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Le Républicain N° 4560 du 8/2/2013

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Affrontements meurtriers au camp para de Djicoroni : Deux morts et 13 blessés dont trois graves
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  Le Républicain




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Le vendredi 8 février 2013, des échauffourées sont survenues à nouveau au camp du 33ème Régiment des commandos parachutistes (Rcp) faisant 2 morts et 13 blessés dont trois graves. Dans son communiqué, le gouvernement a condamné de tels agissements de la part de nos forces armées compte tenu de la situation qui prévaut dans le pays.


Le général Ibrahima Dahirou, Chef d’Etat major des armées

L’attaque du camp militaire des commandos para serait certainement liée à la déclaration du Chef d’Etat major des armées, le général Ibrahima Dahirou Dembélé à la télévision nationale la semaine dernière. Intervenant après le journal parlé de 20 heures, le chef d’état-major avait fait part de sa volonté d’envoyer les Bérets rouges au front combattre au sein d’unités mixes contre les jihadistes au nord. «Comme on a le problème du Nord sur les bras, vous allez combattre auprès de vos autres frères d’armes », avait-il déclaré à la télévision. Selon le même responsable militaire, cette décision avait été prise à l’issue d’un entretien avec le commandement des Bérets rouges. Bien que l’unité d’élite des bérets rouges n’ait pas été officiellement dissoute, le général Dembélé avait déclaré avoir décidé de réaffecter ses membres dans d’autres unités. Selon les témoins des évènements du jour, les dérapages sont survenus quand les femmes et les enfants des militaires ont pris l’initiative d’organiser ce jour ci une journée de salubrité dans la garnison. Alors que le chef d’Etat major, dans son entretien à la télévision nationale avait prévenu qu’il est interdit tout rassemblement dans le dit camp. Cette attitude des femmes du camp semble avoir été perçue comme une violation de l’Etat d’urgence en vigueur dans notre pays depuis le 11 janvier 2013 par la hiérarchie militaire. Quand les femmes sont venues nettoyés les lieux, les éléments de la garde nationale qui assuraient la surveillance ont fait appel à un renfort pour les dégager. A ce refus, il y a eu des heurts. Les enfants du camp ont riposté par des jets de pierres. Au cours des échauffourées, les éléments fidèles à l’ex-junte auraient tirés à balles réelles sur les manifestants. Bilan : 2 morts, tous des adolescents, et 13 blessés dont 3 graves. Lors d’une allocution à la télévision nationale, le président de la République par intérim, le Pr Dioncounda Traoré a demandé aux acteurs d’arrêter définitivement ces affrontements répétés au sein de l’armée malienne. Il demande aux soldats de tout faire pour se ressaisir et se hisser à hauteur de mission. «L’armée malienne à certainement bien d’autres choses à faire que ce à quoi on a assisté aujourd’hui », a indiqué le président. Avant d’affirmer que dès ce lundi, le premier ministre rencontrera les représentants des commandos para et la hiérarchie militaire pour trouver une solution définitive à cette crise. Il a, par la même occasion présenté les excuses du Mali aux hôtes venu à notre secours.

Madiassa Kaba Diakité

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