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Crise du Nord : La trahison de la France en 5 actes
Publié le mardi 30 aout 2016  |  Le repère
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© Autre presse par EMA
Les forces maliennes (FAMA) appuyées par les soldats français de l’opération Serval
Le 21 janvier 2013, les forces maliennes (FAMA) appuyées par les soldats français de l’opération Serval ont repris aux terroristes les villes de Diabaly et de Duentza. Cette conquête permet désormais, en complément du dispositif en place aux alentours des villes de Mopti et de Sévaré depuis le 19 janvier 2012, de couvrir l’accès vers la capitale malienne et d’empêcher les groupes terroristes de menacer le Sud du Mali.




Quand votre ami se cache dans la peau de votre bourreau, il faut craindre le pire. Et notre pays où du moins nos autorités doivent être préoccupées dans le règlement de la crise du nord qui se révèle plus complexe. Parce que certains pays « amis » censés nous aider à surmonter cette crise majeure, sont plus impliqués que nous puissions l’imaginer. La France en est une parfaite illustration. De janvier 2013 à ce jour, les actes que ses forces posent sur le terrain, ne cachent en rien la volonté de ce pays dit « ami » de nuire aux intérêts du Mali. Les preuves sont là et parlent d’elles-mêmes.
Des Maliens se sont toujours interrogés sur certains agissements des militaires de l’hexagone contre les forces armées maliennes. Mais d’autres voulaient croire à la bonne foi de la puissance libératrice du Mali de la horde de djihadistes, ayant occupé les régions nord du Mali pendant 11 mois (de mars 2012 à janvier 2013). Pour cette action salvatrice, la France était adulée par les Maliens. Sauf que cette admiration s’est effritée le jour où les forces Serval se sont opposées à l’entrée de l’armée malienne à Kidal. C’était le début d’un plan machiavélique qui n’a toujours pas abouti, mais qui en dit long sur les raisons de la présence française au Mali. En voici des actes qui prouvent, si besoin en était, que la France joue contre le Mali dans cette crise du nord au profit des séparatistes.



Premier acte. Après la libération de Gao de l’occupation djihadiste, le 26 janvier 2013, les forces armées maliennes ont été stoppées par l’armée française. Qui intima à nos soldats de rester à Gao ; et leur laisser la tâche de libérer Kidal. L’armée malienne consciente des rapports de force ne s’est pas opposée à cet ordre, bien qu’elle ait comprise que c’est le début d’une trahison. La France n’a pas perdu du temps à dévoiler son vrai visage. Quelques heures après cette annonce, les Maliens ont appris par voie de presse que le Mnla et ses alliés sont rentrés à Kidal, sans tirer le moindre coup de feu. Grâce à l’armée française, les djihadistes ont abandonné la localité pour des rebelles « reconstitués » de toute pièce. Les Maliens et la communauté internationale savaient qu’il n’existait nulle part au nord du Mali les traces du Mnla, dont les combattants ont été tués, chassés et dispersés par le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest). Les quelques uns qui ont pu sauver leur peau, se sont retrouvés dans les pays voisins comme le Burkina Faso ou la Mauritanie. A partir de là, nos compatriotes ont commencé à douter de la bonne foi de la France dans cette opération qui visait à libérer l’intégralité du territoire malien. Bientôt quatre ans, le Mali n’arrive toujours pas à exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son terroir du fait du jeu trouble de ses « amis » français.



Deuxième acte. Avant même la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation, la France a décidé de reconnaitre l’emprise de la Coordination des mouvements de l’Azawad, sur une partie du territoire national. Ce pays qui est censé aider le Mali à reconquérir son territoire, n’a pas trouvé mieux que de s’allier aux ennemis de la République.

En effet, la Minusma (dont le chef d’état-major était à l’époque le Général français Christian Thibault) a, à l’insu des autorités de Bamako et des autres mouvements armés (notamment de la Plateforme), signé un accord secret avec la CMA pour, disait-elle, imposer une zone tampon, entre la CMA et la Plateforme. C’était tout simplement un stratagème pour protéger la CMA des assauts de GATIA qui voulait vaille que vaille libérer KIDAL. Et cette zone tampon prenait en compte les localités où la Plateforme avait installé ses combattants (Tabankort, Tabrishat, Tarkint…). L’entente secrète prévoyait qu’aucune arme ne puisse circuler dans la zone tampon. C’était visiblement une façon de faciliter la localisation des combattants de la Plateforme et les désarmer au profit de la CMA. Tout cela, parce que la France s’est dite que le GATIA et le gouvernement ont les mêmes intérêts : LIBERER KIDAL. C’est contre cet accord pour l’établissement d’une zone temporaire de sécurité que les populations de Gao se sont révoltées et ont marché pour protester auprès de la Minusma dont le contingent burundais, n’avait pas hésité à tirer à balles réelles sur les manifestants (5 morts et des blessés), en janvier 2015.

Troisième acte. Aussi, le 21 mai 2014, l’armée malienne a essuyé une lourde défaite face à des terroristes et des bandits armés, à Kidal. Ni les forces françaises, ni les casques bleus de l’ONU, n’ont daigné apporter leur concours aux forces loyalistes. Elles ont fermé les yeux sur les exactions des rebelles et auraient même facilité la déroute des Famas à Kidal. Comment peut-on encore croire que la France est au nord pour aider le Mali à conquérir son territoire ? Il faut être naïf pour le penser.

Certains éléments de la CMA, qui ont déserté, ont expliqué que les forces françaises (Barkhane) donnaient souvent à la CMA, les positions de la Plateforme et de l’armée malienne. Difficile de ne pas y croire. Car tout le monde le sait déjà, sauf ceux qui ne veulent pas l’accepter, le chef d’Ançardine, Iyad Ag Ghaly, n’a jamais quitté la région de Kidal. La force Barkhane le sait mieux que quiconque. Parce que la France a bel et bien négocié avec ce terroriste pour libérer un de leurs otages. Qu’est-ce qui nous dit que ce n’est de là qu’Iyad Ag Ghaly tire sa « protection » ? Le doute est permis.



Quatrième acte. Ensuite, pendant les récents affrontements entre le GATIA et le HCUA, les forces étrangères, en complicité avec les forces françaises, n’ont pas caché leur préférence pour les Ifoghas, qui dominent largement le HCUA et la CMA.

En effet, de jeunes Imghads qui voulaient se sauver dans la cour de la Minusma, ont pris à leurs dépens la confiance portée aux forces internationales. Selon les témoins, les jeunes Imghads, qui ont été reçus à la porte du bâtiment de la Minusma, ont été isolés et désarmés. Leurs armes et leurs véhicules ont été abandonnés exprès hors du local pour qu’ils soient récupérés par les Ifoghas. Et le scénario a été réalisé comme prévu. Les combattants du HCUA sont passés prendre les armes et le véhicule au vu et au su des forces onusiennes. Qui disent être au Mali pour protéger les populations.

Un autre témoignage rapporte que la Minusma de Kidal aurait refusé de recevoir les Imghads qui venaient se confier à la mission onusienne pour se protéger contre les exactions des Ifoghas. Et ce refus est intervenu après qu’une délégation de la CMA, conduite par Cheick Haoussa, ait rencontré les représentants de la Minusma à Kidal. Tous les civils qui sont venus demander la protection internationale, après cette rencontre, ont été éconduits. Ceux qui n’ont pu s’échapper, auraient subi les pires exactions. Certains de ces civils seraient toujours entre les mains du HCUA.



Cinquième acte. C’était un de nos principaux titres dans la précédente édition : « Tabankort/ le dépôt de munitions de GATIA « pillé » par la force Barkhane ».

« En effet, le 17 Août dernier, une mission de la force Barkhane s’est rendue à Tabankort où elle a demandé aux combattants de la Plateforme de la laisser voir leur dépôt de munitions. Le chef d’état major de la Plateforme, Ankaye Albou, s’est tout de suite exécuté car pour lui, il n’y a aucun inconvénient à montrer ses réserves de munitions à une force censée être neutre et dont la mission principale est de lutter contre des terroristes. Mais contre toute attente, les forces françaises saisissent les armes de la Plateforme et lesembarquent dans des véhicules pour une destination inconnue… », a-t-on précisé. N’est-ce pas là une preuve irréfutable que Barkhane n’est pas au Mali pour lutter seulement contre les terroristes, mais également pour veiller sur d’autres intérêts stratégiques, notamment ceux des Ifoghas contre leurs frères Imghads. Parce que le tort de ces derniers, c’est d’avoir choisi le Mali.

Idrissa Maïga

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