En septembre 2013 avec l’accession d’IBK au pouvoir l’espoir de tout un peuple renait. Devant un parterre de chefs d’Etat et de Gouvernement il retient son souffle et tient un discours qui rappelle ses prises de position très tranchant quand il était le chef de l’exécutif sous le régime du président Konaré. IL dira à qui veut l’entendre que le Mali ne se laissera plus faire, qu’il fera tout pour que le Mali retrouve sa place dans le concert des grandes nations. Pour nombre de ses pairs, pour ses compatriotes l’heure du Mali a sonné. Mais très rapidement le pouvoir devient un tonneau vide.
Mais déjà les premiers désaveux commencent quand des anciens Ministres de Alpha qui sont soupçonnés de trainer des casseroles sont nommés Ministre dans le premier gouvernement présidé par Oumar Tatam Ly. L’homme de la BCEAO entreprend immédiatement des mesures draconiennes pour réduire la corruption. Il décide alors de mettre fin à la nomination des directeurs généraux de ne choisir les Directeurs des services centraux et autres directeurs généraux que sur la compétence et l’intégrité morale . Ces mesures faut –il le rappeler vont permettre à des technocrates apolitiques d’occuper des postes liés à leurs compétences. Ces mesures n’étaient pas du goût du pouvoir qui a estimé que ces dispositions ne font pas la promotion des cadres du parti et de ses alliés politiques. Contre mauvaise fortune le pouvoir va faire bon cœur. Au moment de la lutte pour le pouvoir IBK avait dit à hua et à dia que désormais les nominations se feront selon les mérites. Ta tam joue à la prudence par rapport à la délicate question de Kidal la ville rebelle. Il laisse d’abord ses Ministres aller tâter le terrain. Sur les conseils de prudence des forces internationales il décide de patienter à Gao. De retour de Kidal les Ministres qui ont été hués par la foule sont bien obligés de lui avouer que le terrain n’est pas propice pour une visite. Il comprend alors que la résolution de la crise de Kidal est politique il décide de renoncer à la conquête de la ville par la force et regagne la capitale. Il interdit aux employés des administrations de consacrer leurs temps autour du thé inutilement. Avec Ly les Maliens pensaient que c’est une nouvelle ère qui commence. Il n’hésitera pas à demander la déchéance des Ministres corrompus et incompétents. Il se retrouve entre le marteau du président et l’enclume du parti. Sevré du soutien du président de la République il rend le tablier et retourne à la BCEAO avec ses compétences et son intégrité morale. Les raisons du départ de Ly seront confirmés par l’obstination du président de s’offrir un avion présidentiel. Avec l’achat de l’avion éclate le premier scandale du régime IBK car on ne saura jamais le montant exact de l’avion présidentiel. Ce que les Maliens mettaient sur le compte de ses détracteurs son goût immodéré du luxe se confirme. S’y ajoute le scandale de l’équipement des forces armées. Des journaux de la place parlent de détournement à la pelle. Ce concert de casserole oblige le FMI a dépêché une mission dirigé par Christian Josz. Après cette tempête un vent d’espoir souffle à nouveau sur le Mali. Mais très rapidement d’autres scandales éclatent l’affaire des engrais frelatés qui sera suivie de l’acquisition dans des conditions sulfureuses de plus de 1000 tracteurs. Le régime IBK s’enfonce alors dans la démence du désordre. Sur le plan sécuritaire les lignes ne bougent pas. Les complexes hôteliers Byblos de Sevaré, la terrasse à Bamako, l’hôtel Radisson Blu sont attaqués. Les attaques terroristes se déplacent du nord vers le sud. Cependant l’arrivée du General Salif Traoré suscite un vent d’espoir.
L’accord d’Alger censé mettre fin à 4 ans d’impasse piétine.
Le GATIA et la CMA se livrent un duel à mort pour le contrôle de Kidal sans le pouvoir central.
Badou S. Koba