L’artisanat d’art du Mali se laisse apprécier au Musée national, à travers une belle exposition dénommée « Les orfèvres du Mali » qui y restera jusqu’au 30 août prochain. Cette exposition-vente est initiée par le Comité national d’organisation du sommet Afrique-France (CNOSAF) que notre pays abritera, en janvier 2017.
La vernissage a eu lieu jeudi dernier au cours d’une cérémonie marathon marquée par cinq discours et la prestation de deux groupe d’artistes : l’orchestre Amanar et le groupe de la cantatrice Nahawa Doumbia. Elle était placée sous présidence de Mme Nina Walet, le ministre de l’Artisanat et du Tourisme. C’était en présence d’une foule nombreuse dont des membres du gouvernement et du corps diplomatique accrédité dans notre pays.
‘Les orfèvres du Mali’, « constitue à la fois une vitrine et un moyen de mobilisation en vue de cet important sommet qui rentre dans le cadre de la sortie de crise du pays » a rappelé Abdoullah Coulibaly, président du CNOSAF. Il a insisté sur le caractère culturel de son travail car, a-t-il dit, la culture est au cœur de la stratégie de mobilisation mise en place par son équipe.
Cette exposition présente le travail des artisans du Mali, primés à travers le monde, ces dix dernières années. Les oeuvres de ces orfèvres ont permis et continuent de hisser le Mali au rang des pays les plus créatifs, à travers les savoirs et savoir-faire séculaires qui continuent de s’inscrire dans la modernité, symbole que le Mali, riche de sa culture, est ouverte sur le reste du monde.
Montrer à nouveau le travail de ces talents est un bel hommage national et une occasion unique de remercier ces hommes et femmes de toutes les régions du Mali, porteurs d’espoir et de message, celui de l’excellence et de la confiance en soi. C’est aussi un message fort pour ce secteur frappé de plein fouet par la crise.
L’objectif général est de mettre en œuvre et de coordonner le programme artisanal et culturel du sommet, à travers une bonne programmation et une gestion conjuguée des activités initiées par le Ministère de la Culture, le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme, le CNOSAF et celles proposées par la partie française.
Cette exposition recherche, en particulier, la mise en œuvre du programme artisanal et culturel avant et pendant le sommet. « Il s’agira de contribuer au renforcement des capacités des artisans, contribuer à l’amélioration de la qualité des produits et des services artisanaux, œuvrer à la promotion des produits artisanaux issus des différents ateliers, permettre et encourager les acteurs à se réinvestir dans un secteur économiquement et socialement porteur, contribuer à la paix et à la réconciliation, en valorisant le rôle des artistes et des artisans, promouvoir les produits artisanaux maliens, en particulier, et africains, en général, et conduire à l’amélioration de la visibilité du Sommet », a expliqué Awa Méïté chargé de ce programme au sein du CNOSAF.
Parmi les artisans, on retrouve, entre autres, Alhassane Ag Agaly, Hamidou Danioko qui ont obtenu le prix du Label d’excellence UNESCO pour l’artisanat, respectivement en 2000 et en 2007. Deux bijoutiers dont le talent fait autorité sur le plan international. Ils ont d’ailleurs vendu quelques pièces dès l’ouverture de l’exposition, car des amateurs sont tout de suite tombés sous le charme de certaines de leurs créations. Alhassane Ag Agaly présente, à cette exposition, des pièces en argent (théière et porte-cigare, porte-stylo) et des parures. Quant à Hamidou Danioko, ce sont les parures qui l’inspirent. Ses boucles d’oreilles, bracelets, tour de cou et autres bagues sont tous tendance. « Car, a-t-il expliqué, ce genre de produits doit permettre de mettre la femme à la mode ».
Dia, Elmedi Traoré et Fatouma Traoré proposent des bonneterie, poterie, fauteuil, moquette, poufs aussi bien en cuire qu’en tissus made in Mali, aux finitions assurées.
Toutes choses qui feront dire au président de l’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM), Mamadou Minkoro Traoré, que « nos artisans font la fierté de notre pays du fait, à la fois, de leur dextérité et de leur capacité à valoriser les traditions de nos ethnies ».
Quant au ministre de l’Artisanat et du Tourisme, il a apprécié, à sa juste valeur, cette belle initiative du CNOSAF qui permet de rendre hommage aux talents des artisans particulièrement affectés par la crise. Selon Nina Wallet, « ce magnifique pays, dont l’histoire se confond avec l’or, s’est fait connaître grâce à la finesse des colliers et bijoux ».
Le sommet des chefs d’Etat d’Afrique et de France que notre pays abritera les 13 et 14 janvier 2017, doit être pour l’ensemble des Maliens une opportunité à saisir, particulièrement pour les artisans.
Y. DOUMBIA