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Une justice a double vitesse au Mali : Entre Ras Bath, les cadres corrompus et les criminels de la CMA qui devraient être poursuivis ?
Publié le lundi 22 aout 2016  |  L’Humanité
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de L`avocat Me Mamadou Konate sur l’Affaire Birama Touré
Bamako, le 04 mars 2016 L`avocat du dossier Me Mamadou Konate et le président du comité de soutien Kassim Traoré étaient devant la presse




Sincèrement entre Sidi Brahim Ould Sidati, du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), Ibrahim Ag Mohamed Assaleh de la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA), Alghabass Ag Intalla du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), Bilal Ag Acherif et Mahamadou Djiery Maiga du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), Mohamed Ag Najim, chef d'état-major de la CMA, Cheikh Ag Aoussa, chef militaire du Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad etc et Ras Bath qui devraient être emprisonnés ? Ceux-ci sont les criminels, ils ont égorgé des militaires maliens, des représentants de l'Etat. Ils ont détruit l'outil de défense du Mali.
A ce triste tableau, on peut ajouter, les grands pilleurs des maigres ressources de notre pays. Ces prédateurs de l’économie malienne dont certains ont été pris les mains dans le sac, se la coulent douce. Les rapports 2013/2014 du Bureau du Vérificateur Général sont là pour l’attester.
Des milliards de nos francs ont été dilapidés. C’est donc un préjudice de plus de 153 milliards FCFA. C’est pourquoi, face à l’ampleur de la corruption et de la délinquance financière, le président de la République, IBK avait appelé à un changement profond de comportement. Et avait déclaré que l’année 2014 sera cela de la lutte contre la corruption. Mais rien. Que du vent ! La corruption a pris une allure inégalée.
A titre de rappel, les vérifications de ces deux années ont porté sur des domaines assez variés, de performance, de suivi des recommandations de précédentes missions et enfin, de financière.
Des structures centrales et déconcentrés ont été également concernées ainsi que des programmes de développement et des délégations de service public donnant ainsi une lisibilité raisonnée de l’éventail des dysfonctionnements de notre administration.
Cette diversification des vérifications a révélé un essor considérable d’une gestion publique qui cacherait des formes nouvelles de fraude et traduirait les contours de l’imagination audacieuse et tendancielle de certains gestionnaires.
De ces insuffisances on dénombre des faiblesses et irrégularités récurrentes dont la non-application à dessein des textes législatifs et réglementaires, la mauvaise gestion des dépenses effectuées au niveau des régies, la multiplication injustifiée des contrats simplifiés pour éviter les appels d’offres, la non-justification et la non-éligibilité de dépenses, la réception de biens non conformes aux commandes, l’octroi d’avantages injustifiés, la fabrication et l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives, des manipulations des offres par les commissions de dépouillement et d’évaluation dans les opérations de passation des marchés publics, le non-reversement au Trésor Public de ressources collectées, et enfin de la réalité et de l’effectivité de certaines missions administratives.
Ces situations qui concernent pour certains cas, des montants irrécouvrables ont porté un préjudice énorme à l’Etat : 80,21 milliards de FCFA dont 12,28 de fraude et 67,93 milliards de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2013 et 72,97 milliards de FCFA dont 33,95 de fraude et 39,02 milliards de FCFA de mauvaise gestion, au titre du rapport annuel 2014. Ces montants concernent pour la plupart les exercices de 2010 à 2013.
Malgré la transmission de certains dossiers au juge anti-corruption au niveau du Pool Economique, aucune poursuite n’a été engagée contre les auteurs présumés de vol, de mauvaise gestion, détournement de derniers publics, d’abus de biens sociaux etc qui sont d’ailleurs connus.
Des centaines de dossiers relatifs à la corruption dorment dans les tiroirs. C’est là où se trouve le vrai problème de notre pays. Les autorités à la fois politiques et judiciaires ne doivent pas chercher à en dormir le peuple avec des faux débats tels que la poursuite judiciaire engagée contre un simple chroniqueur
Ras Bath ne vaut-il pas mieux que ces apatrides du MNLA, du HCUA, du MAA et autres regroupés aujourd'hui au sein de la CMA qui ont insulté tout le peuple malien, brûlé le drapeau malien, vilipendé le nom du pays.
Au lieu de songer à juger un innocent, qui n'a que ses idées, son micro pour informer les maliens sur l'évolution politique, économique, sociale et culturelle de leur pays, il faut d'abord traduire devant la justice certains leaders des groupes armés terroristes ainsi que leurs combattants qui ont pris des armes contre leur pays. Sinon ça serait une justice sélective et à double vitesse.
Si Ras Bath est écouté, tant adulé (la forte mobilisation des jeunes de Bamako pour son élargissement en témoigne), cela veut dire qu'il a de la matière à critiquer. S'il critique aujourd'hui l'armée c'est parce que ce sont ces criminels Touaregs qui ont mis l'armée malienne en déroute. Certains d'entre eux avaient intégré l'armée, mais ils l'ont trahi, volé ses équipements pour finalement se retourner contre elle. Mais, ils sont reçus aujourd'hui avec tous les honneurs. Ils sont caressés dans le sens du poil par les plus hautes autorités.
Ces criminels étaient poursuivis pour crimes de guerre mais ils se la coulent douce aujourd'hui. Ils sont logés dans les plus grands hôtels du pays aux frais du contribuable. Ils narguent leurs victimes, les parents de ces derniers. Or le cas du jeune activiste est tout autre. Il évoque des sujets souvent sensibles mais qui sont une préoccupation réelle des maliens.
D'où sa popularité. Il n'est pas apprécié uniquement par les jeunes mais il a des adeptes au sein de toutes les catégories socioprofessionnelles. Ses partisans sont très nombreux au sein de l'armée. Dans ses chroniques, il aborde des problèmes réels du Mali, même si souvent il divague.
Au Mali nous encourageons la démagogie et avec cette pratique le pays n'avancera pas. Au nom de la paix les différentes autorités ont signé les Accords de Tamanrasset du 6 janvier 1991, le Pacte National du 11 avril 1992, les deux Accords d'Alger (2006-2014). Ces engagements ont-ils évité le massacre de nos militaires, le viol de nos femmes et sœurs.
Non ! Si nous voulons la paix nous ne pouvons ignorer la justice équitable. Les plus hautes autorités doivent ouvrir les yeux à commencer par le président de la République, IBK. IBK, il faut écouter ton peuple et donner des exemples aux cadres qui détournent les deniers publics. Ils sont aussi nombreux qui devraient se retrouver devant les tribunaux.

Des forces de l'ordre très brutales dans le maintien de l'ordre

Nos forces de l'ordre ont-ils le vilain reflexe de tirer sur les populations civiles ? s'interrogent les citoyens. A Gao, le 12 juillet 2016 des manifestants ont été tués (trois (3) morts et une trentaine de blessé).
A Bamako, suite aux événements du 16 et du 17 août 2016, les forces de l'ordre ont fait usage de balles réelles. Le bilan fait état d'un moins un mort et 17 blessés, dont au moins 3 grièvement. Mais, selon nos informations, le nombre de blessés a augmenté.
Sur le terrain de la manifestation, selon de nombreux témoins, il y a eu des tirs à blanc, mais également à balles réelles. Cependant, la police rejette toute responsabilité sur ces tirs à balles réelles sur les manifestants.
De son côté, Mahamadou Sidibé, directeur général adjoint de la police malienne, ce ne sont pas des policiers qui ont tiré : " la seule garantie que je peux vous donner, c'est qu'aucun policier n'avait une arme sur place. Et je vous assure que désormais pour des services de maintien de l'ordre, aucun agent ne se rendra sur le terrain avec une arme chargée. D'ailleurs, ce n'était pas le cas aujourd'hui ".
La direction de la police a aussi évoqué aussi la présence d'éléments perturbateurs. Mais c'est le rôle de la force publique de prévoir ce genre de fait. En Europe, il y a des manifestations de plusieurs milliers de manifestants déchaînés, on enregistre aucune victime par contre au Mali avec une centaine de personnes dans la rue, les forces de l'ordre tirent à vue.

Une gouvernance incapable et inaudible

On se demande comment le Mali s'en sortira avec des autorités incapables de savoir qui est qui dans ce pays. Elles sont de plus en plus loin du peuple comme exactement en 1991 où Moussa Traoré et son gouvernement étaient à plusieurs années de retard par rapport à leur peuple.
Quand on exerce le pouvoir, il faut écouter son peuple, sinon rapidement se serait le chao total. Honnêtement, rares sont les secteurs qui marchent dans ce pays. Les manifestations des deux jours prouvent que les maliens sont totalement sidéré par le comportement d'une gouvernance incapable et inaudible eu égard aux multiples cris de ce peuple.
Les gouvernants s'en fichent souvent surtout quand le peuple et le pays sont pauvres. Le monarque ne s'occupe pas des détails. Mais il comprendra très vite que les maliens sont à bout de patience.
Les morts de Gao, puis ceux d'aujourd'hui sont inéluctablement les sons d'une tragédie qui s'annonce et annonce la fin de quelque chose. Les autorités sous la conduite d'IBK viennent de franchir le pas sur lequel l'attendaient les citoyens. C'est désormais la fin de la confiance qui liait IBK au peuple.
C'est peut-être le début du déficit de confiance entre le peuple et lui, c'est le désamour, la fin. IBK contrairement à l'ancien président ATT, pendant ses deux mandats, n'a jamais accepté qu'une manifestation soit réprimée par la force. On se souvient de celles relatives au code la famille. Aucun coup de feu n'a été tiré, ni en l'air, ni sur les manifestants. Et pourtant, elles étaient bien plus violentes et plus intenses que celles de Gao et de Bamako.
Le président de la République, pour beaucoup de maliens, n'est intéressé que par une chose, sa propre tranquillité, quitte à ce qu'on tue ou massacre des enfants. Il ne veut être ni critiqué, ni dérangé au cours de son mandat. Les libertés il s'en occupe peu. Les droits de l'homme c'est pour les leaders de la C.M.A et le capitaine général, Amadou Haya Sanogo à qui il doit son pouvoir pour les proches de ce dernier.
De toutes les façons, la mort était inévitable, c'était lui (la victime) ou le personnel du Tribunal de la C.IV. Pour un spécialiste du droit, le jeune activiste et doublé de chroniquer devait juste être soumis à un interrogatoire du procureur sur les faits qui lui sont reprochés.
Comme il est de droit (la garde-à-vue étant arrivée à terme). A l'issue de cette audience, le procureur, comme prévue par le code de procédure pénale, avait la latitude de poursuivre en détention ou non le présumé avant le jour de son jugement, ou même le relaxer purement et simplement.
Cela veut dire que Ras Baht avait donc une chance de rentrer chez lui et attendre paisiblement le jour de sa comparution devant le juge qui aura la charge de le juger. Ici, sauf question préjudicielle, les débats allaient être ouverts au cours desquels il allait être assisté par son ou ses avocats.
Mais hélas ! Encore une fois la passion a eu le dessus sur la raison. Ras Bath, à travers ses conseillers, devait édifier ses partisans sur la procédure pénale. Cela allait faire en sorte qu'on n'assiste pas à ce qu'on vu ce mercredi 17 août 2016. Mais au Mali, on confond tout et le résultat donne ça.
Moussa Mamadou Bagayoko
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