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Art et Culture

Destruction Des Mausolées : Tombouctou, toujours sous le choc
Publié le mercredi 24 aout 2016  |  L’Essor
mausolées
© AFP par STR
mausolées de Tombouctou
La destruction des mausolées de Tombouctou




Le traumatisme de la démolition de leurs lieux de dévotion, demeure encore vivace chez les habitants de la Cité des 333 saints. Ils espèrent que la CPI fera payer à Ahmed Al Faqi ses forfaits. Et que d’autres terroristes le suivront devant les juges

Après les plates reconnaissances des faits par l’accusé Ahmed Al Faqi Al Mahdi, son procès s’est poursuivi hier devant la Cour pénale internationale de La Haye, aux Pays-Ba. L’enseignant malien est accusé d’avoir participé à la conception et à la destruction des 15 mausolées et tombeaux de saints de Tombouctou pendant la sinistre occupation de cette partie de notre pays. La reconnaissance des faits qui lui sont reprochés n’enlève rien au choc que son acte a causé aux populations de Tombouctou, en particulier, et du Mali, en général. Nonobstant la réhabilitation des mausolées et autres tombeaux par l’UNESCO, les populations demeurent sous le choc de l’agression contre leur patrimoine culturel.

L’histoire de Tombouctou se confond avec celle des « Saints », ces hommes qui se sont illustrés pour leur dévotion et leur érudition. La plupart de ces hommes éclairés exercèrent comme professeurs à l’Université de Sankoré et dans les collèges de la ville.

Leurs mausolées constituent des lieux de dévotion. On les trouve en divers lieux, dans les rues, dans les mosquées, mais aussi en bordure de la ville ancienne, là où se trouvent les cimetières familiaux. Ces mausolées constituent un rempart psychologique solide autour de la ville, qu’ils sont supposés protéger de tout malheur. Selon les croyances populaires, ils gardent les quatre points de l’horizon. Aussi, pour certains, Tombouctou est connue comme la ville aux 333 saints.
Parmi ces saints, 16 sont particulièrement réputés, nous expliquait en 2012 Abdoulaye Kléssigué Sanogo, alors directeur national du patrimoine culturel. C’était au moment où ces mausolées subissaient la rage des djihadistes.

On peut ainsi citer Sidi Mahmoud Ben Omar Mohamed Aquit (1498-1548). Né à Tombouctou, cet homme majestueux et d’une grande dignité fut le premier grand savant, professeur et jurisconsulte de la ville élevé au rang de Saint. Ses quatre fils devinrent aussi les auteurs d’ouvrages réputés.
Mouhammed Acqit, grand-père de Sidi Mahmoud, est enterré à 100 m environ au nord du tombeau de ce dernier.
El Hadj Ahmed, fils du cousin germain de Sidi Mahmoud, serait enterré à 100 m au sud de Sidi Mahmoud.
Cheickh Sidi Mokhtar Ben Sidi Mouhammad Ben Cheickh AlKabir (1773-1853). Il fut un grand philosophe, cité dans les écrits de l’explorateur Barth qui le rencontra lors de son passage à Tombouctou.

Cheick Mouhamed Tamba-Tamba (? -1840). Originaire de la tribu des Kel Es Souk, il serait venu à Tombouctou pour parfaire ses connaissances. Sa tombe est située au Sud-Ouest de la ville, dans le Fort Cheick Sidi Backaye.
Cheikh Aboul Kassim Attawaty est décédé en 936 de l’Hégire, à l’âge de 33 ans. Il est enterré à 150 m à l’ouest de la ville, avec à ses côtés 50 oulémas ou saints originaires du Touat. Grand lettré, il fut le premier à instaurer à Tombouctou la commémoration du Maouloud, l’anniversaire de la naissance du Prophète.

Cheick Mouhamad El Micky (1764-1844). Sa tombe se trouve à l’ouest de la ville, à 30 m environ au Sud de celle du Cheick Abdoul Kassim.
Très pieux, il était connu pour son ascétisme, puisqu’il pouvait facilement passer trois jours sans manger ni boire, selon certaines sources. Sidi Mouhammad Boukkou, né en 1286 de l’Hégire, il était issu de la tribu Ida Ouali de Chinguiti (Mauritanie) et avait des parents originaires du Touat. Son mausolée, situé à l’Est de la ville, fut reconstruit en 1960.
Cheickh Mouhammad Sankoré, dit « le Peulh » (1906-1966). Venu lui aussi pour poursuivre ses études et mener des recherches à Tombouctou, il s’y installa définitivement. Il fut enterré à l’Est de la ville.

Cheikh Alpha Moya, fut un grand saint et il faisait partie du groupe des quatorze oulémas massacrés à la mosquée de Sankoré sous la période marocaine, suite à leur refus de reconnaître la suprématie et le pouvoir du sultan marocain sur Tombouctou. Après son assassinat, son sang, selon la tradition, servit à inscrire la profession de foi musulmane (chahada). Sa tombe est située à l’est de la ville sur la place dénommée Sahel vert où sont organisées les grandes prières des fêtes musulmanes du Ramadan et de la Tabaski.
Cheikh Sidi Ahmed Ben Amar Arragadi, décédé en 1718, à l’âge de 85 ans, est enterré à 200 m à l’ouest de la ville. À côté de lui, reposent vingt autres saints et un grand nombre de chérifs. Il fut un grand philosophe Kounta et eut de nombreux disciples réputés pour leur érudition.
Les jumeaux de Sarey Keina.

Pour certains, il s’agit des jumeaux Al Hassane et Al Housseyni, mais pour d’autres, il s’agit de Talibna et son disciple ; l‘idée de deux personnes revient toujours. Le Mausolée de Cheikh Askia et les tombeaux de Cheikh Bahaber Babadié, Cheikh Ahmadou Fulane, ont également été détruits. Très peu d’informations existent sur ces derniers.
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