En séjour à Alger, le patron de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif s’est entretenu, le mercredi passé, avec Ramtane Lamamra, le ministre algérien des affaires étrangères et de la coopération internationale. A l’issue de la rencontre, le représentant du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali a déclaré à la presse: «C'est vrai que depuis un certain temps, l'accord piétine (...) je suis venu m'entretenir avec les autorités algériennes pour voir un peu comment on peut faire pour aller de l'avant ».
Lors du point de presse après son entretien avec Ramtane Lamamra, le chef de la Minusma a réaffirmé le leadership de l’Algérie qui est « l’un des acteurs principaux » dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme. Selon lui, sa rencontre avec le ministère des affaires étrangères de l’Algérie a porté, en plus du terrorisme et de l’extrémisme, sur le dossier malien. Sur ce dernier point, Mahamat Saleh Annadif, le patron de la Minusma a indiqué : « Je suis venu pour tirer profit des conseils de M. Lamamra. L’Algérie est le chef de file de la médiation au Mali, et que nous avons célébré, le mois de juin passé, une année après, la signature des accords de paix au Mali », avant de reconnaitre l’immobilisme de l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger: « C'est vrai que depuis un certain temps, l'accord piétine (...) je suis venu m'entretenir avec les autorités algériennes pour voir un peu comment on peut faire pour aller de l'avant ».
Signé il y a de cela 15 mois à Bamako, l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu des pourparlers d’Alger stagne. Le Comité de Suivi de l’accord n’a jusqu’à présent pu encore tenir sa rencontre mensuelle. Réunis depuis le vendredi 19 aout à Bamako sur initiative du Haut Représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’accord de paix, le Gatia et la CMA, deux groupes armés signataires de l’accord d’Alger qui se livrent un combat sans merci pour le contrôle de Kidal, n’ont pas encore pu s’entendre.
Les négociations sont encore au point mort. Le Hcua ne veut pas du Gatia dans la ville de Kidal et le Gatia, par contre, veut coûte que coûte participer à la gestion de Kidal. Malgré l’entente signé entre le gouvernement malien et les groupes armés, le Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) peine à se mettre en place. Pour faute de moyens, le MOC devait être effectif dans la seule région de Gao.
Un bataillon de 600 hommes devait commencer les patrouilles mixtes depuis le 15 août 2016 dans la cité des Askia. Et à la date d’aujourd’hui, rien n’y fit. La mise en place des autorités intérimaires, aussi, pose problème. Elles sont rejetées par l’opposition politique et la société civile malienne. Une marche pacifique de la jeunesse de Gao contre ces autorités transitoires a été réprimée dans le sang, le mardi 12 juillet passé. Bilan : 3 morts et une quarantaine de blessés. En soutien à la jeunesse de Gao, les jeunes ont manifesté, le jeudi 14 juillet, à Bamako à Tombouctou puis Ségou. L’escalade de la violence continue au Mali. Les attaques terroristes, les conflits interethniques et le grand banditisme rendent la situation sécuritaire très volatile dans le pays.
M.K. Diakité