La Coalition des partis politiques de la Majorité Présidentielle (CMP) connait en ces derniers moments des départs en son sein. Il s’agit de l’Alliance Démocratique pour le Progrès (ADP-Maliba) de l’Honorable Amadou Thiam, de l’Alliance Démocratique du Peuple Malien (ADEPEM) du Dr Aboubacar Sidiki Fomba, de l’Alliance pour la Promotion et le Développement du Mali (APDM-Equité) de Bandjougou Diawara.
Ces départs que d’aucuns qualifient de prématurés font l’objet de toutes interprétations. Si pour les uns, leur départ se justifie par l’inertie au sein de la majorité présidentielle, la répétition de scandales, la mal gouvernance.
Par contre, les autres interprètent leurs départs par le manque de regard du pouvoir à leur endroit. L’ADP-Maliba fut parmi les a été les partis à soutenir la candidature d’IBK à la présidentielle de 2013. Pour ce faire, il s’est investi financièrement et matériellement. L’ADP-Maliba qui attendait son tour de manivelle du pouvoir est déçu, car le pouvoir n’a pas daigné attribuer un quelconque porte feuille ministériel à ce parti.
Les propos de ce militant du parti démissionnaire de la CMP frisent avec la réalité : « le régime n’a pas été reconnaissant envers notre parti. Après 03 ans d’attente, nous avons l’amère expérience que le pouvoir ne change pas de gamme dans la gouvernance du pays. On assiste tous les jours à des scandales de toutes sortes : corruption, surfacturations, détournements de deniers publics par certains agents véreux. L’immixtion de la famille dans la gestion du pouvoir a été la goutte d’eau qui a fait déverser le vase ».
Pour ce militant, le pouvoir a manqué le rendez-vous de l’histoire en matière de gouvernance. L’ADP-Maliba ne voulant pas cautionner la mal gouvernance d’IBK, a simplement claqué la porte de la CMP.
Si ADP-Maliba regrette ses 03 années de compagnie avec le pouvoir en place, par contre l’ADEPEM et l’APDM-Equité en veulent au pouvoir pour son manque d’égard à leur endroit. De quel regard parlent ces partis satellites qui ne disposent pas même une centaine de militants chacun. Leurs présidents font du boucan pour se faire entendre par le pouvoir qui ne s’est pas laissé dans ce sens, d’où leur sortie de la CMP. Le partage du gâteau commun intéresse ces politicards à col blanc qui ne veulent rater aucune occasion.
Ne bénéficiant pas des faveurs du pouvoir, ils décident de quitter la majorité présidentielle. Que nenni le pouvoir n’est pas ce grenier où le monde se sert à satiété au nom d’une formation politique, si petite soit-elle. Ces petites formations politiques ont à gagner en élargissant les bases de leur parti que de courir derrière le pouvoir qui ne daigne même pas à les regarder en face. Les manœuvres dilatoires ne servent pas à grand-chose ces politicards tous acabits. Pour le pouvoir, le poids politique d’un parti politique se mesure en termes d’élus nationaux et locaux.
A part l’ADP-Maliba qui compte 05 députés à l’Hémicycle de Bagadadji, aucun de ces deux (02) autres partis démissionnaires de la CMP ne dispose d’élus au Mali. Leurs présidents doivent avoir à l’esprit que l’existence d’un parti politique se définit par rapport au nombre d’élus et non par la réclamation de gâteau commun.
C’est dommage que la plupart des chefs de partis politiques n’aient pas compris cette leçon de démocratie.
Par Hassane Kanambaye