Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Procès Verbal N° 199 du

Voir la Titrologie

  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Affrontements au camp para : 3 morts et 13 blessés pour rien
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  Le Procès Verbal




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le camp du 33ème régiment des commandos parachutistes de Djicoroni, en commune 4 de Bamako, a connu une chaude journée vendredi 8 février. Le mardi d’avant, le chef d’état-major de l’armée, le colonel Ibrahim Dahirou Dembélé, avait déclaré que la plupart des bérets rouges avaient rejoint leurs nouveaux postes d’affectation, que ceux qui restaient au camp n’étaient qu’une minorité et que l’armée allait prendre des dispositions pour les empêcher de se rassembler.

Suite à ces déclarations, les bérets rouges ont tenu à montrer que dans leur majorité, ils restaient au camp et non dans des postes d’affectation qu’ils ont refusés. C’est pourquoi ils se sont rassemblés dans leur camp le mercredi 7 février: plus de 500 bérets rouges ont répondu à cet appel. Vendredi donc, vers 5 heures du matin, le camp a été assiégé par une armada issue de tous les autres corps de l’armée (bérets verts, gardes, gendarmes). Ces soldats se sont positionnés à la porte et aux alentours du camp. Sur ces entrefaites, les femmes et enfants de bérets rouges sont venus massivement demander aux soldats déployés de quitter le camp et ses abords. Refus des soldats. Un officier béret rouge revient à la charge et demande à son camarade de promotion, le lieutenant-colonel Oumar Diawara, chef des soldats déployés, de lever le siège, assurant qu’il n’y aura aucun rassemblement au camp. Nouveau refus. Les femmes et les enfants commencent alors à insulter les assiégeants. La tension monte. Un garde tire en l’air. Les enfants s’emparent alors de pierres et se mettent à lapider les soldats. Ils sont aidés par les habitants du quartier plutôt solidaires des bérets rouges. Battant en retraite, les assiégeants lâchent des grenades lacrymogènes puis, se sentant débordés par la foule, tirent à balles réelles. Panique générale. On tire sur tout ce qui bouge. Yaya Bouaré, un béret rouge, nous confie, les larmes aux yeux, que les militaires ont tiré à bout portant sur les femmes et enfants et que les bérets rouges n’ont même pas d’armes pour riposter. Souleymane N’Daou, un civil qui a assisté aux affrontements alors qu’il faisait son jogging, témoigne: « Des soldats et des gendarmes, avec un camion chargé de munitions et un BRDM étaient postés à la porte à la porte du camp vers 6 h. Après les coups de feu, j’ai personnellement transporté 3 morts à l’infirmerie du camp: une femme enceinte, un vieillard et un garçon. Le garçon avait reçu une balle en plein front et sa tête était méconnaissable. Je n’ai pas constaté de tir provenant du camp; ce sont les soldats postés à l’extérieur qui tiraient ».

La femme du béret rouge Djibril B. Touré et le nommé Lamine, fils de du béret rouge Adama Dembélé, sont portés disparus depuis les événements. On déplore également 13 blessés dont 3 graves. Dans une déclaration lue à la télévision nationale, le président Dioncounda Traoré a qualifié de « honte pour le peuple malien » cet affrontement sanglant entre soldats d’une même armée. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes et ses excuses aux amis venus pour libérer notre pays du joug des terroristes. Il dira enfin avoir instruit au premier ministre de rencontrer les différents corps de l’armée pour trouver une solution définitive à la crise entre bérets rouges et bérets verts. Sans attendre cette réunion prévue pour ce lundi, une vingtaine de véhicules remplis de bérets verts s’est rendue samedi après-midi au camp para aux cris de « A bas Dioncounda! Vive Sanogo! »



Abdoulaye Koné


 Commentaires