C'est la rumeur du moment à Persan et à Beaumont-sur-Oise. On prétend que la famille d'Adama Traoré aurait reçu des fonds de la part de ces deux villes pour financer son enterrement au Mali. On parle même de sommes conséquentes, de l'ordre de 20 000 €.
Ce jeune homme de 24 ans, habitant à Beaumont-sur-Oise, est décédé le 19 juillet, peu après son interpellation par des gendarmes de Persan. Ses proches accusent depuis les forces de l'ordre d'être responsables de sa mort et de violentes émeutes ont éclaté pendant plusieurs jours, à Persan, Beaumont et, dans une moindre mesure, dans d'autres communes du Val-d'Oise. Le corps d'Adama Traoré a ensuite été enterré le 7 août dans la périphérie de Bamako, au Mali, en présence de plusieurs proches.
La mairie de Beaumont dément et va porter plainte
La mairie de Beaumont vient de diffuser sur son site Internet un démenti formel. « Face à la rumeur qui circule, selon laquelle la ville de Beaumont aurait financé les billets d'avion de membres de la famille Traoré afin de mettre un terme aux menaces dont ferait l'objet le maire, Nathalie Groux, la mairie souhaite démentir cette fausse information », écrit-elle. Elle indique qu'un dépôt de plainte contre X pour diffamation sera effectué. En revanche, le maire a fait savoir qu'il ne s'exprimera dans la presse à ce sujet.
A Persan, cette rumeur est également parvenue aux oreilles du maire. « Effectivement, on a entendu ça, mais c'est totalement faux, déplore le maire, Alain Kasse. Au moment de remettre le certificat de décès à la famille, j'avais discuté avec le frère aîné d'Adama Traoré qui m'indiquait avoir financé le voyage grâce à des quêtes. » Sur Internet, une collecte organisée pour payer les obsèques du jeune homme est d'ailleurs toujours visible. Au sujet de cette rumeur, Alain Kasse se dit peu surpris. Il en a d'ailleurs entendu d'autres. « On m'a dit que j'avais été poignardé deux fois pendant les émeutes et que je n'avais plus de dents », ajoute-t-il. Ces allégations sont — est-il besoin de le préciser — évidemment fausses ».
Le Parisien