Pour tester la capacité de la Gendarmerie sur la couverture sécuritaire et de corriger les insuffisances qui en découleront avant le Sommet Afrique-France, le DG de la Gendarmerie, le Magistrat Col-Major Satigui dit Moro Sidibé, a annoncé la création de la création de cordons de sécurité autour de Bamako et dans certaines régions.
C’était le mardi, 30 août 2016, lors de la traditionnelle rencontre que la Gendarmerie nationale avec les hommes de médias pour les mettre au parfum des missions et activités en perspective de la structure. C’était devant un parterre d’officiers de la Gendarmerie.
Selon le Directeur général de la Gendarmerie, le Magistrat Col-Major Satigui dit Moro Sidibé, la Gendarmerie est le corps de la loi, qui œuvre à la protection des libertés des personnes, des biens et des institutions de l’Etat, soit de façon permanente, c’est-à-dire dans le cadre des services ordinaire, administratif et de service de police judiciaire. Soit, occasionnellement, lors des troubles ou des interventions pour le maintien ou le rétablissement de l’ordre.
Aux dires du DG de la Gendarmerie, grâce aux caractères propres découlant de son architecture constituée de Gendarmerie de brigade, de Gendarmerie mobile et d’Unités spéciales, grâce à son personnel et surtout grâce à sa force légendaire au sein des Forces armées, la Gendarmerie occupe une place éminente dans le dispositif d’ensemble chargé d’assurer la sécurité publique et la défense opérationnelle du territoire. Tout en veillant, bien sûr, sur les ordres à exécuter dans la République.
En matière de police judiciaire ou de police administrative, il est à noter qu’elle est chargée de mener des enquêtes à charges ou à décharges. «La vérité ne pouvant pas être fondée sur un document ou un aveu, les enquêteurs font en sorte que la vérification des faits leur permette d’établir des preuves, donc la vérité. C’est dire que la vigilance et la prudence font de l’enquêteur un professionnel de l’art, du droit pénal», a expliqué le DG.
Corridor de sécurité autour de Bamako
Parlant de la sécurité publique et de lutte contre l’insécurité sous toutes ses formes, la Gendarmerie nationale entend mettre en application son projet de couverture sécuritaire, aussitôt après l’adoption des textes de création de vaillantes unités en cours, notamment l’érection de l’actuel Peloton d’intervention de la gendarmerie nationale en Groupement d’intervention de la Gendarmerie nationale ; de l’érection de l’actuelle Compagnie des transports aériens en Groupements des transports aériens avec comme composante, une Compagnie spéciale d’escadron. La création des Brigades territoriales dans les localités de Winzinbougou, de Diarokorodji Saco, de Moribabougou droit, de Kolobougou, de Tamakoroba, etc. Globalement autour de Bamako.
À cela, s’ajoute la mise en place des Pelotons de la Gendarmerie nationale dans les régions de Sikasso, de Mopti, de Gao et à Sévaré. «Cela va nous permettre la posture d’anticiper sur les éventuelles attaques terroristes dans ces régions», a précisé le DG.
Le Magistrat a également annoncé la création de la Compagnie de Gendarmerie nationale Rive Droite pour disposer de deux Compagnies à Bamako, qui s’étend au jour le jour. Celle-ci prendra en charge toutes les Brigades territoriales existantes et en création, dont celles de Sénou et de Moutoungoula. Quant à la Rive Gauche, elle verra son effectif étoffé par la création de nouvelles Unités à Wenzinbougou et à la sortie de Sébénincoro.
«Nous voulons développer une ceinture de sécurité autour de Bamako pour rassurer les populations de Bamako et ses environs ainsi que les partenaires. La ville a besoin de cela pour bien mener ses activités et ses patrouilles seront régulièrement renforcées», a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que «la réalisation de ces objectifs permettra de tester la capacité de la Gendarmerie sur sa couverture sécuritaire et de corriger les insuffisances avant le Sommet Afrique-France».
L’intérieur du pays
Selon le DG, que ce soit à Kidal, à Ténenkou ou à Bamako, ce que le Mali veut est partagé par tous. Pour cela, aucune région n’est exclue de cette politique de montée en puissance des Unités de la Gendarmerie, malgré que ce projet ne doive pas être considéré comme une distribution d’Unités aux localités.
Répondant aux préoccupations des hommes de médias, le Magistrat Col-Major Satigui dit Moro Sidibé dira que ce sont les urgences du moment qui les empêchent, pour le moment, d’effectuer les rencontres prévues avec les Généraux en fonction ou à la retraite.
S’agissant des éléments qui décrédibilisent le corps, le DG a dit être en posture d’apporter des changements dans le comportement de ces individus, afin de satisfaire les attentes des populations. Pour cela, il dira que la Gendarmerie et les autres corps ont besoin de soutiens moraux pour maintenir débout la République.
Concernant le renseignement sur les ennemis de la paix, le Magistrat a nié toute défaillance en la matière et dénoncé la complicité passive des populations, laquelle complicité complique leurs missions. «Mais, c’est à nous de développer des structures efficaces pour le renseignement», a-t-il reconnu.
«Notre vocation est de prendre vivant l’ennemi, afin de lui soutirer des informations, que de le tuer. La doctrine est de neutraliser l’ennemi et le mettre à la disposition de la justice pour déceler les noyaux de terrorisme existants. On le tue lorsque sa capacité de nuisance est très élevée», a conclu le Dg de la Gendarmerie.
Cyril ADOHOUN