Hier, la ville de Gao a été le théâtre de combats entre l’armée malienne et des islamistes armés mis en déroute il ya deux semaines par la coalition des forces maliennes et de leurs alliées. Contraintes dans leur velléité de reconquête de la Cité des Askias, les marchands d’illusions ont été cernés dans le Commissariat de police, dans la cour de la Mairie et celle du Budget régional par des moyens aériens et terrestres.
Gao, principale ville du nord, a été le théâtre de combats entre l’armée malienne soutenue par des forces étrangères dont la France et des islamistes armés qui tentaient de prendre leur revanche suite à leur déroute du 26 janvier.
En effet, les premiers coups de feu auraient été entendus aux environs de 15 heures TU quand des islamistes armés, campés non loin de la ville, ont tenté de faire l’assaut. Ils seraient surpris par une réaction subite des éléments de la gendarmerie qui ont été aussitôt renforcés par d’autres unités. Les combats auraient été rudes au point que les revanchards ont été contraints à retranchement forcé. Dans leur nouvelle déroute, ils ont trouvé refuge dans les locaux du commissariat de police de Gao qui servait, il y a seulement quelques semaines, le siège à leur fantomatique police islamique. D’autres se serait retranchés dans les locaux de l’Hôtel de ville (la mairie de Gao) et dans la cour du Budget régional.
Face aux moyens colossaux déployés pour faire échec à leur tentative de retour, les prétentieux groupes terroristes se sont vus plongés dans un cul de sac. Le renfort attendu ne pouvant guère rejoindre les éclaireurs.
Joint depuis Gao, un habitant a confirmé la présence des combattants islamistes dans la ville tentant de faire un assaut. Ils ont été repoussés dans des endroits bien connus des forces maliennes et leurs alliées étrangères. « Ils sont bien là, dans le commissariat de police, dans la cour de la mairie et du budget. Les badauds sont eux aussi sortis nombreux pour observer, et les hélicos survolent leurs caches. J’avoue que nous allons passer une nuit d’angoisse qui n’aurait pas eu si la vigilance était renforcée dans la ville », a-t-il regretté.
Il y a quelques jours, des informations provenant de Gao fustigeaient un manque de vigilance de certains militaires maliens dans les rues.
Hier à Gao, les hélicoptères qui survolaient la ville n’attendaient que la fin des regroupements des curieux populations civiles pour déverser de la foudre sur les assaillants supposés ravitaillés en armes par deux cars d’une compagnie de transport réputée au nord.
Selon des témoignages recueillis à Bamako et confirmés par des habitants de la ville de Gao, c’est à bord de deux cars de cette compagnie que des armes auraient été déposées à des points indiqués aux combattants islamistes. On se demande comment les cars de ladite compagnie se sont introduits dans la ville malgré la restriction de circulation ? La compagnie en question a-t-elle une responsabilité dans le transport d’armes et de combattants ou simplement est-elle victime de piratage pour faire du mal de la part des rebelles? Nos tentatives ne nous ont pas pour autant permis d’avoir sa version des faits.
Pour la sécurité des habitants, un couvre feu a été instaurée hier soir dans la ville.