Dans le nord du Mali, Gao restait sous tension, lundi 11 février, au lendemain de l'attaque d'un commando islamiste dans la ville, déjà frappée par deux attentats-suicides ces derniers jours. "Pour des raisons de sécurité, nous avons évacué le marché de Gao", a expliqué un officier de l'armée malienne, qui a évoqué des "craintes" d'un nouvel attentat.
Dimanche, l'armée malienne et les troupes françaises avait été surprises par une attaque revendiquée par le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes armés qui occupaient depuis des mois Gao et le nord du Mali. Selon un premier bilan, au moins deux islamistes et trois civils ont été tués dans les affrontements. Deux soldats maliens ont également été légèrement blessés, selon un haut gradé malien.
Dans la nuit, l'armée française a bombardé le commissariat de la ville, où s'étaient retranchés les islamistes armés. Plusieurs témoins ont dit avoir vu "un hélicoptère" de l'armée française bombarder le bâtiment, totalement détruit. Un témoin a affirmé de son côté qu'un des islamistes qui se trouvait à l'intérieur du commissariat s'était également fait exploser.
Les islamistes, chassés quasiment sans combats des villes du nord du Mali qu'ils occupaient depuis près de dix mois, multiplient depuis plusieurs jours les actions : attentats-suicides, pose de mines le long des routes et désormais opérations armées en pleine ville.
APPEL À LA VIGILANCE
"Ceux qui avaient pu imaginer que [l'opération militaire au Mali] serait simplement une marche tranquille n'étaient pas dans la vérité. Ce qui se passe aujourd'hui n'est pas complètement surprenant", a déclaré, lundi sur RFI, Alain Vidalies, le ministre chargé des relations avec le Parlement, qui juge encore qu'il "n'y a pas de guerre facile".