Alpha Oumar, la Banque Mondiale l’argentier mondial et le régulateur des économies tiers-mondiste avait imposé au tout premier Président de l’ère démocratique de réduire à la portion congrue le niveau d’équipement des FAMAS dans le budget national. Il fallait donc donner la priorité au volet social du développement c’est-à-dire les écoles, les centres de santé, l’autosuffisance alimentaire etc…Les choses ont tant bien que mal marché en son temps. Mais pour combien de temps ?
A partir de 2002, ATT venu aux commandes a vite fait de comprendre que la défense est un socle sur lequel doit reposer l’indépendance du pays, son unité et sa souveraineté. C’est pourquoi, il a doté les FAMAS, d’un budget annuel de 87 milliards F CFA soit presque 870 milliards F CFA durant les dix ans de sa magistrature. Mais en même temps, le sentiment nationaliste, le patriotisme ont disparu au fur et à mesure pendant que le budget de l’armée connaissait une hausse spectaculaire.
Les officiers chargés par ATT pour veiller sur le fonctionnement de la grande muette se sont lancés dans une corruption à ciel ouvert lors des acquisitions d’équipements militaires. Selon l’ancien premier Ministre Moussa MARA invité de la semaine dernière de l’émission ‘’Faso Baro’’, ATT a fait des efforts importants. Mais ces efforts ont été annihilés par le manque de loyauté des officiers sur lesquels il a placé toute sa confiance.
En effet, si l’armée devrait payer des BRDM et autres fusils d’assaut, les commissionnaires passaient par des commerçants privés. La preuve les MIGS qui ont survolé Bamako lors de l’imposant défilé militaire du cinquantenaire avaient des défaillances électroniques
En effet en lieu et place du matériel neuf, ils s’arrangeaient à réhabiliter les anciens matériels venus de la Bulgarie ou de la Tchécoslovaquie bref anciens stocks des pays de l’est pour équiper l’armée malienne. Ces engins n’étaient pas adaptés à la réalité du terrain la preuve les hélicoptères MI 24 de fabrication Russe ne pouvaient pas tenir longtemps en vol. Ces pratiques qui ont consisté à tromper le peuple sur marchandise, a été su par ATT trop tard et l’ennemi était déjà à nos portes dans la région de Kidal.
La suite est connue de tous. Les 2/3 du territoire national ont été occupé pendant plus de 10 mois par les groupes armés, mettant ainsi, fin au mythe de l’invincibilité des FAMAS. Cette situation a aussi ses ramifications dans le mode de recrutement dans l’armée. Pendant dix ans on a fait de l’armée un temple pour caser des jeunes chômeurs qui n’ont pas l’amour du métier des armes, beaucoup de ces jeunes de part le comportement ne posaient que des actes d’indiscipline.
La qualité de la formation et l’esprit militaire ont fait défaut. Durant donc 20 ans l’armée malienne symbole de souveraineté et de grandeur a été volontairement laissée à l’abandon mais que nenni pourquoi. IBK venu dans ces conditions a fait voter le 20 février 2015, une loi de programmation militaire pour la période 2015-2019 pour un coût de 1 230 milliards F CFA.
Durant ses visites à Sikasso, Ségou et lors de la fête de l’armée, devant les troupes, pendant les cérémonies funèbres des militaires, IBK a vanté l’efficacité de ses armes imaginaires car malgré ses promesses aucun avion n’est allé à la rencontre de l’ennemi. Il a promis d’équiper les FAMAS. Depuis deux ans, il ne cesse de s’en prendre à la communauté internationale qui empêche l’armée de s’équiper. Certainement, il s’agit des puissances occidentales qu’il se garde bien de citer.
Pour lui ces puissances sont la cause du sous équipement de l’armée. Pourtant malgré l’embargo le président Bagbo a pu acquérir des avions de chasse SUKOI qui ont même tué 8 soldats du contingents Licorne Nous sommes donc surpris de constater qu’en 2015 et 2016, IBK n’a pu mobiliser que 10 milliards sur une prévision de 213 milliards de F CFA selon l’ancien Premier Ministre Moussa MARA. Quelle honte pour les FAMAS, le Mali et la démocratie.
Quelle honte pour le slogan ‘’le bonheur et l’honneur des maliens’’.Le constat est donc que la démocratie a enterré notre armée nationale contrairement à la dictature qui l’avait confortée et la rendue efficace au plan africain. Ce mérite revient au Général Moussa TRAORE et à son Ministre de la défense de l’époque Feu Kissima DOUKARA, qui ont su tôt, que sans outil de défense efficace, ni l’unité, ni l’intégrité du territoire ne sont garanties.
Siramakan KEITA
Source: Le Carrefour