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Une gouvernance fatale même aux ânes
Publié le jeudi 1 septembre 2016  |  Carrefour




L’Âne commun (Equus asinus ou Equus africanus asinus) ou plus communément « Âne » est une espèce de mammifère herbivore et ongulé appartenant à la famille des équidés. Souvent comparé au cheval, l’âne possède pourtant des caractéristiques morphologiques propres qui le différencient clairement de son cousin, ses longues oreilles étant son attribut le plus facilement identifiable. Ces dernières lui offrent une ouïe particulièrement fine, et qui, complétée par un large champ de vision et un odorat fort développé, lui permettent une bonne perception du monde qui l’entoure. Baudet est le nom donné au mâle reproducteur. Les femelles, appelées ânesses, mettent bas après douze mois de gestation un petit nommé ânon. L’âne commun est la forme domestique de l’Âne sauvage d’Afrique, qui a été domestiqué dans la vallée du Nil vers 5000 av. J.-C. Il a été utilisé très tôt dans l’histoire pour le transport des individus et des biens. Des siècles durant, l’âne a été un animal de transport et un outil agricole au service des hommes. Il permet l’essor du commerce et l’expansion de civilisations sur de grandes étendues, s’exportant du bassin méditerranéen vers l’Europe, puis vers les Amériques. Dans chaque pays, il remplit à moindre coût les mêmes fonctions que le cheval. Les paysans les plus pauvres le préfèrent en effet au cheval car il se contente de peu sur le plan alimentaire, d’où son surnom de « cheval du pauvre ». Dans le Sud du Mali, chaque famille paysanne a une charrette surtout dans les zones cotonnières où l’âne est utilisé pour le transport des fumures organiques dans les champs, le transport du coton du champ à la maison et de la maison à la place de vente du coton. Dans les régions du Nord, l’âne tire de l’eau du puits à grand diamètre et la transporte à la maison. C’est aussi l’âne qui assure la plus grande partie du transport dans les régions du Nord. L’âne, attelé, monté ou bâté, est depuis tout temps utilisé comme moyen de transport au Mali. C’est donc un moyen de production inestimable dans le contexte malien.
Injustement décrit comme « bête » et « têtu », l’âne a très tôt été utilisé comme symbole sur le plan culturel. On trouve sa présence dans les mythes, les légendes, la religion et toutes les formes d’art. S’il personnifie la bêtise, la débauche, et l’entêtement, c’est également un exemple d’humilité et de patience. C’est en mars 2016, qu’on a découvert que, le village de Sanankoroba situé à 35kms de Bamako, possède un abattoir depuis quelques mois. Construit par une entreprise chinoise, cette unité est la plus moderne de tout le pays. Dans cet abattoir, ce ne sont pas des bœufs ni des moutons et encore moins des chèvres qui sont abattus, mais exclusivement des ânes.
Pourtant, l’arrêté interministériel n°7028/MRNE-MSPAS du 22 décembre 1987, portant règlementation de l’inspection sanitaire et de salubrité des produits d’origine animale destinés à l’alimentation humaine au Mali interdit l’espèce asine dans les animaux de boucherie. Selon des sources, près de 300 ânes sont abattus chaque jour dans cette unité chinoise et le produit est exporté directement en Chine.
Après cela le 23 avril 2016, un autre abattoir à ciel ouvert a été découvert par le convoi du Ministre de l’Elevage et de la pêche Dr Nango Dembélé, composé de membres de son cabinet, des autorités politiques et administratives de Ségou, des responsables de l’élevage et de la pêche de Ségou, en provenance de la zone office du Niger Kolongo-Béwani (où il est allé s’enquérir des conditions de travail des jeunes promoteurs des cages flottantes en poisson, à 110 km de Ségou), a été surpris de découvrir sur le flanc gauche de la route, cet abattoir seulement à une dizaine de Km de Kolongo. Sur le champ, sur ordre du ministre de l’élevage et de la pêche, les auteurs ont été arrêtés par les éléments de la Garde nationale qui escortaient le convoi. Après la découverte de l’abattoir, les missionnaires étaient très étonnés de voir que de telles choses se passent sur le territoire malien. Du constat fait sur place, ces hommes, des étrangers qui parlent Anglais et Haoussa, occupés à dépecer les ânes, ont des collaborateurs maliens. Et après le dépeçage de l’âne, aucune partie n’est jetée. Toutes les pièces sont bien rangées. L’on pouvait voir les oreilles, les testicules, les poumons, les cœurs, les foies classés d’un côté; les peaux, les yeux, les pieds, les intestins, les pancréas, ordonnés de l’autre côté. En plus, des dizaines de sacs remplis de viandes séchées d’ânes étaient soigneusement rangés. Des dizaines d’ânes attendaient leur tour. Sur les lieux, on pouvait voir plusieurs fours construits pour griller la viande d’âne. Bien que les textes interdisent l’abattage des ânes qui sont les amis perpétuels du monde rural au Mali, on se pose la question que devient finalement la gouvernance d’IBK ? Un manque de vigueur ou un laisser aller ? Dans tous les cas, pour l’un ou l’autre les ânes ont payé le prix fort !
Le 17 août lors la supposée présentation de RAS BATH devant le Procureur de la Commune IV du district de Bamako, c’est le nom de cet animal très utile qui s’est retrouvé au-devant de la scène lorsque les troupes combattantes pour la liberté de la presse et d’information au Mali ont scandé dans une colère totale le mot ‘’Fali’’. La précision dont on ne sait pas toujours, c’est de quel ‘’Fali’’ s’agissait-il ? Ce terme désigne-t-il un nom fréquent au Mali à savoir Falaye dont le diminutif est ‘’Fali’’ ou l’animal appelé ‘’Fali’’ ?
S’il s’agit de ce dernier, il a connu et continue à connaitre de sombres jours sous la gouvernance actuelle d’IBK. A défaut de voir leur condition améliorer, ils doivent avoir au moins la vie sauve !
La Rédaction
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