À Bamako, ce lundi 11 février 2013, le Premier ministre Diango Cissoko doit recevoir les représentants des bérets rouges, suite aux échanges de tirs fratricides, vendredi dans le camp de ces parachutistes. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré avait annoncé cette réunion lors d’une allocution télévisée vendredi soir, pour mettre fin à une crise interne au sein de l’armée malienne. Elle oppose les bérets rouges, qui formaient la garde rapprochée de l’ancien président Amadou Toumani Touré, et les bérets verts, ceux qui l’ont renversé. Les bérets rouges ont été réaffectés au sein de différentes unités de l’armée malienne pour combattre dans le Nord, mais de nombreux parachutistes refusent ces affectations.
Diango Sissoko consultera la classe politique et la société civile dans la matinée avant de recevoir, dans l’après midi, lors d’entretiens séparés ou non, les bérets rouge et la hiérarchie militaire. Les bérets rouges, membres d’un commando de parachutistes, font valoir qu’ils forment un corps d’élite et qu’ils ont reçu une formation distincte du reste de l’armée malienne. Ils estiment donc être plus efficaces sur le front des combats s’ils restent unis, leurs porte-parole ont prévu de le dire aujourd’hui.
À ce stade environ quatre cent bérets rouges auraient acceptés d’être réaffectés, une centaine combattraient dans le Nord, pour les autres, le ministère de la Défense avait évoqué des radiations. L’exécution de ces menaces aurait le mérite d’assoir l’autorité de l’Etat face aux éléments indisciplinés, mais elle serait contraire à l’esprit de réconciliation prôné par le président intérimaire Dioncounda Traoré. Le Premier ministre est donc face à un choix cornélien.
Le porte-parole de l’ex-junte, Bakary Mariko, estime pour sa part que les revendications politiques des bérets rouges sont malvenues en temps de guerre. Autre sujet de discorde, les bérets rouges souhaitent réinvestir leur camp de Djicoroni. Les bérets verts s’y sont installés samedi en compagnie d’éléments de la gendarmerie et de la garde nationale, ils y ont garé plusieurs blindés.