La ministre de la Culture avait promis à la jeunesse malienne la Biennale artistique et culturelle, cette année. Après l’édition 2010, celle qui s’est déroulée à Sikasso, le président ATT, à la fin de la cérémonie, avait souhaité que Sikasso passe le fanion de la biennale à Mopti. Les préparatifs de Mopti 2012 avaient bien démarré dans la Venise : la nouvelle salle de spectacle était en construction, plusieurs activités avaient commencé. Même la mascotte avait été installée dans la ville. Mais, avec le coup d’Etat, Mopti 2012 n’a pas eu lieu. Malgré tout, la région a gardé le fanion de la Biennale, elle le garde encore.
Selon le Secrétaire général du ministère de la Culture, Andogloy Guindo, le fanion de la Biennale va rester à Mopti. Mais il s’agira d’organiser en décembre 2016 une édition intermédiaire à Bamako. Déjà, une Commission pour cette édition est à pied œuvre. Elle a fait plusieurs réunions pour voir techniquement, matériellement et artistiquement comment Bamako peut être prête pour organiser cette édition spéciale. «Les populations ont manifesté le besoin d’organiser la Biennale, qui est une fierté pour le peuple malien, mais aussi une fierté pour la culture. La Biennale est un espace d’expression, mais aussi un espace d’éclosion de jeunes talents. On était toujours dans la logique d’organiser cette Biennale à Mopti, mais on constate que toutes les conditions ne sont pas réunies pour Mopti cette année. Alors, pour répondre à cette forte attente de la population, nous avons décidé, en attendant, d’organiser une Inter-biennale à Bamako. En attendant d’aller à Mopti», a rassuré M. Guindo.
Selon lui, Mopti va garder le fanion de la Biennale, mais l’édition spéciale Bamako 2016 se fera avec toutes les disciplines artistiques et culturelles, à l’exception du ballet à thème (dont le nombre d’artistes peut atteindre 10 à 15 personnes). Cela, pour réduire la taille des délégations par région, qui passe de 90 à 70 personnes. «Le programme n’est pas définitivement calé, mais dans l’édition spéciale, la discipline du ballet à thème n’est pas retenue», nous a dit Andogoly Guindo.
La Biennale, qui va se tenir sous le sceau de la spécialité, verra la réduction du nombre de participants, la réduction des délégations à 70 personnes est motivée par un souci de moyens financiers. Avec l’organisation de la Biennale, les représentations des disciplines se passent très souvent dans deux salles : une salle pour la compétition devant les membres du jury et l’autre, pour la captation d’images par l’Ortm. En plus, il y a un espace pour la notation des orchestres.
Selon Andogoly Guindo, rien de tout cela n’est réglé, car la Commission nationale d’organisation vient juste de commencer ses travaux. Elle a tenue deux réunions qui ont permis de faire la conception de l’activité et la finalisation du budget de la Biennale artistique et culturelle de la jeunesse du Mali. Si tout va bien, l’édition spéciale de la Biennale Bamako 2016 aurait lieu du 24 au 31 décembre 2016. «Aucune région n’est exclue et ne le sera, s’il plaît à Dieu. Comme vous le savez, les ressources financières, nous n’en disposons pas suffisamment, mais nous avons le cœur et la volonté. Nous sommes décidés à tout mettre en œuvre pour que chaque Malien se sente concerné par cet événement national auquel nous accordons la plus haute importance. Taoudénit, Ménaka, Gao, Kidal, Tombouctou, Mopti, Ségou, Sikasso, Koulikoro, Kayes et le District de Bamako seront de la fête, le plus grand regroupement de la jeunesse du Mali», a conclu le Secrétaire général du ministère de la Culture, Andogoly Guindo.
Notons que par le passé, toutes les éditions des Biennales se tenaient à Bamako. C’est en 2013, quand il y a eu la reprise de la Biennale à Bamako, que le président ATT a décidé de décentraliser la manifestation. Ségou a été la première région à abriter la Biennale, en 2005 ; puis Kayes, en 2008, et Sikasso en 2010. Normalement, c’est Mopti qui devrait organiser l’édition 2012, mais il y a eu le coup d’Etat. À signaler que sous Pascal Baba Coulibaly, il y a eu une Biennale en miniature pour préparer l’édition de 2003. C’était au temps du président Alpha Oumar Konaré.
Kassim TRAORE