Depuis la reprise des hostilités entre GATIA (Plateforme) et le HCUA (CMA) en juillet dernier, le processus de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali est visiblement mis en berne. Une situation préjudiciable à la stabilisation de notre pays.
Et de plus en plus, les observateurs s’accordent à reconnaître que la crise de Kidal est savamment entretenue par la France dont le rôle dans le septentrion malien est plus que jamais flou depuis la libération du nord par l’Opération Serval. Que fait aujourd’hui la France au nord du Mali ? Sans doute pour préserver ses intérêts.
Mais, ceux-là doivent- ils compromettre la paix et la stabilité au Mali ? Chacun a sa réponse à cette question. En tout cas pour Yacouba Coulibaly, un administrateur des Postes à la retraite à Kalabancoura-(Bamako), les Maliens doivent se lever et s’unir pour faire échouer le projet Sécessionniste de la France. Nous vous proposons ici sa contribution !
Après l’attaque de Nampala par des terroristes, dans la même semaine du 21 au 22 juillet 2016 des affrontements violents ont été signalés à Kidal.
Ces dits affrontements ont opposé deux groupes signataires de l’Accord de paix de Bamako pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, à savoir la Coordination des Mouvements Armés (CMA) et la Plateforme.
La crise de Kidal est devenue une épine dans les pieds de l’Etat du Mali. Sa gestion est complexe en raison des ingérences extérieures.
La complicité entrela France et la Minusma avec la Coordination des mouvements armés (CMA) est de notoriété publique.
Quant à la communauté internationale, sous la houlette de l’ONU, sa complicité avec la CMA n’est plus à démonter à cause de sa partialité affichée. L’erreur politique et stratégique commise au mois de mai 2014 par le président IBK (Ibrahim Boubacar Kéita) et son ancien Premier Ministre Moussa Mara n’a fait que compliquer la situation pour l’Etat Malien.
La violence armée entre les deux tribus Touaregs, les Imghads et les Ifoghas, n’est que la conséquence des réalités sociopolitiques fondées sur le féodalisme. Maintenant les vassaux d’hier, que sont les Imghads, sont désormais émancipés et se sont révoltés contre le système féodal et aristocratique des Ifoghas. La tribu des Ifoghas est certes minoritaire, mais elle détient la réalité du pouvoir à Kidal.
La signature et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation n’a pas pu encore créer les conditions nécessaires pour un modus vivendi indispensable à la stabilité de la zone en question.
La mise en place des autorités intérimaires qui aurait dû créer une certaine accalmie est maintenant renvoyée aux calendes grecques.
Pour trouver une solution politique à cette crise, il faut beaucoup de volonté et surtout l’engagement pacifique de chaque camp. Il est indispensable que les pouvoirs politiques puissent prendre leur responsabilité et imposer une solution définitive à cette crise. Les pouvoirs publics doivent surtout tenir un langage de vérité devant le gouvernement français pour défendre les intérêts du peuple malien.
L’hypocrisie du gouvernement français ne fait qu’attiser et entretenir la crise afin de faire du chantage politique. Autant la France, dans un élan de coopération honnête et loyale, a le droit de défendre ses intérêts, autant elle ne doit pas piétiner les intérêts du peuple malien en encourageant la division de notre territoire.
Au cas où les Français voudraient continuer à appliquer leur politique basée sur l’arrogance, l’humiliation et le dédain des partenaires, la société civile et le peuple maliens, dans l’ensemble, doivent s’opposer vigoureusement à ce comportement machiavélique de la France.
Seule la violence populaire est capable de contrecarrer la France dans sa politique néocoloniale d’accaparement des ressources des pays pauvres. Nous avons besoin de l’accompagnement et de l’amitié des autres peuples, mais dans l’égalité et le respect mutuel.
Quel que soit le complot que la France veut ourdir pour séparer Kidal du reste du Mali, elle trouvera devant elle un peuple malien debout et uni pour le combat. En avant pour la destruction du néocolonialisme français.
Yacouba Coulibaly
Administrateur des Postes à la Retraite
Kalabancoura-Bamako
N.B : Le titre et le chapeau sont de la rédaction