Grogne au ministère de la Sécurité et de la Protection civile où la section syndicale des fonctionnaires est dans tous ses états. Elle proteste contre l’adoption de la loi N° 2015-002 du 30 janvier 2015 portant sur leur statut. Une législation qui ne tiendrait pas compte du tableau de la grille indiciaire élaboré et proposé par les services techniques compétents de la Fonction publique.
Très remontée face à cette situation, la section syndicale était face à la presse la semaine dernière. Elle accuse le Directeur des Ressources humaines (DRH) du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le Contrôleur général de police, N’Faly Dembélé, d’être à la base de cette manœuvre.
Le secrétaire général de la section syndicale des fonctionnaires de la Protection Civile, Issa Modibo Sacko, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour fustiger l’attitude du Directeur des ressources humaines de son département de tutelle. «Dans ses manœuvres, il n’a fait que conduire l’ancienne grille sous prétexte de rendre formelle l’application de l’augmentation de 15 % opérée sur les salaires des agents des forces armées et de sécurité depuis 2012», a accusé le syndicaliste. Avant d’indiquer que, «ni les syndicats ni la Fonction publique n’ont été associés à l’élaboration de cette grille».
«N’Faly Dembélé, même dans ses fonctions de Directeur des Ressources humaines, est animé d’un esprit d’appartenance à un corps et de mauvaises intentions pour les autres. Il a la volonté manifeste de nuire à l’épanouissement des fonctionnaires de la Protection civile», a dénoncé le secrétaire général de la section syndicale de la protection Civile.
Pour M. Sacko, N’Faly Dembélé est un chef qui «soutient que même à égalité de niveau de recrutement (même base de diplôme académique), la Protection civile ne peut égaler la police en matière de traitement indiciaire».
Lorsque les députés ont été saisis par les syndicats avec toutes les preuves à l’appui des manœuvres dilatoires du Directeur des Ressources humaines, ceux-là ont adopté la dite loi en émettant la réserve sur un réexamen de la grille indiciaire de façon convenable par le gouvernement.
« La loi n° 2015-002 du 30 janvier 2015 portant leur statut a été adoptée sans incidence financière», a soutenu Issa Modibo Sacko. Avant d’indiquer, «cela voudrait dire qu’il n y a eu aucune amélioration dans le traitement salarial», a expliqué le leader syndical.
Il ajoutera que le même Directeur des Ressources humaines, au lieu de proposer un tableau plus amélioré, a initié un projet de loi pour l’adoption de l’ancien tableau (lettre N° 2016-019/DRH-MSPC du 20/06/2016) qui, malheureusement, «a été adopté et promulgué en 2015».
En tout cas, le syndicat de la Protection civile se dit prêt à user de tous les moyens légaux (grèves, marches, sit-in…) pour obtenir les droits de ses membres. Ainsi, une grève est projetée dans les jours à venir.
A.Touré