Le chef d’Etat-major de l’Armée de terre, le colonel-major Abdourahamane Baby, a bouclé, samedi, dans les centres d’instruction de Faladié et de N’Tominkorobougou, à Bamako, une tournée dans les 8 centres d’instruction (CI) dans les régions de Ségou, Sikasso et de Kayes.
Cette dernière étape de la série de visite qui s’est déroulée en présence du lieutenant-colonel, coordinateur général des 8 centres d’instruction du contingent 2015, a commencé par l’école de gendarmerie de Faladié. Là, 60 encadreurs sont chargés de former 496 recrues au métier des armes.
La contre-expertise médicale a décelé 5 cas de candidats jugés inaptes à la formation militaire. Sur-le-champ, ils ont été remplacés. Deux cas de décès sont enregistrés pour le moment. La formation a commencé le 9 juin 2016 et s’étendra sur 6 mois. Les recrues sont formées par tous les corps des Forces armées et de sécurité. Le taux de la formation est à 65% du programme établi par l’encadrement. Des problèmes ont été évoqués aux visiteurs du jour : manque de moyen de transport de troupes, notamment.
Quant au camp de la Garde nationale, il y a 746 recrues pour 46 encadreurs. Ici, la rencontre avec les visiteurs s’est tenue à hui-clos.
On retient qu’au cours de ces visites, le colonel-major a assisté à des démonstrations de montage et de démontage d’armes, les yeux bandés. Il a aussi visité les dortoirs et la cuisine pour s’assurer de l’amélioration des conditions de vie des futurs soldats. Partout où il est passé, une minute de silence a été observée en la mémoire des militaires tombés sur le champ d’honneur dans le cadre des opérations.
Il a félicité les recrues d’avoir choisi le métier des armes comme vocation. « Nous sommes fiers de vous. Parce que vous voulez être des militaires», a-t-il lancé aux jeunes. Cependant, il a prévenu ceux-ci que « l’heure est grave ». « La situation sécuritaire reste tendue. Le plus dure reste à venir. Etre militaire, ce n’est pas le fait de porter la tenue. C’est aussi un métier difficile qui s’apprend dans les normes. Il faut apprendre ce métier avec rigueur », a-t-il dit.
Le visiteur du jour n’est pas venu les mains vides : chaque militaire a reçu un drapeau national, des documents sur la restructuration de l’Armée. Un second document porte sur les règles de conduite, les devoirs et missions de l’Armée et, enfin, le document de l’Accord pour la paix et réconciliation nationale, signé en mai 2015, entre le gouvernement et les groupes armés.
Lors de la remise symbolique du drapeau national, il a réitéré le message de l’Armée aux recrues : « Portez haut et avec fierté les couleurs nationales. Ravivez votre engagement pour la patrie», avant d’ajouter que l’Armée, « c’est pour ceux qui sont prêts à se soumettre au règlement du métier. Ceux qui ne sont pas prêts à servir l’Armée peuvent aller servir le pays dans un autre domaine ».
Au personnel d’encadrement, l’officier supérieur leur a demandé de former les jeunes gens sans complaisance. « La sueur épargne le sang. Préparez-vous, entraînez-vous. Parce que l’heure est grave », leur a-t-il lancé. Avant de prendre congés des soldats en formation, il expliqué à ceux-ci que le cri de guerre de l’Armée est : « FAMAS, force et cohésion ».
S’entretenant avec la presse à la fin de sa tournée, le chef d’Etat-major de l’Armée de terre a déclaré : « les démonstrations que j’ai vues sont satisfaisantes. Il faut maintenant des résultats au but ».
A. DIARRA