Le processus de paix marque le pas actuellement à cause principalement de la mésentente entre le HCUA et la GATIA, deux composantes de la CMA et de la Plateforme.
Les deux groupes armés se disputent le contrôle de la ville de Kidal. Il y a plus d’un mois, des affrontements sanglants les ont opposés, faisant de nombreux morts dans les deux camps.
Les Autorités intérimaires dont l’installation devrait commencer depuis la mi-août, ne sont pas encore mises en place.
Or l’installation de ces autorités était prévue pour être le prélude à l’arrivée de l’administration et des autres structures de base de l’Etat dans le Nord de notre pays. Aussi, les patrouilles mixtes qui devraient débuter le 15 août, tardent à se mettre en place. Tout comme le cantonnement des combattants des groupes armés dont des sites ont été aménagés.
Le retard dans la concrétisation de toutes ces mesures de confiance qui devraient faire avancer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, suscite de vives inquiétudes quant à la suite du processus de paix. La machine de la paix est grippée depuis la dernière réunion du Comité pour le suivi de l’Accord (CSA).
Face à ce constat de blocage et pour relancer le processus de paix, le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord, l’inspecteur général Mahamadou Diagouraga a fait venir à Bamako les leaders des deux groupes armés, en l’occurrence le général El hadj Ag Gamou et Alghabass Ag Intalla. Concomitamment des bonnes volontés notamment des chefs traditionnels, des guides spirituels et autres chefs religieux de Bamako, de Gao, de Tombouctou… ont entrepris des concertations entre les deux parties.
Après trois semaines de rencontres, ces bonnes volontés ont rencontré mercredi dernier à l’ex-CRES de Badalabougou le Haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord et la médiation pour leur faire le compte rendu.
Le porte-parole de la commission des bons offices, l’ancien ministre Moustapha Dicko a, au sortir de la rencontre qui s’est tenue à huis clos, indiqué que les leaders de la CMA et de la Plateforme ont manifesté leur intérêt et leur confiance dans la gestion de cette situation par les autorités traditionnelles.
« Nous avons observé une volonté réelle de part et d’autre. Ils nous ont dit leur volonté d’aller vers le dialogue et de faire en sorte que l’Accord s’impose et que la paix revienne parce qu’ils en ont besoin afin que les enfants de Kidal puissent vivre en paix, et que de Kayes à Kidal, on puisse aller et venir tranquillement dans notre pays », a révélé le Pr Moustapha Dicko.
Le président du Haut conseil islamique du Mali Mahmoud Dicko a, de son côté, affirmé que les personnes de bonne volonté ne pouvaient s’engager dans une démarche quelconque sans rencontrer ceux qui ont toujours accompagné le Mali et qui ont le dossier en main. L’imam Dicko s’est dit très confiant après avoir rencontré les différents protagonistes qui ont montré des signaux très encourageants afin d’aller vers l’application de l’Accord.
« Nous allons certainement essayer désormais d’accompagner le processus de paix et de réconciliation et faire en sorte que le peuple se l’approprie pour que nous puissions arriver à circonscrire cette crise très rapidement », a annoncé le président du Haut conseil islamique.
Abondant dans le même sens, le vice-président du Réseau des communicateurs traditionnels a soutenu que son organisation s’est, avec d’autres, beaucoup impliquée afin que les deux groupes s’entendent pour la paix nationale et pour apaiser le climat social.
Pour Hamadoun Dagamaïssa, il est impératif que le vivre ensemble puisse revenir à Kidal et dans tout le Mali pour permettre au Haut représentant et aux partenaires d’appliquer correctement l’Accord pour la paix et la réconciliation.
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