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L’ancien premier ministre Moussa Mara au carrefour d’opinion ” Faso baro ” “De nos jours, il y a plus d’injustice et de corruption au Mali que sous le régime de l’ex-président Moussa Traoré”
Publié le samedi 20 aout 2016  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par A S
Lancement de la Journée de la pratique des Sports et de l’activité sportive
Bamako, le 29 Novembre 2014, le lancement de la Journée de la pratique des Sports et de l’activité sportive présidée par le Premier Ministre, Moussa Mara




L’Accord d’Alger et la mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire ont été les deux principaux thèmes traités lors de notre dernière publication, s’agissant de la Conférence débat du Carrefour d’Opinion ” Faso Baro ” du Réseau des jeunes pour la paix au Mali (Rjpm), avec notamment l’ancien Premier ministre Moussa Mara comme conférencier. Et lors de cette même conférence, tenue le 5 août dernier, l’ancien Premier ministre a dénoncé la corruption et l’injustice qui minent notre société et surtout une grande partie de la classe politique malienne.

Interpellé lors de cette conférence par un participant, pour donner son point de vue sur la corruption, l’injustice et la mauvaise image des hommes politiques au sein de la société malienne, l’ex-Premier ministre Moussa Mara, par ailleurs président de la formation politique Yelema (Changement), de répondre que le problème de la gouvernance au Mali est un problème de système et de cadres qui n’ont de souci que leurs poches. L’ex-Premier ministre a approfondi son raisonnement en ces termes : “ J’ai eu une fois à dire au président de la République (ndlr : sans pourtant autant le préciser), que le problème du Mali, ce n’est pas une affaire d’opposition ou de majorité. C’est un problème de bons cadres et de mauvais cadres. Et ces bons et mauvais cadres on les trouve non seulement à l’opposition, mais aussi dans la majorité “.

Et Moussa Mara de profiter de cette circonstance pour jeter une pierre dans le jardin des cadres de l’opposition, en affirmant que “80 % de ceux qui sont aujourd’hui dans l’opposition et qui sont en train de décrier la gestion des affaires publiques étaient dans un passé récent aux affaires. Et toutes ces mauvaises pratiques qu’ils dénoncent aujourd’hui, à savoir la corruption et l’injustice existaient lorsqu’ils étaient au pouvoir”. C’est pourquoi, le président du parti Yelema s’est dit convaincu que le problème de notre pays, selon lui, est un problème de système.

Et Moussa Mara de faire les révélations suivantes : ” A titre de rappel, je vais vous dire que ce sont un certain nombre de mensonges qu’on fait miroiter au peuple, et ce sont ces mensonges qui ont fait tomber le régime de Moussa Traoré. Et malheureusement, aujourd’hui ce sont ces mêmes mensonges qui continuent toujours de diriger ce pays et d’accéder au pouvoir. Le premier lot de ces mensonges, c’est de promettre de faire la politique avec honnête et intégrité. Deuxièmement, de déclarer de faire en sorte que pauvres et riches soient égaux devant la loi et enfin que le pauvre ne soit pas dépouillé au profit du riche. C’est par ces slogans qu’ils ont fait tomber le régime de Moussa Traoré et instauré la démocratie. Mais aujourd’hui, force est d’admettre que tous ceux qui connaissent la réalité de ce pays peuvent attester qu’il y a plus d’injustice, de corruption au Mali que sous l’ex Président Moussa Traoré “ a soutenu l’ancien Premier ministre.

Selon lui, cet état de fait s’explique par le fait qu’après la chute de Moussa Traoré, ceux qui sont venus aux affaires ne se préoccupaient que de leurs poches. “Aujourd’hui, plus de 25 ans après l’avènement de la démocratie, certaines de ces personnes sont dans la majorité présidentielle, tout comme à l’opposition. En un moment ils se regroupent, souvent ils se dispersent en fonction de leurs intérêts. Il faut reconnaitre en un mot qu’ils sont tous les mêmes” a fait entendre le conférencier.

“Les acteurs démocratiques ne sont pas indépendants de la politique. C’est leur gagne-pain “

Selon lui, la mauvaise image qu’on donne aujourd’hui au responsable politique s’explique par le fait que les acteurs démocratiques vivent de la politique et font la politique par nécessité pour pouvoir vivre. “Rares sont les responsables de ces formations politiques de la place, jusqu’au simple militant, une fois relevés de leur poste de responsabilité peuvent être en mesure de se prendre en charge deux ou trois ans après.

C’est pourquoi, dès qu’on les relève d’un poste de responsabilité dans l’appareil étatique, ils font beaucoup de bruit car c’est leur gagne-pain. Et quand on leur donne un strapontin, ils se taisent. Voilà résumé le problème de la politique au Mali. Et quand on vit de la politique, ça ne peut se faire que par la corruption, le mensonge et la trahison pour être toujours dans les grâces du pouvoir “ a révélé Moussa Mara. Avant de dire qu’il a eu l’occasion cette année de répéter les mêmes propos aux acteurs du 26 mars lors de la célébration des 25 ans de la démocratie malienne. Raison pour laquelle le conférencier a invité à un changement de comportement et au renouvellement de la classe politique afin de redorer l’image de la politique au Mali à l’image des Etats-unis.

Se faire guider en politique par des aveugles

Prenant toujours l’exemple sur le pays de l’Oncle Sam et certains Etats occidentaux, le président du parti Yelema d’ajouter que dans ces pays on ne vient pas dans la politique que pour construire son avenir. “Chez eux on considère cela comme se faire conduire par un aveugle, mais malheureusement, c’est le cas ici au Mali. On se fait guider en politique par des aveugles. Toute chose qui est paradoxale dans la vie” a regretté l’ancien Premier ministre.

Développer le Mali à travers l’agriculture et sa culture

L’ancien Premier ministre s’est dit convaincu que si le Mali va se développer, ça passera forcement par son agriculture, mais aussi sa culture. Et c’est pourquoi, a-t-il poursuivi, lorsqu’il a été nommé à la Primature, il a multiplié des initiatives de soutien pour la promotion de ce secteur. Parmi ces initiatives, il a cité une circulaire instruisant à tous les départements ministériels de privilégier d’abord les produits de nos artisans lors de leur approvisionnement. “Et j’ai instruit aussi à tous les directeurs de finances et du matériel (Dfm) de me faire le rapport de tous les produits qu’ils achètent avec les artisans et les industriels.

Et j’ai aussi informé le Bureau du vérificateur général (Bvg), que par rapport aux différentes commandes, j’ai donné la priorité aux produits artisanaux et d’insister sur cet aspect lors de leurs vérifications. Mais malheureusement, un mois après ces initiatives, j’ai été relevé de la Primature” a révélé le conférencier. Cependant, selon lui, ces mesures ne plaisaient à tous les Dfm car ce ne sont pas, selon lui, avec les artisans locaux que ceux-ci vont gagner des sous. “Mais plutôt ceux qui vont acheter le fauteuil à un million Fcfa à Dubaï et revendre à l’Etat à trois millions Fcfa. En plus de certains Dfm, des ministres n’étaient pas contents car ceux-ci souhaitaient que leur fauteuil soit importé d’Italie, tandis que nos artisans peuvent faire les mêmes fauteuils ” a constaté l’ancien Premier ministre.

Kassoum THERA
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