Le collectif BI-TON, créé le 9 juillet dernier et composé d’une quarantaine d’associations a tenu le mercredi 24 août dernier à la Maison de la Presse, une conférence de presse pour attirer l’attention des plus hautes autorités du pays sur les problèmes d’emploi des jeunes. Le principal conférencier était Séga Diarra, membre-fondateur qui était accompagné par d’autres membres dudit collectif.
Selon le conférencier Sega Diarra, leur objectif est qu’il y’ait plus d’emplois pour les jeunes et plus de transparence dans les opportunités d’emplois pour plus de justice sociale au Mali. Il a promis de soumettre aux plus hautes autorités du pays un document dans lequel, les membres du collectif exposent un certain nombre de problèmes dont la précarité dans le secteur de l’emploi des jeunes, la situation du concours de recrutement à l’INPS. Il s’agit de savoir si ce concours a été annulé ou pas compte tenu du retard dans la publication des résultats. Mais aussi, la mise en place d’un observatoire indépendant pour veiller sur le processus de recrutement dans la fonction publique et l’organisation des états généraux de l’emploi et de la jeunesse, etc.
Pour Sega Diarra, leur collectif fonctionne à partir des cotisations de ses membres et par les contributions des volontaires anonymes.
Il a parlé des 200.000 emplois promis par le président de la République Ibrahim Boubacar Keita lors de la campagne pour la présidentielle. Mieux, il a mis en doute les chiffres donnés par le département en charge de l’Emploi sur le nombre d’emplois créés par le gouvernement dans le cadre de cette promesse. Pour lui, tant que le gouvernement ne procèdera pas à un recensement général des demandeurs d’emplois, ses statistiques resteront fausses.
A en croire Sega Diarra, ils ont rencontré le ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne et celui de l’Emploi pour exposer leur vision sur la problématique de l’emploi des jeunes. Sur la question dit-il, ils souhaitent, dans les jours à venir, rencontrer également le président de la République pour lui passer le même message.
Sega Diarra a indiqué qu’ils n’ont aucun rapport direct avec le Conseil National de la Jeunesse (CNJ). Aussi, que leur intention n’est aucunement de déstabiliser le régime comme le font croire certains. Ce qui leur a d’ailleurs causé des menaces, les obligeant ainsi à reporter leur rassemblement du 23 juillet dernier.
Le conférencier Sega Diarra a profité de l’occasion pour aborder certains sujets brulants de l’heure comme les opérations de libération des voies publiques en cours et l’affaire Ras Bath.
S’agissant des opérations de déguerpissement à Bamako, Séga Diarra dira que cela va encore augmenter le nombre des chômeurs et entrainer une certaine tension sociale car les personnes déguerpies sont généralement des piliers de leurs familles. Et ils seront désormais sans emplois.
S’agissant de l’affaire Ras Bath, M. Diarra a indiqué que c’était prévisible et qu’il avait même donné une alerte là-dessus. Mais pour lui, c’est l’inégalité et l’injustice sociales qui ont surtout poussé les gens dans la rue pour manifester leur colère.
Présent à cette conférence de presse, Dr Etienne Fakaba Sissoko, l’un des organisateurs de la marche du 17 juillet dernier pour la libération de Ras Bath et qui a dégénéré, a donné quelques informations par rapport à la situation des 19 personnes arrêtées lors de la manifestation. Selon lui, ils sont prêts à répondre devant la justice dans le cadre de cette affaire.
Modibo Dolo