La route du poisson, précisément le tronçon Kimparana-Koury, (Sikasso, 3e région administrative du Mali) est l’une des routes les plus fréquentées de notre pays. Mais, malgré la fréquence des usagers sur cette route, elle est l’une des voies les plus dégradées et difficilement praticables, surtout en cette saison pluvieuse.
Ce tronçon est un élément essentiel pour l’économie parce qu’elle assure le déplacement des personnes et des biens. Mais, malheureusement, c’est aujourd’hui un véritable parcours du combattant. Elle est dans un piteux état au grand dam des usagers.
Pire, cette route est pratiquée par un grand nombre de camions bennes qui transportent du poisson séché, des véhicules personnels, des véhicules de transports en commun…. D’où le taux élevé des accidents sur cet axe emprunté par beaucoup de travailleurs qui souffrent le martyr au quotidien.
Selon plusieurs usagers, rouler sur cette route c’est courir un gros risque car les véhicules tombent permanemment en panne. La crevaison des pneus, les problèmes de cardan ou de roulements sont, entre autres, les problèmes auxquels les automobilistes sont confrontés.
«Nous vivons, en saison pluvieuse comme en saison sèche, un véritable calvaire», confirme un chauffeur. Selon lui, les pouvoirs publics semblent avoir oublié ce tronçon. La Route du poisson traverse le Mali du nord-ouest au sud-ouest depuis Mopti où arrive le poisson pêché dans le Bani, en direction du Burkina Faso qui n’a ni accès à la mer ni fleuve majeur.
«Cette route a une importance stratégique régionale. Lors des deux conflits entre le Mali et le Burkina, c’est la voie qu’empruntait les chars de l’armée malienne», raconte un vieux de Koury.
Un héritage menacé
De nos jours, la dégradation avancée du tronçon Kimparana-Koury ne fait que s’empirer alors que route mérite une attention particulière de la part de nos plus hautes autorités.
La «Route du poisson» ! C’est ce chemin qui relie la Venise malienne à la frontière du Burkina Faso (Mopti-Bandiagara-Bankass-Koro/frontière Burkina Faso). Il est dénommé route du poisson pour son tracé en forme de silure, mais aussi pour le commerce du poisson vers l’ex Haute Volta. On ne comprend pas alors pourquoi cette route est «sabotée». Serait-il une mauvaise volonté des héritiers ?
Ah ! Kimparana, Yorosso et Koury qu’avez vous fait aux politiques maliens pour avoir sort ? Même votre route de poisson tracée sur le sang de nos ancêtres est encore délaissée par les autorités.
Ainsi, le poisson ne va pas quitter les pirogues bozos pour aller vers une destination plus rentable qui permettra à cette femme sous la fumée de rêver à être une personne vivant dignement de son labeur !
Adama DAO