Les témoignages dénonçant les exactions commises par l'armée malienne dans les localités du nord du pays ou de la région du fleuve se multiplient. Après Tombouctou, Douentza, c'est autour de Gossi. Dans cette localité du Gourma, au sud de Gao, les populations arabes et touarègues sont prises à partie par les forces de l'ordre qui pillent leurs maisons et commettent parfois l'irréparable.
La voix de la femme est très faible : cette habitante de Gossi se terre dans sa maison par peur d'être repérée. Son tort ? Etre touareg. « Depuis vendredi, dit-elle, les militaires avec des civils passent dans les rues et cherchent les arabes et les touaregs. On nous accuse d'être du MNLA. On a peur. »
Plusieurs maisons ont déjà été pillées, saccagées et des personnes arrêtées dont on ignore le sort.
Cet arabe de Gossi, lui, a choisi la fuite. Il s'est réfugié à la frontière du Burkina, mais suit au jour le jour la situation dans sa ville et il dénonce l'amalgame entre peaux claires et islamistes ou rebelles :