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Situation actuelle au Mali : La France a-t-elle intérêt à se retirer maintenant ?
Publié le mardi 12 fevrier 2013  |  La Nouvelle Patrie


© AFP par Pascal Guyot
Affrontement entre l`armée française et les islamistes à Gao
Lundi 11 février 2013. Mali. Gao


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Elle compte remettre la charge et responsabiliser les pays africains afin de se retirer fin mars dans l’unique respect de la concrétisation de l’opérationnalisation de la MISMA. Compte tenu de l’instabilité qui demeure bien au nord qu’au sud du Mali ; si elle ne reste pas pour veiller, son engagement à aider le Mali à travers l’opération SERVAL ne sera-t-elle pas une peine perdue ?

Dans l’évolution de la crise du Mali, le bout du tunnel semble être loin d’être visible par les vaillants soldats du Mali appuyés par leurs frères d’arme étrangers. La première phase est bouclée. Elle concernait la reprise des villes entre les mains des terroristes. Tout le monde pensait que l’essentiel est fait. Et la France souhaite même se retirer et laisser la MISMA au premier rang comme prévu.

Mais la réalité du terrain est tout autre, et beaucoup reste à faire. La traque des terroristes retranchés dans les montagnes de l’Adrar des Ifoghas, parmi lesquels la présence des éléments du Polisario. Ce qui prouve la complexité et le champ de la menace.

A cela, se greffe la tension qui se manifeste au sein de l’armée malienne.

Pour le premier cas, malgré la mobilisation du monde entier avec les hommes et matériels qui s’acheminent tous les jours au Mali ils ne relâchent pas. Au contraire, ils durcissent le ton. Cas du MUJAO qui disait être prêt à négocier la libération de l’otage Français qu’il détient.

Sachant bien qu’ils n’ont nulle part où se réfugier encore suite aux volontés des pays frontaliers à aider la lutte contre le terrorisme dans toutes ses formes, ils s’adonnent à des menaces, des attentats suicidaires et minages d’une partie considérable du nord. Donc il faut causer un dégât considérable du côté de l’ennemi. Une stratégie dont ont été victimes depuis le début de l’opération SERVAL, des soldats français, maliens et certains issus du rang de la MISMA. Avec des blessés et des morts enregistrés. Face à cette menace au nord, la sécurité s’est renforcée depuis le week-end dans certaines localités et l’opération SERVAL conforte sa position en prenant la ville de Tessalit, porte d’entrée en janvier 2011 des terroristes qui ont semé la terreur.

L’inattendu !

Si la France et la MISMA pensaient que la menace se situait seulement au niveau des terroristes qu’elles combattent, une seconde a repris corps au sud, précisément à Bamako. Au sein de l’armée malienne entre bérets rouge et vert. Une histoire de revanche ? L’affrontement qui a l’image de règlement de compte prouve à suffisance que le mal qui gangrène l’armée malienne aux yeux de la communauté internationale est plus grave qu’elle ne le prévoyait.

C’est vrai que l’armée malienne n’a pas de moral, qu’il faut la former, la rééquiper afin qu’elle puisse assurer pleinement sa mission régalienne. Mais le plus préoccupant est bien là. La division de l’armée. Il faut d’abord chercher à résoudre ce problème.

La France a fait beaucoup de choses pour la résolution de cette crise. Au-delà de son intervention quand les terroristes étaient à Konna, elle a sollicité l’aide des grandes puissances pour la cause. Ce qui a accéléré le processus de reconquête du nord. Mais malgré tout cela, elle n’a pas intérêt à se retirer si vite au mois de mars, car le chemin est encore long et sa présence a un apport capital aux côtés des forces de la MISMA et l’armée malienne.

Boubacar Yalkoué

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