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Au Mali, l’étrange alliance de la France avec les Touaregs du MNLA
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  Rue89




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Depuis quelques jours, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), qui a annoncé avoir coordonné son action avec celle de l’armée française, coopérerait avec elle dans la région de Kidal. « Nous avons eu des relations fonctionnelles avec le MNLA », reconnaissait Jean-Yves Le Drian sur BFMTV le 5 février. Le mouvement séparatiste touareg prétend maintenant intervenir dans la libération des otages détenus par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi)...
Etrange allié que ce MNLA, qui ne cesse de bénéficier des faveurs de Paris où il a antenne ouverte sur les plateaux de France 24. Alain Juppé, déjà, appelait Bamako à négocier avec lui lors de son passage dans la capitale malienne le 26 février 2012.

C’est pourtant le MNLA qui lança les hostilités contre les troupes légitimes du Mali le 17 janvier 2012, entraînant avec lui les mouvements islamistes qui ne tardèrent pas à l’évincer. Le 6 avril 2012, il proclamait l’indépendance du Nord-Mali sous le nom d’Azawad.

Oublierait-on aujourd’hui que le MNLA, qui tente de se refaire une virginité grâce au soutien de ses alliés occidentaux, a du sang sur les mains ? Dans un communiqué posté sur son site internet le 15 février 2012, il affirmait fièrement avoir pris seul le contrôle d’Aguelhok le 24 janvier.
« Le MNLA n’est pas représentatif du peuple touareg »

Qu’il explique alors à l’opinion publique internationale qui est responsable de l’assassinat d’une centaine de prisonniers maliens qui s’étaient rendus à leurs agresseurs ! Un rapport de la FIDH [PDF] ne laisse aucun doute quant à sa responsabilité et dénonce de même les crimes, viols et exactions commis par ses militants, avant qu’ils ne soient finalement chassés de Gao par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) ,le 28 juin 2012.
Comme l’a fait justement remarquer le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, sur les ondes de RFI le 3 février :
« Les Touaregs ne sont pas toujours représentés par ceux qui prétendent les représenter. Le MNLA n’est pas représentatif du peuple touareg. »
Il convient donc avant tout de le désarmer. Certes, dira-t-on, mais le MNLA est un mouvement laïc qui n’a rien à voir avec les islamistes. Etrange mouvement laïc qui annonçait le 26 mai 2012 sa fusion avec les salafistes touaregs d’Ansar Dine, avant de faire rapidement machine arrière ! Mouvement laïc encore, un mouvement qui prend soin de nommer au sein de son prétendu « Conseil transitoire de l’Etat de l’Azawad » un « chargé de la prédication et de l’orientation islamique » ?
Qui peut réellement croire que les hommes du MNLA, qui ont été taillés en pièces à chaque fois qu’ils ont été confrontés aux islamistes, tant à Tombouctou, Gao que Ménaka, seraient aujourd’hui capables de les chasser des grottes où ils se sont réfugiés ? « Grand diseu, petit faiseu » dit la sagesse populaire. L’arme que les combattants du MNLA maîtrisent le mieux, ce n’est pas le fusil d’assaut, mais le micro !
« Dialoguer ? Seulement devant un tribunal ! »
La France s’est portée au secours du Mali pour stopper la marche des islamistes sur Bamako. C’est tout à son honneur, et la population malienne semble lui en savoir gré. Mais il ne lui appartient pas de décider en lieu et place des Maliens avec qui et comment régler les problèmes du Nord du pays, que nul ne songe à nier.

Imposer le MNLA à la table des négociations serait à juste titre considéré comme une ingérence inadmissible dans les affaires d’un Etat souverain, et ferait perdre à la France le bénéfice politique d’une intervention que tous saluent jusqu’à présent. Ce serait plus qu’une erreur : une faute.
On semble mal, en effet, mesurer à Paris ce que la rue de Bamako pense du MNLA, dont les principaux dirigeants sont désormais, au même titre que ceux du Mujao ou d’Ansar Dine, visés par un mandat d’arrêt international lancé par le procureur général près la cour d’appel de Bamako le 8 février. « Dialoguer avec le MNLA ? » s’interroge Ahmed Thiam dans le journal Le 26 mars du 9 février. « Oui ! Mais seulement devant un tribunal. »

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