Les affrontements entre les combattants du GATIA et du HCUA sous le couvert de la CMA et de la Plateforme ne sont que la résultante d’un conflit ethnique.
Les Ifoghas représentés par le HCUA et les Imghads par le GATIA, sont deux puissantes tribus de la région de Kidal. Les premiers sont les chouchous de la France au détriment des seconds, majoritaires et détenteurs du pouvoir traditionnel. Donc, actuellement le problème qui sévit à Kidal n’est qu’un problème entre seulement deux communautés à savoir les Ifoghas et les Imghads.
Tous les regards sont tournés vers les plus hautes autorités pour trouver un terrain d’entente entre les leaders de ces deux communautés en conflit à propos de la gestion de la ville de Kidal depuis longtemps.
Après la médiation ratée du premier Ministre nigérien, à Niamey, le Gouvernement du Mali a, à son tour, initié une rencontre à Bamako pour apaiser les tensions, dit-on.
Cette tentative de la médiation de Bamako qui n’a rien changé, était conduite par le haut représentant du chef de l’Etat, M. Mamadou Diagouraga. La rencontre avait pour objectif d’obtenir un cessez-le-feu. Et le faire respecter. Peine perdue !
Pour situer l’origine de leur conflit, il faut remonter à la période coloniale, donc avant l’accession du Mali à l’indépendance.
Le colonisateur français serait à la base de cette mésentente entre les deux communautés. Lequel a pratiqué la politique de diviser pour mieux régner. Il n’a pas hésité à prendre le pouvoir aux Imghads, tribu majoritaire pour le remettre aux Ifoghas. Ainsi, débutèrent les premiers conflits, juste après l’indépendance du Mali entre les deux communautés qui veulent chacune affirmer sa puissance et son hégémonie sur la ville de Kidal.
A l’époque, à en croire des sources généralement bien informées, les Ifoghas détenant le pouvoir et bénéficiant du soutien de l’Etat du Mali ont fait régner la terreur à Kidal contre les familles Imghads. Toute chose qui a amené les familles Imghads à s’exiler à l’intérieur du pays et dans les régions limitrophes. Pendant cette période, ils se sont préparés pour revenir conquérir leur terre et leurs biens surtout avec l’avènement de la démocratie au Mali. Par la voix des urnes, les jeunes Imghads ont tenté de reprendre ce qui leur a été pris par la force en se présentant aux élections de proximité. Ainsi, ils sont devenus des élus locaux dans bon nombre de localités de la 8ème région administrative du Mali.
Pour revenir à l’état actuel des choses, le conflit qui les oppose a, bien entendu, une connotation ethnique, selon un observateur averti.
Du côté de la Plateforme, on estime que ce conflit est communautaire entre Ifoghas et Imghads et qu’il n’y aura pas de cessez-le-feu sans qu’une gestion équitable de la ville de Kidal ne soit définie. Cette idée de conflit communautaire avancée par la Plateforme est fausse, a répliqué un membre de la CMA qui ajoute que le problème qui les oppose est tout simplement lié à la gestion de la ville de Kidal.
Enfin, il faut signaler que le chemin qui mène à la paix semble être long et parsemé d’embûches.
Pauvre Mali !
O. MORBA