Se prononçant sur le bilan des trois ans de gestion du régime d’Ibrahim Boubacar Keïta, l’Union pour la paix et la stabilité (UPS) dresse un tableau des plus sombres.
Le samedi 27 août 2016, l’Union pour la paix et la stabilité a animé sa toute première conférence de presse depuis sa création en mars 2016. Au cours de cette rencontre, il s’agissait pour cette jeune formation politique dirigée par Me Hamadoun Sissoko de faire une analyse générale des 3 ans que le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta s’apprête à boucler à la tête du Mali ce 4 septembre. Ainsi, Ibrahim K. Sissoko, Secrétaire général, et d’autres responsables de l’UPS ont décrié un régime qui, de leur avis, s’est illustré par son manque de vision pour répondre aux aspirations du peuple malien.
«Le Président IBK n’avait pas de projet de société et ne peut donc pas avoir un programme présidentiel. C’est pourquoi on a un gouvernement sans mission. Et c’est ce qui explique l’instabilité gouvernementale», analyse Sissoko. Selon lui, si Ibrahim Boubacar Keïta, dès son accession au pouvoir en 2013, avait promis de résoudre la crise malienne par la force et de mener une lutte implacable contre la corruption, aucune de ces promesses n’a été tenue. Conséquences: les scandales financiers se sont multipliés et les acquis sécuritaires qu’il a hérités de la Transition se sont volatilisés, avec leur corollaire de conflits intercommunautaires. Sur le plan socioprofessionnel, l’UPS note que durant les trois dernières années, toutes les couches, de la justice au secteur bancaire en passant par les secteurs de l’éducation et de la santé, sont allées en grève.
«Ces grèves sont dues à la situation économique du pays et aux conditions de vie des populations. Car les dignitaires de la gouvernance d’IBK ont, durant les trois ans, pillé les deniers publics pour leur propre compte sans être inquiétés juridiquement», déplore le Secrétaire général. Au regard de tout ce qui précède, Ibrahim Sissoko est arrivé à la conclusion que ceux-là qui ont voté pour IBK le regrettent amèrement, le chef de l’Etat ayant galvaudé le capital de confiance que le peuple avait placé en lui. «Il a suffi trois ans seulement pour que le peuple aspire à l’alternance en 2018», croit-il savoir.
L’UPS a, par ailleurs, fait deux propositions en vue de la pacification de notre pays. La première est relative à la création d’une Commission nationale chargée de la paix (Cncp), laquelle doit être dirigée par un spécialiste en conflit armé. Cette commission technique devra organiser le dialogue ou la concertation nationale et toute autre initiative visant à pacifier le pays. La seconde proposition concerne la mise en place d’un gouvernement d’union nationale «si jamais la situation sociale, politique et sécuritaire continue de s’aggraver». Cet gouvernement devra assurer la «Transition jusqu’en 2018», suggère le conférencier.
Bakary SOGODOGO