Cela fait quelques jours qu’il y a des grabuges à la direction générale des Douanes du Mali. À la base, la disparition de 250 Kg d’or saisis à l’aéroport international Modibo Keïta Sénou. Les agents des douanes soupçonnent une certaine complicité, sans laquelle cette quantité importante d’or ne saurait disparaître dans la nature. D’autres réfutent cette thèse.
D’après nos investigations, ce n’est pas la première fois que des disparitions d’importantes quantités d’or sont signalées, ou d’importantes quantités d’or échappent à la vigilance des soldats de l’économie.
Selon des agents, c’est en raison du fait que le travail au niveau de la brigade anti-fraude et de la cellule des Douanes ne se fait plus correctement. Une situation qui a créé beaucoup de frustrations entre les agents des Douanes.
C’est dans ce contexte de méfiance et de tension entre gabelous qu’il y a eu une saisie record de 250 Kg d’or à l’aéroport international Modibo Keïta Sénou. Cette importante quantité devrait sortir du Mali par un vol Air France dans la nuit du 19 août 2016.
Mais elle a été saisie par des agents des Douanes de la brigade anti-fraude. La saisie, d’après nos sources, a eu lieu sur la piste même de l’aéroport. Ce qui traduit un malaise entre les agents et leurs patrons, calfeutrés dans leurs bureaux de l’aéroport.
Du moins, selon nos informations, certains patrons auraient fermé les yeux sur cette sortie d’or en contrepartie de quelque chose. Une autre source souligne d’un grand trait un deal entre un commerçant et le chef de la brigade de l’aéroport, qui aurait planifié cette sortie d’or avant de voyager, car la saisie s’est déroulée en son absence, et ce sont les «agents mécontents de sa gestion clanique au niveau de l’aéroport qui ont bloqué les 250 Kg d’or».
De façon récurrente, les noms du chef de brigade, celui du chef d’escale et un commerçant très connu de la capitale sont cités dans cette affaire. Selon certains agents, le commerçant mis en cause aurait fait passer plusieurs fois des colis (sous la même forme), mais en présence du chef de brigade.
Sans qu’aucun agent n’ait osé l’interpeller. En l’absence du chef de brigade, qui n’est pas par ailleurs en bons termes avec ses hommes, ceux-ci ont découvert le pot aux roses.
Ce qui est encore troublant dans cette affaire, c’est l’absence de communication autour des 250 Kg d’or saisis, qui sont au niveau de la direction générale des Douanes du Mali, d’après nos informations.
Et personne ne sait où est passée cette importante quantité d’or. Les agents, qui ont fait la saisie, s’interrogent sur la sincérité du directeur général des Douanes du Mali, dans la mesure où il y a un silence radio autour de cette affaire.
Par ailleurs, apprend-on de nos sources, le directeur général des Douanes avait promis de faire un nettoyage au niveau de l’aéroport.
Certains agents s’attendaient à ce grand nettoyage en début d’année. Mais, à la grande surprise de tous, le directeur général des Douanes n’a rien fait. Va-t-il sanctionner le chef de brigade de la cellule anti-fraude ? En tout cas, les regards sont tournés vers la direction générale des Douanes du Mali.
La saisie historique de drogue
Dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 août 2016, la brigade mobile d’intervention des Douanes maliennes a fait une saisie record de 1254 briques de cannabis pour une valeur marchande de 3 milliards 500 millions Fcfa.
Cette saisie historique de cannabis a été portée à la connaissance de tout le monde par le chef de la BMI, qui avait expliqué comment la drogue découverte était soigneusement dissimulée, dans un camion immatriculé au Mali, en provenance de Fana, une localité située à 120 Km de Bamako.
Selon l’inspecteur en chef de la BMI, Ibrahima Diakité, «c’est la plus grande saisie au niveau de l’administration des Douanes maliennes, jusqu’à présent en matière de stupéfiant, grâce à la vigilance de quelques agents qui étaient au poste de Zantiguila. Nous avons pu déceler qu’au niveau de ce véhicule là, effectivement, il y avait une cache aménagée.
Sur le fond du véhicule sur à peu près un mètre, parce que tout simplement la longueur extérieure et intérieure du véhicule ne correspondait pas. Ce sont des caches aménagées, qui sont montées dans le véhicule, donc souvent c’est la perspicacité, la clairvoyance des agents qui nous permettent d’arriver à bout de ces gens-là».
Sinaly KEITA