Le feuilleton judiciaire d'Ahmad Al Faqi Al Mahdi, le destructeur de mausolées de Tombouctou, continue à la Cour Pénale Internationale. Fatou Bensouda, la Procureure a requis, lors de son réquisitoire, hier mardi 24 aout 2016, une peine d’emprisonnement de 9 à 11 ans pour le djihadiste malien qui a plaidé coupable à l’ouverture du procès. Le verdict final est attendu le 27 septembre 2016.
En plaidant coupable à l’ouverture de son procès le lundi 22 aout passé, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, en plus de dispenser la CPI d’un très long procès, s’est évité une lourde peine carcérale. Ses avocats ont demandé la clémence de la Cour pour que leur client puisse bénéficier de circonstances atténuantes après qu’il ait plaidé coupable. Les victimes ont par contre plaidé pour l’alourdissement de la peine d’emprisonnement de l’accusé.
Le représentant des victimes dit douter du « repenti » d'Ahmad Al Faqi Al Mahdi et a formulé le vœu que le criminel soit châtié en fonction de la gravité de son crime. Fatou Bensouda, la Procureure de la CPI, dans son réquisitoire, sensible au « remord» exprimé par le coupable et sa collaboration, a requis une peine de 9 à 11 ans de prison contre Ahmad Al Faqi Al Mahdi. Le verdict final est prévu pour le 27 septembre prochain.
Le procès de Ahmed Al Faqi Al Mahdi alias Abou Tourab a commencé le lundi 22 aout passé à la CPI. Conformément au Statut de Rome, Al faqi est jugé pour crimes de guerre. Il est accusé d’avoir fait démolir neuf des mausolées de la vieille cité sainte de Tombouctou, la 6e région du Mali entre avril 2012 et janvier 2013. Ces différents sites sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’ex compagnon de Iyad Ag Ghaly est aussi accusé d’avoir enfoncé à la hache la porte de la célèbre mosquée Sidi Yahia de Tombouctou.
A l’ouverture de son procès, le djihadiste malien a reconnu les faits qui lui sont reprochés et demandé pardon au peuple Malien. J’ai le regret de vous dire que tout ce que j’ai entendu jusqu’à présent est véridique. Je me tiens devant vous dans cette enceinte, plein de remords et de regrets. J’ai l’espoir que les années que je vais passer en prison me permettront de me purger des esprits diaboliques qui avaient pris possession de ma personne », a reconnu Al Faqi Al Mahdi.
M.K.Diakité