La production des sacs plastiques émet des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique
La gestion des déchets plastiques est devenue un casse-tête pour les pouvoirs publics maliens. Chaque année, ce sont des tonnes de sachets plastiques de toute sorte qui sont jetés dans la nature. Au delà de leur caractère nocif pour la santé humaine et animale, ils sont la cause de la dégradation des sols au Mali. Afin de lutter contre le fléau, plusieurs actions ont été initiées par le département de l’environnement et de l’assainissement, à travers ses services techniques. Pour accompagner ces actions, l’Union des jeunes de l’espace UEMOA (UJ-UEMOA), s’implique dans le combat à travers des sessions d’information et de sensibilisation de ses membres sur la question.
C’est dans cette optique que ses membres ont bénéficié de l’expertise de la direction nationale de l’assainissement, du contrôle des pollutions et des nuisances (DNACPN) et de l’Agence de l’environnement et du développement durable (AEDD), sur la problématique des déchets plastiques et leur impact sur le sol.
Selon Mme Cissé Aïssata Traoré, la fin de vie des matières plastiques met la planète en danger. Les sacs que nous utilisons quotidiennement polluent durant tout leur cycle d’existence (production, usage, destruction). Leur production est à base de produits fossiles non renouvelables : pétrole, gaz naturel, charbon. Elle demande beaucoup d’eau, de l’énergie et émet des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. La fin de vie des sacs plastiques est particulièrement nocive pour l’environnement, souligne Mme Cissé. Leur recyclage n’est pas rentable d’un point de vue écologique et économique. Ils sont trop légers, un éventuel recyclage consommerait plus de ressources qu’il n’en restitue. 90 % des sacs plastiques ne sont ni triés ni recyclés : entre 100 et 400 années sont nécessaires pour qu’ils puissent se dégrader partiellement. On les retrouve partout dans les milieux naturels : champs, rivières, montagne et mer, où ils contribuent à la dégradation des paysages.
Nous en produisons annuellement 100 millions de tonnes.10% vont dans les océans. (75% coulent polluant les profondeurs, le reste navigue entre deux eaux).
Ils se retrouvent par centaines de millions dans la nature et sont responsables de la destruction de la biodiversité. Les consommateurs ont un grand rôle à jouer concernant l’utilisation de sacs plastiques, indique t-elle. Ceux-ci doivent adopter une consommation responsable en refusant les sacs plastiques de caisse, et en amenant systématiquement leurs sacs cabas avec eux pour faire leurs courses, ou utiliser des sacs biodégradables ou compostables, propose notre interlocutrice. « Si personne ne fait rien, notre planète sera une poubelle, c’est déjà commencé, et irréversible », averti l’experte.
Quant à leur impact sur la qualité du sol, Lassine Coulibaly de l’AEDD, dira qu’il est désastreux. A cause de leur longue durée de vie (400 ans au minimum), les déchets plastiques dépouillent le sol de tous ses éléments minéraux et l’appauvrissent. En couvrant le sol, ils empêchent l’infiltration de l’eau. Cela a d’autres conséquences au delà de leurs effets dégradation. C’est la source de beaucoup de cas d’inondation dans nos villes. C’est pourquoi, aujourd’hui, il faut de véritables actions concrètes pour éradiquer les sachets plastiques non biodégradables, préconise M.Coulibaly.
Alassane Traoré, ambassadeur de l’UJ-UEMOA Mali, déclare que la jeunesse malienne est désormais outillée pour mener le combat. Il invite à cet effet, tous les jeunes de la sous-région à suivre cet exemple pour débarrasser nos pays des sachets plastiques non biodégradables.
C. A. DIA