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Crise du nord du Mali : : Quels Enseignements doit-on tirer des évènements de Kidal ?
Publié le lundi 29 aout 2016  |  Le Pays
Kidal,
© Autre presse par Dr
Kidal, troisième grande ville du Nord du Mali




Après l’attaque de Nampala par des terroristes, dans la même semaine du 21 au 22 juillet 2016 des affrontements violents ont été signalés à Kidal.
Ces dits affrontements ont apposé deux groupes signataires de l’Accord de paix de Bamako issu du processus l’Alger, à savoir la Coordination des Mouvements Armés (CMA) et la Plateforme.

La crise de Kidal est devenue une épine dans les pieds de l’Etat du Mali. La gestion de cette crise est devenue complexe en raison des ingérences extérieures. La complicité entre d’une part, la France et d’autre part la Minusma avec la Coordination des mouvements armés est de notoriété publique.

Quant à la communauté internationale sous la houlette de l’ONU, sa complicité avec la CMA n’est plus à démonter à cause de sa partialité affichée. L’erreur politique et stratégique commise par le président IBK et son ancien Premier Ministre Moussa Mara au mois de Mai 2014 n’a fait que compliquer la situation pour l’Etat Malien.

La violence armée entre les deux tribus Touareg, les Imghads et les Ifoghas n’est que les conséquences des réalités sociopolitiques fondées sur la féodalisé. Maintenant les vassaux d’hier que sont les Imghads sont désormais émancipés et se sont révoltés contre le système féodal et aristocratique des Ifoghas. La tribu des Ifoghas est certes minoritaire mais elle détient la réalité du pouvoir à Kidal.

La signature et la mise en application de l’accord de paix n’a pas pu encore créer les conditions nécessaires pour un modus vivendi indispensable pour la stabilité de la zone en question.

La mise en place des autorités intérimaires qui aurait dû créer une certaine accalmie est maintenant renvoyée aux calendes grecques

Pour trouver une solution politique à cette crise, il faut beaucoup de volonté et surtout l’engagement pacifique de chaque camp. Il est indispensable que les pouvoirs politiques puissent prendre leur responsabilité et imposer une solution définitive à cette crise. Il faut que les pouvoirs publics puissent tenir un langage de vérité devant le gouvernement français pour défendre les intérêts du peuple malien.

L’hypocrisie du gouvernement français ne fait qu’attiser et entretenir la crise afin de faire du chantage politique.

Autant la France dans un élan de coopération honnête et loyale a le droit de défendre ses intérêts, autant la France ne doit pas piétiner les intérêts du peuple malien en encourageant la division de notre territoire. Au cas où les Français voudraient continuer à appliquer leur politique basée sur l’arrogance l’humiliation et de d’étain des partenaires, la société civile et le peuple maliens dans son ensemble doivent s’y opposer vigoureusement à ce comportement machiavélique de la France.

Seule la violence populaire est capable de contrecarrer la France dans sa politique néocoloniale d’accaparement des ressources des pays pauvres. Nous avons besoin de l’accompagnement et de l’amitié des autres peuples mais dans l’égalité et le respect mutuel.

Quel que soit le complot que la France veut ourdir pour séparer Kidal du reste du Mali, elle trouvera devant elle un peuple malien debout et uni pour le combat.

En avant pour la destruction du néocolonialisme français.


Bamako, le 25 Août 2016


Yacouba Coulibaly

Administrateur des Postes à la Retraite
Kalabancoura – Bamako
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