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Ans 3 d’IBK : Le bilan vu par deux responsables politiques
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  L’aube
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse des partis politique de l`opposition
Bamako, le 13 avril 2016 l`opposition républicaine a tenu une Conference de presse a la maison de la presse




4 septembre 2013- 4 septembre 2016. Le président Ibrahim Boubacar Keïta a bouclé hier ses trois ans d’exercice du pouvoir. Que retenir de son bilan ? Deux leaders de l’opposition, Souleymane Koné, vice-président des Fare, et Djiguiba Keïta dit PPR, secrétaire général du Parena, se sont confiés à L’Aube. Mais nos démarches pour faire réagir certains partis membres de la majorité présidentielle, notamment à l’Adema, n’ont pas reçu d’échos favorables.

Souleymane Koné, vice-président du parti Fare :

« Le Mali est à l’abandon »



Le troisième anniversaire du quinquennat de IBK, sonne comme trois ans de punition collective pour les Maliens.

La désunion du Mali s’étale à perte de vue, la gestion communautariste du pays érigée en système de gouvernance conduit de plus en plus aux affrontements ethniques et intercommunautaires. Le pays est à l’abandon, le président ne répond plus des Maliens.

Le Mali qui est sorti péniblement du cauchemar des djihadistes en 2013 se réveille aujourd’hui dans les bras d’un pouvoir aussi bruyant (de ses communiqués) qu’inefficace. D’où la tendance actuelle aux réinstallations des mêmes djihadistes.

L’insécurité s’étend sur l’ensemble du pays dont la couverture étatique se réduit comme une peau de chagrin à un tel point que dans les prochains jours, Bamako se prépare à se barricader. D’où la prochaine décision à bon droit de la gendarmerie de créer un cordon autour de la capitale.

La réconciliation nationale devient une Arlésienne, tout le monde en parle mais personne ne la voit. Le Président IBK n’ayant développé aucune capacité pour appliquer un accord qu’il a lui-même signé avec la rébellion. Pire pour dissimuler son échec sur ce point, dans sa volonté de reconnaitre l’entité Azawad, il s’apprête avec son ministre de la Réconciliation à émietter davantage le pays sous prétexte de recourir « aux grands terroirs du pays ». Chacun peut imaginer le chao qu’une telle perspective offre au pays.

L’Agriculture qui a emprunté un chemin de gloire et de succès depuis 2008 avec l’augmentation constante de la productivité est fortement menacée par la politique de prédation organisée depuis trois ans autour de la vente aux paysans des engrais frelatés.

La politique de jeunesse se réduit au folklore. Elle est ballotée entre deux départements qui épuisent leur énergie dans la recherche de la survie politique de leur titulaire. Quant à la jeunesse, constamment brutalisée voire assassinée depuis peu à chacune de ses manifestations, on ne lui offre comme modèle dans le pays que ceux qui ont pillé les ressources publiques ou trahi quelques compagnons de route.

La santé résume à elle seule le désastre de la gouvernance actuelle. Depuis l’importation, en toute impunité, de la fièvre Ebola en 2015, le délabrement des structures sanitaires est affligeant.

Sur le plan administratif, la panne, l’autisme voire l’absence de la diplomatie malienne n’a jamais été aussi visible. Cela rejailli sur la vie du citoyen malien au quotidien dans les aéroports étrangers, dans les pays d’accueil, jamais le Malien n’a été aussi méprisé. La honte et l’humiliation sont son lot quotidien.

La faute à la présidence de la République maintenue dans une compétence de recyclage de la fripe politique.

Trois ans, après le Mali récolte une vie politique bloquée, le débat est resté une question de personne dans la tête du Président IBK. Point de Mali et des intérêts de la nation. Comment dans ces conditions s’étonner aujourd’hui qu’il ne fût jamais à la hauteur des responsabilités qu’imposent la recherche d’une solution nationale à la crise ? Il a été incapable de réaliser un consensus minimal national autour de quelque sujet d’intérêt national.



Djiguiba Keïta, PPR, à propos des 3 ans d’IBK

« Hélas ! IBK a préféré le confort personnel »

Bilan des 3 ans d’IBK? La déception est d’abord le mot qui me vient à l’esprit et à la bouche. En 2013, tous ceux qui ne connaissaient pas l’homme avaient juré qu’il était l’Homme de la situation, tant il avait marqué leur esprit par des formules choc et un attachement irréel à la religion. Le coup d’Etat des soudards de Kati en a ajouté.

La déception doit être le mot clé car, ayant hérité d’un pays à terre dont ceux qui commandaient l’armée étaient des capitaines pas brillants, sa priorité devrait être de s’occuper des forces armées et de sécurité. Hélas! Il a préféré le confort personnel en s’octroyant un avion à prix variable entre sept milliards et vingt un milliards. Au même moment, le ministre de la Défense révèle tranquillement que dans certaines cas il y a une arme pour deux, voire trois soldats, rarement une arme pour un soldat. Un Premier ministre va ajouter qu’on n’a pas d’armée, car au premier coup de feu nos soldats détalent comme des lapins. C’est dans cet état qu’IBK va procéder à passer un marché pour l’équipement de l’armée. Au lieu de nous équiper, ceux qui ont cette lourde charge vont faire des surfacturations jamais égalées dans ce pays, avec des paires de chaussettes à trente mille (30 000) francs. L’impunité étant érigée en système de gouvernement, nul n’a été inquiété pour être impliqué un tant soit peu dans ce dossier scabreux.

La nomination inopinée de Moussa Mara en qualité de Premier ministre est une tache noire dans le bilan d’IBK car, l’ambition démesurée du présomptueux PM ayant entraîné la perte de Kidal, voire du Nord du pays tout entier. En cette matière, comme vous le voyez, je n’incrimine pas Mara plus que celui qui l’a commis, seulement, l’Elève a voulu dépasser le Maître. En effet, à la démission- surprise de M. Ly, par coup de sang, dans l’émotion, le président de la République s’est précipité sur ” un jeune bardé de diplômes, aussi compétent que le fils d’Ibrahima Ly”. Ainsi donc, un des plus assidus aux côtés des putschiste de Kati et qui s’était battu de toute son âme pour être le PM du capitaine – boucher est propulsé par IBK. Pour se faire un nom, sans préparation sérieuse et malgré toutes sortes de mises en garde, l’aventurier va faire perdre des vies innocentes avant de se réfugier auprès des soldats français et de l’ONU selon la version donnée par IBK lui- même aux partis politiques. L’humiliation d’une armée et de sa nation s’inscrira au fronton de ceux qui ont commandé la visite de Kidal avec leur agenda caché au peuple malien. Mais le Mali tombé se relèvera.

L’Accord d’ Alger est la résultante de la berezina, de l’humiliante défaite du Mali à Kidal. La capitulation signée et que le Président mauritanien a apportée à Bamako en mai 2014 a ouvert les portes à des négociations pour lesquelles le Mali était prêt à tout céder. En voulant recourir à ce moment là à l’Accord Préliminaire de Ouagadougou (grâce auquel il a été élu) qu’il avait boudé tout le temps au motif d’une vision pas digne d’un homme d’Etat, tant le subjectivisme le rivalise au ridicule, IBK s’est butté à un refus catégorique de la Rébellion…..trop tard! Et c’est ainsi qu’il a fait recours au grand voisin algérien en lui déléguant tranquillement l’élaboration de sa feuille de route après lui avoir donné le draft de ce précieux document de souveraineté. Et alors, de longs mois de négociations sans que les protagonistes soient jamais face à face, vont aboutir à ce “machin” qu’on appelle Accord d’Alger, sommation sublime de tous les péchés de mal gouvernance du régime IBK.

On a signé un Accord qui ne peut être appliqué qu’avec l’implication de toutes les forces vives du pays, qu’avec la volonté politique d’associer des jihadistes maliens avec lesquels on n’a jamais discuté. Eux, comme la majorité du peuple malien, ont été mis à l’écart de l’élaboration d’un accord qu’on veut malgré tout appliquer à tous. Faites le point de l’insécurité galopante (Boni tombé hier!) des morts maliens et étrangers, civils et militaires, depuis les 15 mai et 20 juin 2015! C’est incommensurable ! Négocié par une infime minorité de Maliens avec un pouvoir politique lui- même à légitimité diminuée, l’Accord d’Alger se donne cette vocation nationale qu’il ne saurait avoir sans cette concertation d’appropriation, voire de maliennisation.

Enfin, ces trois ans d’IBK se ressemblent en déconfiture, en surfacturations et népotisme éhonté, en scandales, en tâtonnements et en manque total de vision.

Le salut alors, en ce troisième anniversaire de l’avènement d’IBK, c’est d’organiser ces concertations nationales devenues aujourd’hui incontournables. Le salut, pour éviter le chaos et l’anarchie, c’est d’organiser ces concertations nationales.

Propos recueillis par C H Sylla
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