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Départ de Mohamed Alhousseyni Touré du secrétariat général de la présidence : Les non-dits d’un limogeage aux allures d’une démission
Publié le vendredi 2 septembre 2016  |  Le Prétoire
Palais
© Autre presse par DR
Palais de koulouba
le bâtiment du palais présidentielle de la république du Mali




C’est le lundi 29 août dernier que la démission du Secrétaire général de la Présidence a été officialisée. Si l’intéressé, lors de sa rencontre d’adieu avec ses collaborateurs, a avoué à demi-mot qu’il avait été congédié, certaines sources nous donnent les vraies raisons de ce départ décidé par le locataire de Koulouba. L’homme serait victime d’un complot au haut sommet de l’Etat.

C’est 24 heures après sa démission que Mohamed Alhousseyni Touré, réputé très discret et présenté comme un technocrate de haut niveau, a rencontré certains travailleurs du Secrétariat général de la présidence pour leur faire ses adieux. Cette réunion d’adieu entre le partant et ses désormais ex-collaborateurs fut brève car n’ayant duré qu’une trentaine de minutes.

Ce temps fut largement suffisant pour lui de s’adresser en ces termes : « Quand on est en mission pour son Pays, on ne démissionne pas et cela n’a jamais été mon intention de démissionner, je n’ai pas démissionné. J’étais en mission, la mission est terminée. Mon remplaçant M. Soumeylou Boubeye Maiga est un fonctionnaire expérimenté et avec beaucoup de qualité. Il aura besoin de votre collaboration loyale. Sa tâche prochaine est beaucoup plus ardue que celle que j’assumais. Je remercie chacun d’entre vous pour la loyale collaboration et vous présente mes excuses si parfois j’ai causé involontairement des désagréments à l’encontre d’un d’entre vous ».

Cette déclaration à la limite pathétique laisse entrevoir que l’homme qui occupait le fauteuil de Directeur de cabinet du Président avant de se voir bombarder Secrétaire général, tient à son fauteuil mais seulement son patron de président semble n’avoir plus besoin de ses services. Ce qui expliquerait son limogeage.

Que s’est-il passé entre IBK et la mémoire de son cabinet ?

Il nous revient de sources très bien introduite que le licenciement de Mohamed Ahousseyni Touré n’est pas fortuit. Et pour cause, tout serait parti du dernier rapport de la Casca. Dans ce rapport d’audit, réalisé par un cabinet international, la patronne de la Cellule d’appui aux structures de contrôle de l’administration (Casca) aurait épinglé le Bureau du Vérificateur Général d’un montant avoisinant un milliard trois cent millions de francs CFA (1300 000 00o F Cfa). Pourtant, il est clair comme de l’eau de roche que le rôle de la Casca est de conseiller le Président de la République sur les rapports des structures de contrôle transmis à la Présidence. La Casca ne fait pas de recommandations encore moins des constatations d’audit. Mais alors la question à se poser est de savoir comment un rapport transmis à la Casca peut être source de conflit à la Présidence pour aboutir au « départ-limogeage » du Secrétaire Général?

Mais le hic dans cette histoire est que la dame Konaté Habi Ndiaye est très connue des services du Bureau du Vérificateur général (Végal).

En effet, son défunt mari, ancien trésorier-payeur régional de Kayes avait déjà été vérifié par le Bureau du Végal courant 2014-2015 avec une constatation de plus de 26 milliards de FCfa passés à la casserole (cf. rapport annuel 2014 du Végal) avec un montant de fraude presque jamais égalé par une structure publique au Mali.

Une affaire qui avait fait grand bruit à Kayes où il officiait et au bord de la Lagune d’Abidjan où il servait comme agent comptable à l’Ambassade du Mali. Ce qui expliquerait sa mort prématurée, aux dire de certains. Et curieusement c’est la femme de ce défunt, aujourd’hui Présidente de la Casca, qui est chargée de contrôler le Bureau du Végal qui est à la base de tout son malheur. N’y a-t-il pas là une question d’objectivité qui se pose ? C’est dire que l’actuelle patronne de la Casca, Mme Konaté Habi Ndaye ne peut pas donner un avis objectif, impartial et sincère sur un travail qui est fait sur le Bureau du Végal. Nos sources nous indiquent d’ailleurs que pour mieux brouiller les pistes la dame a fait un travail qui frise la confusion : y a-t-il eu un détournement ? Si oui par qui ? Le Vegal actuel ou l’ancien ? Ou s’agit il peut être des deux Végal à la fois ? Mystère ! Nous y reviendrons.

La thèse d’une cabale orchestrée

La présidente de la Casca dans sa détermination à en découdre avec l’actuel Végal a su trouver les personnes qu‘il fallait pour la soutenir dans son combat. Est-il besoin de rappeler que le Procureur anti-corruption Amadou Ousmane Touré, aujourd’hui Vérificateur général du Mali, s’est fait beaucoup d’ennemis tout au long de sa longue et riche carrière administrative. C’est un de ces dossiers à savoir : le dossier des maires incarcérés courant 1999-2000 qui le rattrape aujourd’hui. Car, l’actuel Directeur de cabinet du Président de la République n’est autre que le frère d’un de ces maires emprisonnés en son temps par Amadou Ousmane Touré.

Il s’agit en l’occurrence de l’ancien maire de la commune II, Sinclair. C’est en connaissance de cause que la dame Konaté, après avoir été sommée par Mohamed Alhousseyni Touré de revoir sa copie, est passée outre cette recommandation en allant remettre le dossier directement à un membre du Secrétariat Général de la Présidence. Ce dernier a-t-il transmis le rapport corrigé ou le rapport initial à qui de droit ? Mystère et boule de gomme.

Pour l’instant on n’a aucune réponse à cette question. Ce qui est sûr, c’est qu’un autre membre du secrétariat général de la Présidence et non moins victime d’Amadou Ousmane Touré, Moustapha Ben Barka cité dans les fameux dossiers des équipements militaires et de l’avion présidentiel, et remercié du gouvernement, a certainement dû jubiler en apprenant l’existence de ce fameux rapport.

Malgré tout ce méli-mélo, Amadou Ousmane Touré que nous avons rencontré n’a pas souhaité faire de commentaires. Selon lui : « mes relations particulières avec le Président IBK et le grand respect que je lui voue, et qui je n’en doute pas une seule seconde est réciproque, ne me permettent pas de faire le moindre commentaire sur ce sujet ».

Ne serait-ce pas pour cette raison que Mohamed Alhousseyni Touré a été congédié ? Le temps nous édifiera.

Mais une chose est sûre, dans la très haute sphère de l’Etat il n’avait pas que des amis. Il a certainement dû être court-circuité auprès de son patron qui a décidé de le remercier. Nous sommes à la recherche de ce fameux rapport afin de mieux comprendre sa teneur. Ce qui est sûr et évident est que cette machination de la Présidente de la Casca dessert le Président de la République et le Mali, dans la croisade qu’il mène contre la corruption.

Harber MAIGA
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