De nouveaux affrontements ont secoué hier la commune du Kareri, cercle de Ténenkou. Eleveurs et agriculteurs se sont de nouveaux heurtés. Bilan : une personne enlevée et une moto emportée.
Tôt ce lundi matin, selon de nombreux témoins, des coups de feu ont retenti entre les villages de Kologri et de Sirakoro à l’est de Dioura, le chef-lieu de la commune. Une autre fusillade a été entendue au niveau du village de Sékouba à l’ouest de Dioura. Comme si les affrontements du week-end dans le village de Fala Tékérèfinadji (5 morts, 7 blessés) ne suffisaient pas, des hommes munis d’armes de guerre ont attaqué des paysans dans leurs champs. Surpris, les villageois n’ont eu d’autre choix que de prendre la fuite en abandonnant leur moto qui a été emportée comme butin de guerre par les assaillants, lesquels ont capturé aussi le jeune Koni Sogoba. On est toujours sans nouvelle du jeune paysan depuis que les assaillants l’on amené de force comme otage. Il n’y a pas eu de perte en vie humaine.
Les chasseurs de Dioura, organisés en groupe d’autodéfense, se sont rendus sur les lieux des affrontements. Mais les assaillants avaient déjà quitté les lieux. Dans les localités environnantes, un calme précaire règne à présent. Les villageois sont sur le qui-vive. Les évènements dramatiques successifs ont suscité de vives émotions au sein des populations qui craignent de nouveaux affrontements. A cause de la psychose des attaques, certains villageois sont en train de fuir leurs localités. Il urge de prendre des mesures pour sécuriser les populations de Dioura et environs afin qu’elles puissent vaquer normalement à leurs occupations dont les principales sont l’agriculture et l’élevage.
L’annonce par le gouvernement d’envoyer de l’armée s’interposée entre les belligérants, permettra peut-être de diminuer l’insécurité qui va crescendo actuellement dans toute la zone. À part la ville de Ténenkou où sont présentes les forces armées et de sécurité, les représentants de l’administration ont quitté toutes les autres localités. Les élus aussi. Résultat : les communes ne sont plus administrées après l’attaque des terroristes contre la garnison de Nampala en juillet dernier.
Les armes de guerre circulent. Les bandits, les voleurs de bétails appelés les «Térérés », les terroristes, les milices, font la loi dans bien des localités. Les populations du cercle de Ténenkou attendent impatiemment le retour de la sécurité et de l’administration.
Moussa Dembélé
AMAP Ténenkou