Les réseaux sociaux notamment Facebook et Twitter sont inaccessibles depuis hier soir à la majorité des internautes au Mali.
Contacté par Sahelien.com, Orange Mali, l’un des fournisseurs d’accès à internet indique ce n'est pas une "décision technique ou commerciale" de leur part..
Le gouvernement n’a pas encore officiellement réagi et les utilisateurs de ces réseaux sociaux s’interrogent sur cette coupure.
« On ne connait pas la raison pour le moment. Si c’est des pannes techniques, on peut comprendre, mais si la censure vient des plus hautes autorités, c’est un coup contre la liberté d’expression », a déclaré le journaliste Adama Diarra.
Et d’ajouter : « je me sens un peu frustré parce que, non seulement je venais sur ces réseaux pour m’informer et informer les autres, mais aussi c’est un manque à gagner pour les gens qui sont animateurs de pages Facebook ».
Pour l’internaute Djimé Kanté, « les réseaux sociaux sont un moyen de pression que nous avons en tant que simple citoyen. Certains en abusent, l’utilisent pour détruire l’image du pays. Si cette restriction est faite pour les raisons de sécurité nationale, eh bien, elle est la bienvenue. Dans le cas contraire, si c’est fait pour nous empêcher de nous retrouver, de dire ce que nous pensons, de faire vouloir l’état de cette nation, c’est vraiment regrettable ».
Certains appellent les autorités à revoir leur décision. « Le message que je lance à l’Etat, c’est que la censure n’est pas la solution pour régler les problèmes sociaux. La solution c’est de faire des blogueurs, leurs alliés qui peuvent les aider à sensibiliser la jeunesse à plus de citoyenneté », affirme le blogueur Abdoulaye Guindo.
Les réactions vont bon train également sur les pages de ceux qui ont installé des applications pour pouvoir contourner cette coupure.
Des utilisateurs lient cette interruption à la violente manifestation d’hier à Bamako, contre l’arrestation de l’activiste Mohamed Youssouf Bathily, alias "Ras Bath".
« Je suis en contournement actuellement ... C'est ahurissant pour une histoire de Rash Bath », écrit un internaute.
Et un autre de poursuivre : « après une journée tendue on coupe Facebook et Twitter. Peut-être penser à analyser les raisons de cette colère peut s'avérer plus utile que de museler les jeunes. Sinon on sait tous comment contourner ces blocages ».
C'était sur les réseaux sociaux que l'activiste "Ras Bath" avait annoncé son interpellation dans la nuit du lundi dernier ainsi que sa comparution devant le tribunal de la commune 4 du district de Bamako.
Les évènements d’hier ont également été relayés en live par des internautes.