Les orpailleurs du site de Kokoyo, une localité située à quelques kilomètres de Kangaba, et les Tombolomas ne soufflent plus dans la même trompète. A telle enseigne qu’ils se sont affrontés le lundi 22 août dernier et l’affaire a été portée devant le juge de paix à compétence étendue du cercle de Kangaba.
En effet, malgré la fermeture officielle par le gouvernement des sites d’orpaillage en raison de l’hivernage, certains sites demeurent toujours fonctionnels. L’un des sites d’orpaillage qui continuent leur bonhomme de chemin vient de s’illustrer de la plus mauvaise des manières. Il s’agit du site de Kokoyo.
Contacté par nos soins, Mamoutou Keïta, député élu à Kangaba, affirme que les informations qu’ils détiennent sont parcellaires. Partant, il dira que tout semble parti d’un problème de taxe d’exploitation du site. Selon lui, il y a eu un groupe de personnes membres du bureau sortant du Syndicat national de la section des mines et industriel (Secnami), affilié à la fédération nationale des orpailleurs du Mali, qui n’est pas favorable au rassemblement des orpailleurs. Et un rassemblement aurait été commandité par le nouveau bureau national.
C’est ce groupe de personnes, expliquera-t-il, au moment de la distribution des cartes d’exploitant aux orpailleurs, qui s’est opposé systématiquement à l’enrôlement d’un ancien membre du bureau sortant. Et ce groupe aurait demandé aux orpailleurs de ne pas prendre les cartes. Ainsi, les Tombolomas c’est-à-dire ceux qui sont chargés de veiller à la sécurité du site, ont été mis au parfum et le dérapage serait venu de là. «Ils se sont ainsi affrontés, il y a eu des blessés, des motos et des bâtiments ont été incendiés. «C’est une querelle de positionnement entre les membres du bureau sortant et les membres du bureau entrant», a précisé l’élu qui disait n’avoir toujours pas de bilan officiel. Par ailleurs, il a fait savoir que l’affaire a été portée devant le juge de paix à compétence étendue de Kangaba.
Joint par nos soins, une source locale a confirmé que le lundi 22 août, la tension est brusquement montée entre les responsables chargés de la sécurité du site communément appelés et les orpailleurs. Selon lui, les deux parties avaient convenu dans un passé récent d’une taxe d’exploitation journalière estimée à 5000F par personne. Par les temps qui courent, explique notre source, les orpailleurs ont jugé cette somme exorbitante et exigent de nouvelles règles. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Pour manifester leur ras-le-bol, les orpailleurs auraient incendié des engins à deux roux. Et une course- poursuite s’est engagée entre les orpailleurs, étrangers pour la plupart, et les Tombolomas, autochtones. «Il y a eu sept blessés, des motos et habitations incendiées», a déclaré notre source. En tout cas, il est opportun que le gouvernement prenne ses responsabilités pour faire respecter les mesures d’interdiction des sites d’orpaillage pendant l’hivernage, mais aussi de réglementer les taxes d’exploitation pour éviter de pareille situation.
Boubacar SIDIBE