Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles


Comment

Politique

Combats dans Gao: les habitants se pressent devant les restes des islamistes
Publié le lundi 11 fevrier 2013  |  AFP




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

GAO (Mali) - Après les combats entre islamistes et soldats français et maliens dans le centre de Gao, la plus grande ville du Nord du Mali reprenait vie lundi et des centaines de curieux se pressaient sur les lieux des affrontements entre restes humains, mines et munitions non explosées.

Le maire de Gao (1.200 km au nord-est de Bamako), Sadou Diallo, a imputé l'attaque de dimanche à "un relâchement" à un contrôle de l'armée malienne à la sortie nord de la ville, sur lequel deux kamikazes se sont fait exploser ces derniers jours.

D'après plusieurs témoins, les soldats maliens se seraient enfuis après le deuxième attentat suicide samedi soir, permettant aux islamistes de s'infiltrer. Au moins deux jihadistes ont péri dimanche dans les combats, selon un haut gradé malien.

Le maire a également pointé "une négligence du côté du fleuve" Niger, par lequel certains islamistes seraient venus en pirogue.

Lundi matin dans une rue commerçante, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants étaient rassemblés devant le commissariat, où les rebelles s'étaient retranchés pour affronter les soldats maliens et français.

Un commerçant du quartier, Malik Maïga, dit avoir "trouvé cinq personnes mortes (...) avec des balles perdues", "des commerçants dans le marché, des frères". L'affirmation est plausible même si des médecins n'ont évoqué que deux morts civils à la morgue - les corps n'y sont pas systématiquement amenés.

Pas de panique perceptible en tout cas: le bâtiment beige, criblé d'impacts d'obus et de mitrailleuse lourde qui ont par endroits découpé le béton comme de la dentelle, son premier étage éventré, est l'attraction du jour.

Un morceau de torse humain traîne dans les décombres, d'autres petits fragments sont visibles. Plus loin, deux jambes arrachées, à plusieurs mètres l'une de l'autre.

Gâchette facile

"C'est dégueulasse mais merveilleux à voir, c'est des gens qui nous ont torturés, qui n'ont fait que des dégâts ici!", se réjouit Mahamane Tandina, 24 ans, approuvé par la foule.

"Nous on aime ça, franchement", assure-t-il en souriant.

A ses côtés, toute timide, Jemilatou, 15 ans, dit être venue "regarder les Mujao qui sont morts".

Le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a tenu la ville de juin 2012 au 26 janvier dernier, jusqu'à l'arrivée des militaires.

Il a revendiqué les récentes attaques, affirmant que "les moujahidine sont dans la ville de Gao et y resteront". Des sources militaires françaises et maliennes craignent effectivement la présence d'autres islamistes dans la ville.

Au premier étage du commissariat, deux murs sont tombés, seule une colonne de béton armé soutient encore un coin du bâtiment. A côté d'une bouillie humaine, des éclaboussures de sang constellent le sol, la colonne et le plafond fissuré: un jihadiste s'est visiblement fait exploser pendant les combats.

Dans la nuit, vers 04H00, un hélicoptère de l'armée française avait aussi bombardé le bâtiment, indiquent plusieurs témoins.

Le défilé de curieux continue des heures, alors que l'endroit n'a pas été déminé: deux grenades non explosées y traînent. L'armée française s'en chargera en début d'après-midi, faisant évacuer la zone, trouvant également quatre mines et une roquette qu'elle détruira sur place.

Près de la place de l'Indépendance, rebaptisée "place de la Sharia'a"
(charia, loi islamique) pendant l'occupation, nouvel attroupement: un cadavre
repose dans la cour du gouvernorat. "C'était pas un islamiste. C'était Fayçal
Harouna Maïga, un tailleur de Gao", affirme Boubeye Ahmed Touré, 23 ans, qui
le connaissait et "ne sait pas qui a tiré sur lui".

Si les islamistes tuent sans discrimination, les soldats maliens ont
également la gâchette facile. Ils ont tiré plusieurs fois dimanche sur des
personnes désarmées passant à proximité des affrontements, selon des images
tournées par des journalistes de la chaîne France 2.

Soudain, un coup de feu claque tout près: un soldat malien a tiré un coup
de semonce pour stopper un suspect en fuite. L'homme est arrêté, entravé et
emmené vers un sort sans doute peu enviable. Les accusations d'exactions


contre l'armée malienne, tortures et exécutions sommaires, se sont multipliées
depuis le début du conflit.

mba/thm/stb/jpc

 Commentaires