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Gestion d’IBK : Démolitions et mensonges comme socle?
Publié le lundi 29 aout 2016  |  L’aube
Lancement
© aBamako.com par Momo
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Sous la gouvernance IBK, le Mali s’achemine vers une troisième année blanche consécutive en terme de réalisations et de perspectives, faite de déni de gouvernance où la famille s’est confondue aux institutions, le fils se substituant au ministre de la défense, le beau-père du fils se substituant à la présidence et à la primature en communiquant officiellement le bulletin de santé du président de la république à la nation.
Ce tableau se termine par les démolitions comme seul langage d’Autorité et le mensonge comme socle de la gestion du pays.
Une des meilleures armées du continent est ce moment en train d’être transformée en fantôme dans le désert. Une armée trahie, spoliée de ses ressources livrée à des commerçants. L’incompétence se lit dans la gestion de toutes les tragédies que notre pays a connues ces trois dernières années du mandat IBK. Démonstration.
Le Mali est en plein dans le déni de gouvernance, de logique tout simplement. Un jour le Gouvernement publie une déclaration pour livrer le nombre de morts et de blessés dans l’attaque de Nampala, occulte délibérément les disparus, croyant pouvoir les faire passer en perte et profit. Des ravisseurs des disparus les montrent à l’opinion nationale, le Ministère est obligé de reconnaitre son omission volontaire.
Des assaillants à Tenenkou emportent deux véhicules de l’armée, le gouvernement annonce l’attaque et oublie de signaler le nombre de soldats disparus dans l’attaque. Le lendemain leurs corps sont découverts dans le fleuve, le pays entier découvre qu’il y avait cinq soldats disparus dans ladite attaque.
Au nom de la salubrité de Bamako, de la fluidité de la circulation et surtout de l’organisation du sommet France-Afrique, le Gouvernement du Mali ordonne l’opération de déguerpissement des commerçants installés sur des espaces publics, les biens privés sont démolis, des citoyens brutalisés et déguerpis. L’opinion nationale s’indigne et s’insurge, le gouvernement qui apparemment n’a prévu aucun plan pour les déguerpis, entame des rencontres sans effets, sans contenus, c’est l’impasse et le conflit social, le dialogue est raté.
Avant ces démolitions il eut celles de Souleymanebougou où le Gouvernement, au lieu de l’écoute et de la concertation, au nom de l’application de la Loi, le Gouvernement à travers le ministre des Domaines de l’Etat s’en était pris avec une violence inhabituelle aux maisons des habitants de ce quartier.
Cette démolition des habitats privés non précaires a été une première dans l’histoire politique et sociale du Mali. Le Gouvernement du Mali a démoli le labeur de toute une vie, de ses citoyens et pour la plupart de bonne foi, avec des bulldozers, sans aucune place à la réflexion et à l’intelligence sociale et politique de résolution des conflits du genre.
Un jeune Malien décède dans des circonstances des plus troubles dans un commissariat français, le gouvernement se fend d’une déclaration portant « à la connaissance de l’opinion publique nationale et internationale qu’à la date d’aujourd’hui 10 août 2016, aucun document officiel n’atteste que cet Adama TRAORE décédé 19 juillet 2016 en France est de nationalité malienne. » Pire, il met en doute la malianité de la mère du défunt qui n’est détentrice que d’un passeport malien périmé.
Mais le même Gouvernement sans sourciller « rappelle que le personnel de l’Ambassade est resté en contact permanent avec la famille de feu Adama Traoré depuis le début du malheureux incident et l’a assistée jusqu’au transport du corps sur le Mali tout ensachant qu’il n’existe aucune base juridique donnant la nationalité malienne au défunt ».
On se demande alors sur quelle base juridique l’Etat du Mali, ramène à Bamako, le corps d’un étranger et possiblement avec les fonds publics ?
Plus ridicule le lendemain de la déclaration de notre Gouvernement le Président de la république reçoit les parents du défunt et clame son amour aux Maliens qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur comme si lui-même en doutait. La vérité est que le Gouvernement du Mali renie des Maliens de l’extérieur pour éviter de s’implique dans une assistance juridique et politique à des compatriotes en difficulté.
Le déni de nationalité devient leurs trouvailles de génie.
Pauvres Maliens de l’Extérieur ! Vous devez bien regretter aujourd’hui les présidents Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré ! Bientôt votre Gouvernement signera peut-être l’accord de vos reconduites aux frontières.

Délire d’incohérence
Face à des jeunes qui réclament les 200.000 emplois promis par le candidat IBK, le gouvernement, au nom de l’état d’urgence, interdit leur meeting et autorise quelques jours après, la marche d’une certaine jeunesse sous ordre au nom de la paix ! Rupture de l’égalité entre les citoyens.
On est en plein délire d’incohérence, voire de l’absence totale de logique dans le comportement de notre Gouvernement face aux problèmes du pays.
De telles actions d’un pouvoir, érodent et effritent, l’image de l’Etat auprès des citoyens. Et cette désaffection de l’Etat conduit au mépris de toutes formes autorités étatiques et le refus de coopération et de collaboration en toute matière y compris dans les domaines de la Sécurité des citoyens.
Ainsi toute résistance même injustifiée à l’Etat devient à tort un acte populaire, voire héroïque et donc soutenue ou tolérée par eux parce que l’esprit civique est tué par le comportement du pouvoir.
Certes, il existe une demande d’autorité au Mali, mais jamais celle-ci ne doit se muer en un autoritarisme désuet et obscur que ce pays a combattu de toutes ses forces par le passé. Il urge d’arrêter ces dérives sur les démolitions et instaurer un dialogue social et fécond dans le respect des acteurs sociaux.
Il reste que durant ces trois ans, nombre de Maliens sont restés plus dans une situation de spectateurs que de citoyens, ils ont laissé le pays se fragiliser davantage. Il reste est tombé à la renverse, vitrifié par l’incohérence et l’incompétence, et grevé par les scandales.
Il ne fait aucun doute que l’Accord d’Alger 2015 signé par le Gouvernement a symboliquement et davantage affaibli notre pays et menace la nation de déconstruction, en ce sens qu’il conduit en ce moment à la désintégration programmée de notre nation par la reconnaissance d’une entité fictive dénommée l’Azawad comme une entité politique historique; il crée deux citoyennetés dans notre pays selon que l’on sait du nord ou dans le reste du pays; demain il fera de notre armée une juxtaposition de groupe ethnique; et enfin il a vocation de faire de notre pays un assemblage de petites entités politiques autonomes ingouvernables etc. avec la complicité d’un pouvoir totalement disposé à ne prendre en compte que les préoccupations des forces de l’extérieur.
Le système politique bât de l’aile, voire en panne, la société civile en sieste prolongée, se délite, la jeunesse se fragilise elle aussi. Les partis politiques impliqué dans la majorité présidentielle se sont mis sur l’orbite de la soumission et se contentent du profil de dindons de farce dans un climat de prédation.
Pendant ce temps, le parti présidentiel et les partis politiques qui l’accompagnent dans la majorité présidentielle, sont plus occupées à se faire des baisers de Judas, et n’ont de priorités qu’aux chamailleries internes.
Voilà pourquoi rappelant tout ce qui précède, aux forces populaires, aux citoyens désabusés, il est temps qu’ils sortent de leur position de spectateur, ne plus rester à la touche en comptant les coups portés à notre pays par le Gouvernement sans réagir. Une telle position pouvant valoir soutien tacite et, « quand on ne peut pas tuer le dragon, on arrête de le nourrir » dit le proverbe chinois.
Souleymane Koné
Source: L'Aube
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