Parmi les acteurs du mouvement démocratique, Ali Nouhoun Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, est l’un des plus tolérants et des plus belliqueux à la fois, prônant sans calcul les retrouvailles des acteurs qui ont bâti brique par brique, la démocratie malienne : les acteurs du mouvement démocratiques.
Il est celui qui fait sien, et qui aime le rappeler aux jeunes, l’adage selon lequel, « il faut agir certes le cœur chaud, mais toujours la tête froide ». Sur le plateau de la télévision Africable, diffusé hier soir, le Professeur a une fois de plus démontré que son engagement pour la liberté d’expression n’est pas feint. Il s’agit bien de liberté d’expression, « la possibilité donnée à tout le monde de démasquer les voleurs », commente-t-il.
Il ne faut surtout pas bâillonner la presse, ou casser la grande gueule aux gueulards de la presse, Ali Nouhoun Diallo s’en meut, et alors sans ménagement. « L’enfant de Bathily », comme aime-t-il à l’appeler, « Ras Bath, qui accuse à tort et à raison, doit continuer à dénoncer jusqu’à ce que les voleurs de ce pays cherchent à se cacher ».
Alors si telle est l’exigence démocratique, pourquoi cherche-t-on à réduire au silence la grande gueule des sans voix, au point de lui denier la qualité d’homme de media ? Monsieur le Procureur Général doit se raviser, Ras Bath est bel et bien détenteur d’une carte de presse, et ses « dérapages » supposés et réels ne pourraient être régis que par la loi portant régime de presse et délit de presse, une loi d’ailleurs qui souffre de scélératesse délirante, par ses notions « d’outrage », « d’incitation à la révolte »... Toutefois, la presse responsable doit veiller à préserver l’honneur, la dignité et la vie privée des honnêtes citoyens.
Qu’il ait souffert d’attaques de la presse, par des informations non vérifiées, n’a guère atténué l’ardeur du Professeur Ali Nouhoun Diallo à défendre la liberté d’expression. En tant que démocrate, il a souvent été traité de « voleur » par des journaux de la place, et sa fille n’a pas échappé à certaines insanités dues aux informations non vérifiées de certains journalistes, rappelle le président de la Coordination des organisations du mouvement démocratique (COMODE).
Pour lui, le Général Moussa Traoré - qu’il faut respecter pour avoir dirigé ce pays pendant 23 ans - mais qui a été condamné deux fois (condamné à mort) et qui a bénéficié de la grâce présidentielle et non amnistié, ne méritait pas d’être invité à la cérémonie de prestation de serment du président IBK. Seule un projet de loi d’amnistie que le président soumettrait à l’Assemblée nationale pour adoption, pourrait faire retrouver au Général Moussa Traoré ses droits civiques et politiques, indique Ali Nouhoun Diallo. Il n’était pas indiqué et républicain d’inviter quelqu'un qui ne jouit pas de ses droits civiques et politiques. « Celui qui a fait un coup d’Etat n’est pas républicain », a rappelé Ali Nouhoun Diallo, s’opposant au président IBK qui a invité l’ancien président Moussa Traoré pour le réhabiliter en le qualifiant de « grand républicain ».
Le Général Moussa Traoré « doit demander pardon comme l’a fait son armée lors de la conférence nationale », suggère le Pr. Ali N. Diallo, à l’instar de Tiebilé Dramé lors du dernier congrès du Parena, et de l’ensemble des acteurs du mouvement démocratique. « Si Moussa Traoré, en toute humilité demande pardon dans la même foulée, le peuple pardonnerait. Le président de la République pourrait déposer un projet de loi d’amnistie. Si l’Assemblée nationale va dans ce sens, Moussa Traoré recouvrait ses droits civiques et politiques », a précisé le Pr Ali Nouhoun Diallo ...
B. Daou