Depuis un certain temps, la mauvaise gestion du président Pona fait la une des journaux de la place. La Chambre des mines du Mali, une structure qui est en phase de son premier essai au serait-elle en déclin ?
Selon des sources introduites, la mise en place d’une branche syndicale serait la cause de tous les problèmes. M. Oumar Cissé, ex-délégué syndical et chef de division des affaires juridiques, a été licencié et d’autres licenciements sont en cours. Dans le cri de coeur qui suit, l’auteur dénonce les magouilles d’un président, Abdoulaye Pona, en fin de mandat.
M. Cissé Oumar était un simple employé de la Chambre des mines du Mali CMM, une structure publique à caractère professionnel dotée de la personnalité morale et d’une autonomie financière, créée par la loi N°006 du 14 janvier 2004. Aujourd’hui, la CMM est dirigée par un bureau de sept membres élus, présidé par M. Abdoulaye PONA.
Interrogé par nos soins sur la situation qui prévaut à la CMM, M. Cissé s’insurge : «J’ai fait l’objet d’un licenciement abusif depuis le 24/11/2015. J’ai signé un contrat de travail à durée indéterminée en bonne et due forme qui date du 01/09/2011. »
Selon ses explications, le problème a commencé le 28/04/2015, lorsque certains travailleurs ont apposé leurs signatures sur une lettre sous forme de pétition adressée au ministre des Mines pour réclamer leurs salaires en retard de payement, ainsi que les cotisations de l’INPS et de l’AMO dûment retranchées sur leurs salaires sans être reversée à ces institutions.
Depuis ce jour, poursuit Oumar Cissé, «mes camarades du syndicat et moi, nous avons commencé à subir toute sorte d’humiliation et de mépris de la part de la direction de la CMM. Et ce coup a été monté de toutes pièces sans avertissement, sans préavis de licenciement, ni rien ». Il ajoute : «j’ai reçu une convocation de l’inspecteur du travail pour une tentative de conciliation le 29/09/2015 signée du directeur lui-même M .Houday AG Mohamed.
Sur place j’ai été informé par le directeur de l’Inspection du travail pour la toute première fois que mon employeur ici présent en la personne de M. Sékou Dioro Dicko, secrétaire général de la CMM était décidé à licencier une dizaine de personnes, dont je fais partie, pour motif économique. J’ai saisi l’occasion pour rectifier l’inspecteur en lui disant que M. Sekou DIORO Dicko n’est pas mon employeur et n’a aucun mandant pour agir au nom d’un élu. Par la suite, j’ai fait savoir à l’inspecteur que la CMM ne souffre que de deux maux.
A savoir un problème administratif de la part du secrétaire général et une mauvaise gestion financière de la part du président PONA. L’inspecteur a reconnu que suite à mes explications précises, la forme n’y était pas et m’a demandé d’apporter des preuves que la chambre des mines avait des ressources, afin de revoir la situation de licenciement collective introduit par de la CMM. Ce Qui fut fait et voua à l’échec le licenciement pour motif économique. »
M. Oumar Cissé, une victime du système que le directeur du CMM a mis en place poursuit ses explications : « après l’échec de la tentative de licenciement pour motif économique pour m’atteindre, ils se sont référés à une mission que j’ai effectué six mois après le dépôt de mon rapport de mission, cette fois-ci pour m’infliger une faute lourde ».
Pourtant l’article 26 de du règlement administratif de la CMM stipule qu’: « aucune faute ne peut être sanctionnée au-delà d’un mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance à moins que des poursuites pénales n’aient été exercées dans ce même délai » laisse-t-il entendre.
«A la lumière de toutes pièces juridiques fournies pour mettre fin au différend qui nous lies, malgré le refus de l’inspection du travail et le département de tutelle par des correspondances, le président PONA a procédé à mon licenciement le 24/11/2015» s’indigne M. Cissé.
Selon lui, sur conseil de ses camarades du syndicat, il continuait à venir normalement et correctement au service sans percevoir mon salaire ni autre avantage, jusqu’au 15 Juillet 2016, où son bureau a été démonté. A ce jour, il totalise neuf mois d’impayés de salaire. C’est donc suite à une mise en demeure de libérer son bureau que M. Cissé a contacté des avocats, afin de saisir le Tribunal du travail.
Dans la logique de M. Cissé, comme la CMM lui reproche d’avoir détourné un montant de quatre millions quatre cent mille francs CFA (4.400.000 F CFA) malgré toutes les pièces justificatives qu’il a mises à leur disposition, il est déterminé à dénoncer et à se plaindre contre le président PONA pour détournement de denier publique.
Vol à ciel ouvert
Toujours selon la principale victime dans cette affaire, la Chambre des mines est devenue un espace d’affaires frauduleuses et de pourriture : « Il est temps de démasquer ce réseau des responsables pilleurs des biens publics. Ce système est fonctionnel à travers la vente illicite de carte pour drague qui coute cinquante mille francs CFA (50 000 F CFA) selon l’arrêté N°2013-3265/MM-SG du 6 août 2013, institué dans le registre de la Chambre des mines du Mali.
Après avoir confectionné des cartes pour drague au double du prix normal, ils ont confectionné également trois sortes de cartes qui ne figurent même pas dans le tableau du registre de la Chambre des mines à savoir : les cartes pour les détenteurs de moto-taxi à raison de 25 000 F CFA l’unité; ensuite, les cartes pour les détenteurs de crachers à raison de50 000 F CFA l’unité ; enfin, les cartes pour les détenteurs de détecteurs de métaux à raison de 50 000 F CFA l’unité. Selon lui, le registre de la CMM ne parle en aucun moment de ces trois engins.
Puis, au retour des missionnaires et à la reconstitution du stock de cartes confectionnées au niveau de la comptabilité, il a été constaté un manquant de 21 002 cartes de 5000 F CFA avec un rapport en appui. Le 08/04/2015 un rapport a été établi pour notifier un manque à gagner d’un montant de105 010 000 F CFA. »
Les cartes de Kenieba
Toujours concernant les cartes, « j’en ai fait la décharge de 4000 cartes de membres pour apporter au président de la délégation régionale de Kayes. Sur les 4000 cartes que j’avais amenées à Kénieba seules 144 cartes de dragues ont été distribuées donc mathématiquement, il devrait rester 3 856 cartes pour une valeur de 210 600 000 F CFA entre les mains de PONA et ses acolytes qui continueront de les vendre jusqu’à leur dernier jour de règne à la CMM.
Mais à ma grande surprise, au passage de l’équipe d’audit lors de mon entretien avec Mme TEMBELY, la direction a nié catégoriquement l’existence de ces cartes. Je vous dis que ces cartes ont servi à alimenter la caisse noir du président PONA», s’indigne M. Cissé.
Combine entre PONA et Gilles Dirickx:
Cette combine est mise en œuvre à travers un contrat de travail illicite avec un expatriée dénommé Gilles DIRICKX et M. Pona, conseiller économique de la CMM.M. En effet, Gilles bénéficie 2.000.000 par mois, puis 300 litres carburant, en plus 250.000 pour prime de logement.
A en croire M. Cissé, « alors que Gilles a été logé et nourri chez Abdoulaye PONA, pendant quatre bonnes années, où va donc l’argent du contribuable?
Un contrat signé entre Pona n’est visé par aucune entité administrative encore moins par la Direction nationale du travail. Comme M. PONA est le président de la république des orpailleurs, il s’en moque de la règlementation. Une des nombreuses carences du secrétaire général de la CMM est de n’avoir pas fait signer le contrat de cet expatrié à la Direction nationale du travail.
Si l’on fait un petit calcul, voici le traitement de M Gilles DIRICKX : 2.000.000 +195 000 en raison de (300 x 650 /L) +250 000= 2 445 000Fcf par mois. Donc, M. Gilles perçoit deux millions quatre cent quarante-cinq mille par mois.
Et s’il faut calculer cette somme sur les douze mois de l’année, (2 445 000 x 12=29.340.000). Donc, ce qui lui fait vingt-neuf millions trois cent quarante mille CFA. Et s’il faut calculer pour les quatre ans (29 340 000 X 4 = 117 360 000) cent dix-sept millions trois cent soixante mille FCFA au bout de quatre ans. Qui empoche ces centaines de millions, M. Pona ou son ami GILLES? »
L’agression morale et physique des membres du comité syndical de la part de Pona et complices
« Notre camarade, Moussa Konaté dit Karamoko, magasinier et syndicaliste à la CMM fut insulté copieusement et agressé physiquement par Djènèba Tapily, secrétaire particulière du président A. Pona le mardi 12 juillet 2013.
J’ai été témoin oculaire de cet acte inacceptable en lieu de travail, c’était une scène digne d’un scénario hollywoodien, cependant depuis cette altercation ni la responsable RH, ni le Secrétaire général encore moins le Président A.Pona n’ont levé le petit doigt dans cette affaire d’agression physique sur un membre du comité du syndical, à plus forte raison de sanctionner l’auteur.
Le service des ressources humaines a été créé récemment non pas pour apaiser la tension entre le syndicat et la raison mais plutôt une machine de guerre contre le personnel avec un agenda de sanctions et des projets de licenciements sur une liste noire de Pona (membres du comité syndical dont j’en fais partie).
Par contre, en absence de tout dialogue social entre la direction et le comité syndical, un de nos camarade, notamment notre Secrétaire administratif, fut mandaté par notre comité syndical pour vérifier l’état des versements des cotisations INPS prélevés sur les salaires du personnel de la CMM depuis septembre 2011 sans être reversé jusqu’en juin 2015.
Le pauvre délégué du personnel a reçu de la part de Pona et sa machine de rétorsion contre le personnel, une demande d’explication pour faute grave, parce que tout simplement il est parti chercher un document public dans un service public et pour le compte en absence de toutes communications avec le syndicat. C’est la politique de deux poids deux mesures à la chambre des mines sous Pona.
Au passage de notre camarade à l’INPS, la Chambre des mines du Mali de Pona devra à l’INPS 102 422 257 F cfa
En dehors de tout cela, il y a aussi l’achat d’un véhicule 4x4 LAND CRUISER Prado au secrétaire General de la CMM, représentant du ministre des Mines pour sa fidélité à hauteur de 15.000.000 FCFA.
Ensuite le décaissement d’un montant de 30.000.000 F CFA pour motif : assurer les frais de prestations des avocats contre un décret du ministre des Mines qui l’empêche de porter candidature à sa propre succession. Et pourtant ce décret est déjà passé en conseil des ministres. Faut-il noter que leur mandat est achevé, plus une période de grâce de (6) Six mois qui prend également fin le 24 Aout 2016.
En remarque, le comportement de M. Pona prouve qu’il a une volonté manifeste de dilapider les sous de la CMM avant son départ définitif.
Toute personne soucieuse du devenir du secteur minier devrait-il agir de la sorte? Non ! Un tel comportement mérite-t-il d’être validé comme candidat au poste de président d’une telle institution?
La tentative d’attaquer le nouveau décret organisant les élections de la CMM n’est qu’une diversion pour camoufler le bilan d’une gestion mafieuse pendant cinq ans et demi. De vigilance, ce monsieur doit rendre compte aux orpailleurs d’abord et ensuite au peuple malien…. »
Propos recueillis par la rédaction