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Mamadou Ismaël Konaté à propos de l’affaire Ras Bath : «C’est moi… qui ai demandé au procureur général d’ouvrir une enquête»
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  Le Reporter
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de L`avocat Me Mamadou Konate sur l’Affaire Birama Touré
Bamako, le 04 mars 2016 L`avocat du dossier Me Mamadou Konate et le président du comité de soutien Kassim Traoré étaient devant la presse




«Je n’ai pas reçu un message des religieux et d’un président de la République pour la libération de Ras Bath, et je n’ai jamais évoqué aussi ce dossier même au Premier ministre. J’ai appelé le président de la République pour lui dire que je l’ai pris. Sur mon honneur, je ne suis pas un garçon à supporter très longtemps ce genre d’intervention…».

Ces propos sont du ministre de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, Mamadou Ismaël Konaté. Il les a tenus le lundi 22 août 2016 à son département lors d’un point de presse au cours duquel il a échangé avec les patrons de presse, sur la justice et sur l’affaire Mohamed Ali Bathily dit Ras Bath.

D’entrée de jeu, Mamadou Ismaël Konaté a tenu à préciser que l’arrestation de Ras Bath et le processus de sa mise en contrôle judicaire n’ont enregistré aucune anomalie. Il a indiqué qu’il respecte la présomption d’innocence de Ras Bath, mais qu’au-delà de la présomption d’innocence, il est le premier procureur et poursuiveur de la République. «Je suis le seul à pouvoir donner des instructions claires aux parquets généraux concernant telle ou telle affaire. C’est mon rôle d’instruire et de poursuivre», a-t-il déclaré.

Selon le ministre de la Justice, des Droits de l’homme, il y a des habitudes qu’on avait perdues dans ce pays, qu’il faut que l’on récupère. Suivant ses propos, «nul n’est et ne sera au-dessus de la loi». «Départissiez-vous d’une idée, on poursuit ici et on relâche là. Tant que je serais là, je regarderais tout et je poursuivrais tout. On évite de dire la vérité dans ce pays lorsqu’elle blesse. Personne ne veut regarder la faute. Tout le monde est demandeur de la réparation des conséquences de la faute. Je ne vous demande aucune complaisance vis-à-vis de vous-même et vis-à-vis de moi. Critiquez-moi le plus profondément possible dans l’idée de la justice», a lancé Mamadou Ismaël Konaté aux patrons de presse.

Avant de rappeler les objectifs qu’il s’est fixé pour l’amélioration de la justice au Mali, à savoir, faire en sorte que la justice vienne réhabiliter l’esprit des Maliens, mais aussi que les Maliens se rendent compte que la justice, c’est pour eux. «Je n’ai pas de mandat définitif ou à durée indéterminée. Je suis là pour un moment. Je n’attends rien, je ne demande rien, je ne veux rien. Ce que je veux, ce que la justice revienne en ordre. Ras Bath, ce n’est aucun acharnement. Il est le fils de mon ami Bathily. Ras Bath est un garçon qui peut continuer son chemin normalement. Mais il y a des conditions de respect absolu de la liberté. On n’a jamais dit qu’il a été arrêté pour attentat aux mœurs à caractère sexuel. Il a été arrêté pour attentat à la pudeur et outrage», a souligné le ministre Konaté.

Il a par ailleurs informé que 19 personnes ont également été interpellées au moment de la manifestation, parmi lesquelles, il y a un assistant parlementaire. «Ce que je souhaite aujourd’hui, ce qu’on mette en place deux commissions d’enquête pour comprendre la question sécuritaire et la question des appels qui étaient lancés avant la manifestation, et les processus sont en cours. Je ne viole pas la liberté de presse. À la base, c’est une poursuite de droit commun, et par la suite, il peut y avoir des incidences en matière de droit de la presse. Et si c’est le cas, je respecterais scrupuleusement la loi. Un Etat ne peut pas être sourd, aveugle et muet. Aujourd’hui, il y a aucune impunité et absence de poursuite et aucun affaiblissement de l’autorité de l’Etat dans l’affaire Ras Bath. Nous avons déclenché des poursuites. Les poursuites ont abouti et elles vont permettre de déférer, et il va y avoir des dossiers qui vont s’ouvrir», a-t-il poursuivi.

Et le ministre de la Justice, des Droits de l’homme, Garde des Sceaux, de préciser : «Je n’ai pas reçu un message des religieux et d’un président de la République, et je n’ai jamais évoqué ce dossier même au Premier ministre. J’ai appelé le président de la République pour lui dire que je l’ai pris. Sur mon honneur, je ne suis pas un garçon à supporter très longtemps ce genre d’intervention. Par contre, on est aussi responsable de l’ordre public et du trouble à l’ordre public. On aurait dû mettre un mandat de dépôt. Mais ce n’est pas la décision que le juge a prise. Le contrôle judiciaire, c’est aussi une des modalités et cette modalité nous permet de poursuivre un peu plus sereinement. Aucun religieux n’est intervenu. À la manœuvre, j’ai été seul. C’est moi et moi seul, sur l’instruction de personne et à la demande de personne, qui ai demandé au procureur général d’ouvrir une enquête».

Diango COULIBALY
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