C’est un secret de Polichinelle que de dire que les présidents socialistes peinent à trouver des réponses adéquates aux multiples préoccupations, aux demandes de plus en plus pressantes et aux diverses aspirations de leurs peuples. De la France, à la Guinée Conakry, en passant par le Niger jusqu’au Mali, le malaise social est endémique et les espoirs seraient déçus faute de perspectives.
Ont-ils galvaudé la signification de cette belle idéologie qui a pourtant fait des émules en Afrique aux premières heures de l’indépendance et qui colle bien à ses réalités socio-culturelles et même économiques ? Sont-ils réellement socialistes ?
Pour rafraichir la mémoire de nos lecteurs, nous nous sommes évertués à parcourir les documents historiques pour nous rappeler la définition du concept « le socialisme ».
En effet, si le terme « socialisme » est issu du mot anglais « socialism » créé par le britannique Robert Owen et introduit en France en 1834 par l’ouvrier typographe Pierre Leroux, il peut être défini comme une tendance politique, historiquement marquée à gauche, dont le principe de base est l’aspiration à un monde meilleur, fondé sur une organisation sociale harmonieuse et sur la lutte contre les injustices.
De nos jours, la gestion des Etats dont les présidents sont socialistes, est à l’antipode de cette belle définition. Les socialistes peinent à donner espoir à leurs peuples à commencer par la France de François Hollande.
Ici, jamais un régime n’a été autant décrié sous la 5e République avec un Président aussi impopulaire. La courbe du chômage a rarement été descendante et le péril terroriste a atteint une ampleur jamais égalée. A ces maux s’ajoute la crise sociale consécutive à la controversée loi El khomri qui a mobilisé des milliers de français pour dire non à sa mise en œuvre.
Que dire de ses camarades africains membres de l’international socialiste, qui comme lui sont en mauvaise posture dans leurs pays respectifs ? La Guinée d’Alpha Condé a connu une vague de contestation de l’Opposition qui a réuni des milliers de guinéens la semaine dernière contre la vie chère, la gestion patrimoniale, le népotisme et l’injustice sociale.
Son voisin du Mali, IBK est loin de sortir de la vague infernale de violences armées dans les parties septentrionale et centrale de son pays. Au sud, une crise sociale sans précédent sévit avec son cortège de chômage, de détérioration de conditions de vie, de banditisme consécutive à la corruption, au manque de vision et de perspectives.
L’espoir que son plébiscite aurait suscité en 2013 s’est effondré comme un château de cartes laissant ainsi place à la déception et à la haine. Si les trois présidents sus-cités sont dans l’œil du cyclone, le quatrième, à savoir Mahamadou Issoufou, ne fait, pour le moment, pas l’objet de grande contestation. Même si la Justice de son pays réclame plus d’indépendance et la non- immixtion de l’exécutif dans les affaires internes de la justice au nom du principe de la séparation des pouvoirs.
En somme, le socialisme semble être un concept non adapté au contexte de la mondialisation et de la libéralisation économique. Alors à quand un nouveau concept plus humain pour un monde meilleur ?
Youssouf Sissoko
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