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Les Echos N° 1248 du 8/2/2013

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El hadj baba haidara, député élu a Tombouctou : "Tombouctou a rapidement besoin de denrées"
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  Les Echos




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Après la délivrance de la ville, l'approvisionnement des habitants de Tombouctou en denrées de première nécessité reste l'équation à résoudre. Et si rien n'est fait dans l'immédiat, même le simple thé, les Tombouctiens ne le siroteront pas faute de disponibilité. C'est qui ressort de cet entretien avec El hadj Baba Haïdara dit Sandy, député élu à Tombouctou. Les Echos : Quelles sont té la ville par peur. La frontière les nouvelles de Tombouctou, votre circonscription électorale

El hadj Baba Haïdara : Depuis quelques jours, Tombouctou est connectée au réseau téléphonique. Ça me permet d'échanger effectivement avec les uns et les autres. Mais ce que j'appelle nouvelles, je viens de quitter là-bas (Ndlr, le samedi 2 février 2013) avec le passage des présidents Dioncounda Traoré du Mali et François Hollande de la France. J'ai eu le plaisir de voir matériellement ce qu'on peut appeler l'explosion de joie. Ce jour-là, à l'arrivée du président Hollande, Tombouctou était délivrée pour montrer comment ils étaient heureux pour dépasser l'étape obscure qu'ils venaient de connaître.

Les populations l'ont manifesté et c'est très important. Cependant, mes contacts m'ont plutôt un tout petit peu inquiété par rapport à l'approvisionnement en denrées de première nécessité de la ville. Les boutiques des différents commerçants ont été majoritairement saccagées parce qu'une bonne partie de ce groupe arabes commerçants s'était affilié au mouvement islamiste. Ceux qui ne se sont pas affiliés à eux, ont quitté la ville par peur.

La frontière mauritanienne et algérienne d'où viennent tous nos approvisionnements en denrées ont été fermées pour raisons de sécurité. Et depuis quelque temps, il n'y avait pas de pinasse. Le transport fluvial a été aussi pratiquement arrêté. Et quand on m'a dit que dans une semaine, on peut ne plus boire du thé à Tombouctou, vous comprenez que c'est inquiétant.

Les Echos : Qu'est-ce qui reste à Tombouctou après le passage des jihadistes qui ont presque tout pillé ?

B. H. : Tombouctou reste Tombouctou. Il y a des symboles qui ont disparu, mais qu'on peut reconstituer. Je veux parler des mausolées. Sur la base des déclarations des responsables du Centre Ahmed Baba, 10 % des manuscrits du centre ont été brûlés ou amenés. Certainement, ceux qui les intéressaient le plus ont été emportés, les autres, ils l'ont brûlé. Mais la ville est là. Les populations qui n'ont pas pu se déplacer sont là. L'activité va reprendre certainement. Il s'agit maintenant de redéployer l'administration sur tous les plans : civilement et militairement.

Les Echos : Tombouctou ne va-t-elle pas perdre sa splendeur d'antan de Cité mystérieuse suite au choc des atrocités vécues ?

B. H. : Je suis plutôt convaincu du contraire. Vous savez, ce n'est pas la première fois que Tombouctou a été attaquée dans l'histoire. Tombouctou a été sept fois colonisée et prise de force que ce soit par le Songhay, que ce soit par le Royaume bambara, que ce soit par les Marocains, que ce soit par les Français. Sept fois Tombouctou a été colonisée par des empires qui sont rentrés uniquement par la guerre et par la force. Piller tout, mais Tombouctou continuera de vivre. Et Tombouctou n'en sera que plus reconnue d'ailleurs et connue à travers le monde. J'en suis persuadé parce que la communauté internationale est prête aujourd'hui à venir accompagner pour reconstruire Tombouctou.

Les Echos : Etes-vous au courant des informations selon lesquelles, certaines rues et maisons de la ville des 333 Saints sont piégées ?

B. H. : Je ne suis pas au courant. Mais, c'est des informations et des craintes tout à fait justifiées. Donc, c'est une crainte qu'il ne faut pas écarter. C'est pourquoi, nous avons dit que l'armée fait son travail et que la sécurité vient après. Cette sécurité est tout un ensemble d'actions : la vérification des lieux et le déminage.

Je tiens à vous préciser que ma propre maison qui a été une de leur résidence, ils ont passé avant de sortir de Tombouctou pour brûler tous les matériels de travaux publics qui étaient dans ma cour. Les militaires français sont passés le mercredi 6 février 2013 dans toute la maison avec du matériel de déminage pour vérifier avant de dire bon, votre maison est sécurisée. L'armée française aujourd'hui est dans la ville de Tombouctou pour passer au peigne fin là où ces gens-là ont éventuellement passés où ils ont résidé.

Les Echos : A combien sont estimés les besoins en denrées de première nécessité des populations de Tombouctou ?

B. H. : Je ne suis pas dans ce domaine là. Je sais simplement que les populations ont besoin de tous les produits de première nécessité et très vite.

Les Echos : Ne craignez-vous pas une éventuelle flambée des prix ?

B. H. : C'est même arrivé déjà. On m'a appelé hier (Ndlr, jeudi) pour me dire que le bidon d'huile qu'ils achetaient à 10 000 F CFA est à 20 000 F CFA. Il en sera de même sur tous les produits si rapidement, on n'approvisionne pas la ville.

Les Echos : A quand votre retour à Tombouctou Bilal Al Soudan pour rencontrer vos mandants ?

B. H. : Nous sommes en train de préparer au niveau du Collectif des élus du Nord un certain nombre d'activités devant nous permettre de nous mobiliser très vite afin que nous partions de manière globale et générale à la rencontre de nos mandants. Ce n'est pas moi seul au nom de Tombouctou. Mais que le maire de Goundam soit là, celui de Rharous, Bourem, Gao et autres pour parler à nos populations à tous les niveaux. Et les préparer surtout au vivre ensemble.

Mohamed Daou

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