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Pouvoir IBK III : Le Mali dans la honte
Publié le lundi 5 septembre 2016  |  Le Malien
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Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA




Le Président de la République, Chef de l’Etat, M. Ibrahim Boubacar Kéïta a fêté hier le troisième anniversaire de son arrivée au pouvoir. Point d’applaudimètre pour le locataire du palais de Koulouba tant l’espoir placé en lui s’est brisé. En 2013, le Mali était sérieusement en crise. Trois ans après, cette crise est allée crescendo. Le Mali, pays de Soundiata Kéïta, Modibo Kéïta, Kankou Moussa, Babemba Traoré, etc. est aujourd’hui dans l’agonie. Signe évident, c’est dans l’humiliation que les Maliens ont ”célébré” cet anniversaire avec l’occupation. – ne serait-ce que momentanée. – de la localité de Boni.

Dans sa parution du jeudi 1er septembre 2016, notre confrère de ”L’Aube” revenait sur le projet d’intention du candidat Ibrahim Boubacar Kéïta sous le titre : ”Fin d’un grand bluff”. Ainsi, l’on a pu redécouvrir ces propos : ”Chers compatriotes, la situation actuelle du Mali est marquée par des sérieuses difficultés sociales, économiques et sécuritaires. Cette situation appelle les politiques nouvelles et des solutions fortes. Elle appelle un homme d’expérience, qui a un sens élevé de l’Etat, un homme honnête et libre, pour lequel la chose publique est sacrée. Un homme d’Etat capable de moderniser le Mali …” Un peu plus loin, IBK disait : ”Mon projet est axé sur le retour de l’honneur du Mali, à travers le rétablissement de la paix et de la sécurité et la réconciliation entre Maliens. Le deuxième axe est le bonheur des Maliens. Pour que chaque citoyen se sente heureux avec des services sociaux de base à leur portée. Le troisième axe concerne l’avenir du Mali, à travers des mesures qui permettront de bâtir une économie robuste et créatrice d’emplois dans de nombreux domaines…”.

Comme on l’a lu, le confrère n’a pas manqué de passer en revue les incohérences entre les propos tenus en 2013 et les actes posés depuis. Les lecteurs ont dû aussi apprécier à leur manière le tableau.



Le 04 septembre 2013, c’est un homme largement plébiscité qui prêta le serment en qualité de Président de la République du Mali. Ce n’était point une surprise pour les observateurs les plus avertis. Chouchouté par les putschistes de mars 2012, Sanogo et sa bande, M. Ibrahim Boubacar Kéïta apparaissait effectivement comme un ”Sauveur”. Leur pays, le Mali, vivait en réalité une crise profonde. Cette crise n’était pas seulement sécuritaire. Elle était sociale, économique et financière. Elle était aussi et surtout morale. Les propos doux, pompeux et mielleux de l’homme avaient donc fini par convaincre les Maliens, ses compatriotes. Mais, ils avaient feint d’oublier que l’on ne faisait jamais du neuf avec du vieux. La crise dont il était question au Mali n’avait pas débuté en l’absence d’IBK. Durant les vingt dernières années, il était dans le système. Ambassadeur, Conseiller à la Présidence de la République, Ministre, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale, …. C’est à un tel homme que les Maliens confièrent leur sort.

Dès la première année, ils commencèrent par assister aux dérapages très sérieux de son exercice du pouvoir. Dans son gouvernement de 2013, il alla réveiller les ”morts” de l’époque AOK ou ATT. En marge, il se mit à la quête d’un avion pour ses déplacements non sans faire savoir que celui qui existait, n’était pas bon. Refusant le palais de Koulouba, il commença par bâtir ”quelque chose” à Sébénicoro. Au même moment, combien d’écoles ou de centres de santé sont sortis de terre ? Combien de lycées ? Combien de matériels lourds, d’hélicos ou d’avions de combat pour l’Armée ?

C’est dans le domaine des scandales que le régime a excellé : achat de l’avion présidentiel, achat d’engins, de matériels militaires, etc. Suite logique, la crise d’alors s’est accentuée. Le malaise social est patent. Au lieu de construire des ouvrages de développement, des routes ou des centres de santé, le pouvoir a jeté son dévolu sur les outils de travail des citoyens.

L’opération de déguerpissement à Bamako n’a échappé à personne. Dans les différentes rues, c’est la tristesse, la désolation. La récente affaire du ”pain” ne fait qu’en rajouter à la pauvreté des gens. Aujourd’hui, l’on se demande ce qui a changé dans notre pays de 2013 à 2016.

Une chose est sûre, les riches ont continué à s’enrichir tandis que les pauvres s’appauvrissent davantage.

Seuls les tenants du pouvoir ne se plaignent guère. Aussi, la sécurité tant promise, tarde à se matérialiser. Il ne fait plus bon de rouler sur une moto neuve surtout une Jakarta, à Bamako. Dans les régions, sans escorte militaire solide, c’est la mort au rendez-vous.

L’occupation de Boni, à Douentza, a prouvé que les Maliens risqueraient désormais le pire. Eux qui voyageaient à l’étranger, la tête haute, sont obligés de fermer les yeux aujourd’hui. D’ailleurs, il ne leur est même plus possible d’acquérir leurs documents de voyages (cartes d’identité, passeports, cartes NINA) maintenant. Bref, en trois ans, ils n’ont rien vu de sérieux. C’est dans la honte qu’ils ont célébré les trois ans d’IBK. Et ils prient pour des jours meilleurs.

B.KONE

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