Le procès d'Ahmad Al Mahdi devant la CPI vient de s'achever après trois jours d'audience. Le jugement et la peine de ce Malien poursuivi pour la destruction de plusieurs mausolées à Tombouctou en 2012 lors de l'occupation jihadiste seront prononcés le 27 septembre.
Toutes les parties se sont exprimées ce mercredi 24 août. Les débats ont porté sur la peine à infliger. Comme Al Mahdi a plaidé coupable, le procureur a requis entre 9 et 11 ans de prison, conformément à un accord passé avec la défense. Accusation et défense ont voulu convaincre les juges que les 9 à 11 ans requis seraient une sentence appropriée, alors que la peine maximale encourue par Al Mahdi est de 30 ans.
« C'est un juste équilibre », a estimé le procureur. Un équilibre entre d'un côté, la gravité du crime, l'impératif d'apaiser les victimes et la nécessité d'un jugement dissuasif face à la multiplication des atteintes aux biens culturels dans le monde ; et de l'autre, les circonstances atténuantes propres à l'accusé. « Sa collaboration avec l'enquête, ses aveux et ses excuses doivent être pris en compte », a-t-il souligné.
La défense, elle, a présenté l'image d'un intellectuel honnête, qui voulait bâtir sur ses convictions, mais qui, pris dans des circonstances exceptionnelles, a fait une grave erreur qui l'a finalement amené à détruire les mausolées. « S'il demande pardon, c'est qu'il sait qu'il s'est dévoyé, il faut lui accorder une présomption de sincérité », a plaidé Me Gilissen. Lire la suite sur RFI